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Édito

2017, et le cycle recommence

L'Édito et les vœux de la rédaction

Quel meilleur cadeau pouvait-on faire à ParaMag, à quelques jours de Noël ? Un joli texte, pardi ! En ce mois de janvier, nous vous faisons partager celui que nous avons reçu fin 2016 et qui s’intitule «Les oiseaux ne craignent pas le sol».

Merci à Bruno Delmas pour ce texte, qui débute par une sortie d’avion, qui se termine par un atterrissage et qui se conclut par cette même quête, «recommencer». Il illustre très bien cette nouvelle année 2017 qui commence, et le cycle qui recommence, encore.

Et pour illustrer ce texte, quoi de mieux qu’une photo provenant de «60 cycles», l’événement anniversaire autour du célèbre photographe américain Norman Kent ?

En effet, le sens profond du projet «60 cycles» est basé sur le fait que chaque saut est un cycle en soi, une petite vie individuelle où se succèdent la naissance (la sortie de l’avion), la vie (la chute libre) et la mort, dont le posé en fin de saut est le symbole métaphorique.

2016 est mort, vive 2017 ! Toute l’équipe de ParaMag vous y présente ses meilleurs vœux.

Bruno Passe

Légende de la photo ci-dessus : Illuminé par le coucher de soleil sur l’océan Pacifique, ce simple saut de freefly, avec Mike Bohn et Andy Malchiodi, marque la fin d’une journée extraordinaire à GoJump Oceanside. Une photo parmi les 14.000 qui ont été produites durant «60 cycles», l’événement anniversaire de Norman Kent. À découvrir en pages 34 à 43, dans notre première édition de l’année 2017. Photo Leland Procell

 

Cet édito et ce texte sont extraits du magazine ParaMag n°356 de Janvier 2017.
Pour les lire dans leur contexte d’origine (mode preview), cliquer ici.

Les oiseaux ne craignent pas le sol

Par Bruno Delmas

En quittant le ventre de cet ami, tout devient autre.

Le vide prend place autour et remplit les sens.
Le son s’efface ou s’oublie.
La vitesse semble être.
La chute n’est pas.

Le corps libre, terriblement amoureux de cette inévitable attirance, croit appartenir à cet élément.

Le temps se disloque en se repliant sur lui-même, il perd son essence pourtant immuable en fusionnant avec l’air et l’être, et devient pulsion de vie submergeante.

L’air devient un sentiment qui transporte et l’être devient temps, en acceptant tout.

La vue devient bombance pour la chair et l’esprit.

L’œil vif transmet bien plus qu’une image, l’alchimie de ce tumulte de sensations donne une vision de soi, sincère, inégalée.

Le doute est permis et devient conscience.

Cet instant, confusion d’envie et de besoin, n’est qu’une respiration nécessaire pour vivre au-delà du facile, de l’ordinaire.

S’écarter de la platitude pour mieux l’admettre.

Le plaisir est intense, généreux pour l’entendement, cette exaltation donne un sens à tout le reste…

Quand vient le moment de revenir, la main offre ce fragment d’étoffe, le calme éclate et apaise les sens en alerte.

Ponctuant le ciel d’une éclosion, libéré de cette peur du sol, le chemin prend des allures de glissades dans ce vide amical.

Liée au zéphyr pour rejoindre ce lopin tribal, paraphant l’azur de sa présence éphémère, cette marionnette affranchie choisit sa destinée en tirant elle-même sur les fils.

La voile devient fleur, quand le pied reprend aise, aussitôt elle fane.

En se vidant, elle emplit l’air alentour des effluves de son voyage, conservant des brides enfermées jusqu’à la prochaine floraison pour les épandre en gouttes de vent.

Souvenirs et devenirs se mêlent pour nourrir ce rêve gourmand d’énergie, liberté essentielle à la vie des hommes volants.

Le rêve est beau même si les plumes ne sont que légendes ou promesses.

Jamais oiseaux et pourtant fiers et heureux d’appartenir à ceux et celles qui côtoient les nuages.

Les yeux là-haut, ils sont parmi les autres, le peuple qui fouille l’éther.

Dans cette foule immense du monde, ils sont vous et moi, unis par cette appétence intarissable qui les pousse tous vers ce même murmure, vers ce même regard, ce même lieu, cette même quête : «recommencer».

À Bertrand Marty, Éric Grandfond, Aymeric Braghetto.

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