C'est le 7 février 2024 qu'a été publié le tout premier épisode de Parasquad, un nouveau média spécialisé sur le parachutisme, au format podcast. Ce premier épisode est consacré à Julien Degen, triple champion du monde de parachutisme, en vol relatif, et cofondateur de la soufflerie Weembi, à Lille-Lesquin. Depuis, d'autres podcasts ont vu le jour sur Parasquad et aujourd'hui nous rencontrons son fondateur : Quentin Duhayon.

Interview par Bruno Passe

La naissance d’un nouveau média parachutiste est toujours une bonne nouvelle. Est-il nécessaire de préciser que c’est généralement un média spécialisé ? Le parachutisme est une activité très particulière qui semble difficilement accessible au grand public.

C’est à la fois à cause de cela et pour cela que Quentin Duhayon a créé Parasquad : s’adresser aux parachutistes tout en étant accessible au plus grand nombre. Et en cela, le format podcast est intéressant.

Nous avons interviewé Quentin pour qu’il nous explique comment lui est venue l’idée de créer un podcast dédié au parachutisme et comment il l’a concrétisée.

ParaMag : Dans tes podcasts Parasquad, tu le demandes à tes invités, mais aujourd’hui c’est à toi qu'il est demandé de te présenter !
Quentin Duhayon : J’ai 28 ans, je suis parachutiste et passionné de parachutisme depuis un peu plus de trois ans. Je totalise une centaine de sauts et ma passion m’est venue suite à un tandem que m’a offert ma maman. J’étais pourtant très stressé à l’idée de ce saut, à me demander si j’allais le faire, et pourtant j’ai adoré l’aventure.

Et tu as enchainé par une formation PAC ?
Oui, mais pas immédiatement. Je ne voulais pas la faire seul, j’avais envie de partager la suite avec quelqu’un, mais personne n’acceptait mes propositions. Bizarrement mon frère, qui avait reçu le même cadeau que moi, et qui était très excité à l’idée de faire son tandem (contrairement à moi…) n’a pas eu envie de continuer.

Les mois ont passé, et puis à force de regarder des vidéos, l’envie a été plus forte et j’en ai parlé à Gilles, le compagnon de ma mère, et il a décidé de relever le défi avec moi. Dans l’heure qui suivait notre discussion, notre PAC était réservée à Maubeuge. Nous avons débuté en août 2021 et depuis, lui et moi, nous ne lâchons plus le parachutisme.

Pari tenu ! Avec Gilles…

Maintenant que tu totalises une centaine de sauts, qu’est-ce qui t’attire dans le parachutisme ?
Plutôt le vol relatif pour le moment, mais j’ai plein de choses qui m’attirent : freefly, swoop, track, wingsuit, … Je suis quelqu’un qui aime découvrir et j’ai envie d’essayer tout ça en sachant que je devrais me focaliser sur une pratique. Le freefly m’attire beaucoup, car c’est par ça que j’ai découvert le parachutisme, avec toutes ces vidéos qui circulent sur Internet : les Babylon, les Soul Flyers, etc. Avant de commencer à sauter, ils me donnaient déjà envie de faire ça.

Et sur le plan professionnel ?
Je travaille sur Paris, je suis commercial dans l’informatique, je vends des logiciels. Je suis originaire de Dunkerque, et je partage mes week-ends entre ma petite amie, ma famille dans le nord et le parachutisme.

Et Parasquad dans tout cela ? Comment l’idée t’est venue en tête, avant d’atterrir sur les plateformes ?
Dans le parachutisme, il y a deux choses que j’adore : sauter en parachute, car c’est incroyable, et aussi la communauté qui est derrière toute cette pratique, et que j’ai découverte également. Après les sauts, durant les soirées à Maubeuge, on écoute ces récits des plus anciens, avec leurs histoires incroyables de compétitions, de championnats du monde et de records du monde.

Des personnages comme cela, il y en a quelques-uns à Maubeuge, et je me suis dit qu’il y en a partout en fait et qu’il existe plein d'histoires tout aussi incroyables que celles que j’entends à Maubeuge.

Parallèlement j’avais en tête l’idée d’entreprendre quelque chose dans le parachutisme, pas forcément pour le côté business, mais plus pour essayer d’apporter quelque chose à ce sport, que je trouve dingue. Ce serait ma petite contribution.

Et je me suis dit aussi que ces histoires ne se propagent pas en fait, elles restent localisées. Et comme je suis fan de podcast, j’en écoute beaucoup dans les transports, en faisant mon jogging ou à chaque fois que je le peux. Assez naturellement, lorsque j’ai commencé à m’intéresser au parachutisme, j’ai cherché des podcasts sur le sujet. J'en ai trouvé quelques-uns réalisés de façon occasionnelle avec certains compétiteurs par exemple.

Je me suis rendu compte qu'ils ne posent pas vraiment les bonnes questions, ça reste assez basique "À quelle hauteur tu sautes ?" ou "Est-ce que ça fait peur ?"… Les émotions que peut produire le parachutisme n’étaient pas transmises à travers les podcasts que j’écoutais.

À la vérif' avec Freddy Degen, durant la formation PAC.

C’est comme cela que m’est venue l’idée de créer mon propre format de podcast, pour pouvoir poser les questions que j’imaginais. Et surtout pour pouvoir interviewer tous ces gens qui ont des histoires incroyables et pour qu’ils puissent les raconter, les partager.

L’idée a commencé à trotter dans ma tête en novembre de l’année dernière, j’ai commencé à investir et à m’organiser sur le plan matériel et, fin janvier 2024, je faisais mon premier interview avec Julien Degen.

Il y a maintenant trois podcasts sur Parasquad, et on constate que tu en as sorti un par mois : en février, en mars et en avril. Comment as-tu structuré ton projet ?
Je me suis fixé un objectif mensuel. C’est le maximum que je peux faire actuellement, car cela prend tout de même pas mal de temps et j’ai un autre travail à temps plein. J’aimerais bien sûr pouvoir en sortir plus, et pourquoi pas un par semaine, si mon projet se développe. Ce qui est certain, c’est que je reçois déjà pas mal de demandes pour des interviews !

Et c'est parti pour la saison 2024, à Maubeuge, avec Julien Degen.

C’est bon signe ! Du côté des volumes d’écoute, quels sont les retours sur les premiers podcasts ?
Il y a eu rapidement plus de 1000 écoutes sur chaque podcast, et le maximum est actuellement de 1200 écoutes sur les deux derniers. C’est nouveau, et il y a plus d’une heure à consacrer pour aller au bout du podcast. Alors sans faire d’autosatisfaction, je ne m’attendais pas à réunir autant auditeurs et je suis super content.

Tu t'attendais à quoi ?
Je m’attendais à environ 200 écoutes et j’aurai déjà été content avec ce chiffre, car je sais que ce sont 200 personnes qui sont autant passionnés de para que moi et qui se sont intéressées à mon travail. Alors avec 1200, je suis à la fois surpris et super content !

Les retours en commentaires sont positifs aussi, je reçois des encouragements et des auditeurs me racontent la façon dont ils ont écouté le podcast. Je suis ravi d’un tel engouement.

Il y a aussi des non-parachutistes qui écoutent et qui apprécient le podcast, et c’est plutôt bien, surtout si ça peut faire découvrir le sport à d’autres personnes.

Durant l'interview de Greg Crozier, dans un studio d'enregistrement à Paris.

Tu parlais au départ de "questions assez basiques"… Est-ce que ton approche reste plutôt celle d'un média spécialisé ?
Oui, mon idée de base c'est "le podcast du parachutisme, pour les parachutistes, par un parachutiste".

C’est vrai qu’il y a comme une barrière du langage, car dans le parachutisme, le vocabulaire est spécialisé. J’essaye de poser des questions de sorte que les réponses restent tout de même le plus accessibles possible. Et je pense que de toute façon, les histoires sont audibles pour tout le monde.

Ce que j’ai envie de mettre en avant, ce sont les émotions. Que les auditeurs puissent ressentir les émotions que nous vivons dans notre sport. C’est aussi ce que j’essaye de faire ressortir à travers mes questions, pour que les personnages puissent les retransmettre. Dans un podcast, tout passe par la voix, ce n’est pas toujours facile, mais avec le parachutisme, ça fonctionne plutôt bien.

On se demande bien qui sera le personnage de ton prochain podcast Parasquad, tu peux nous le dire ou pas ?
Réponse 2… !

On comprend… Alors, rendez-vous sur Parasquad, pour le découvrir !

Dans les bureaux de ParaMag, à Loos-en-Gohelle, pour l'interview de Bruno Passe.