Les compétitions se suivent et ne se ressemblent (peut-être) pas chez Weembi ! Après le HandiFly Race World Series et le British Indoor Skydiving Nationals, organisés à Lille-Lesquin au début du mois de novembre, les 22 et 23 novembre 2024, c'était déjà le retour du Weembinamic !
Texte par Bruno Passe, d'après une interview de Bruno Perin
Photos Sylvie Perin et Antoine Alacusos
Voyez donc cela : la fédération anglaise qui choisit une soufflerie française pour organiser son championnat national et l'association Handifly qui fait la même chose pour une des étapes de la coupe du monde. Rien de très étonnant à cela, car la réputation internationale de Weembi n'est plus à faire, et son savoir-faire en matière d'organisation de compétition n'est plus à démontrer. Mais allons tout de même voir sur place comment s'est déroulée cette septième édition du Weembinamic.
Depuis son lancement en 2017, le Weembinamic s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les amateurs et professionnels de vol en soufflerie. Cette compétition, unique en son genre, a bousculé les codes traditionnels du vol relatif (VR). "Nous avons eu envie de modifier les règles et de changer les habitudes pour une compétition de vol relatif d’un nouveau genre", explique Bruno Perin, codirigeant de Weembi, coach et coorganisateur de l’événement.
Une approche inspirée du vol dynamique
Le concept du Weembinamic repose sur une fusion inédite des disciplines du vol relatif en soufflerie et du vol dynamique, réputé pour son aspect visuel spectaculaire. C’est ainsi que l’événement se distingue par un format en battles et des jugements en direct dans toutes les disciplines. "C’est avec l’aide de David Petracco que nous avions lancé la première compétition de vol relatif, toutes disciplines FAI (4, 8 et VRV), avec jugements live et sous forme de battle", précise Bruno.
L’an dernier, l'édition 2023 avait battu des records de participation, utilisant au maximum la capacité d’accueil de l’événement, mais elle voyait disparaître le D4W (Dynamic 4-Way) au profit de la catégorie D2W intermédiaire. Cette année, se sont 17 équipes qui étaient engagées en vol dynamique : 13 en catégorie pro et 4 en intermédiaire. La participation a donc légèrement augmenté en 2024 dans cette discipline, avec deux équipes en plus, une dans chaque catégorie (pro et intermédiaire).
En revanche, l’autre constat de cette année est qu'il y a légèrement moins d'équipes en vol relatif. L'explication réside certainement dans la participation record l'an dernier et peut-être aussi dans l'absence cette année de Julien Degen, co-fondateur et co-dirigeant de Weembi, co-fondateur de l'événement. Julien, qui avait participé en 2023 dans huit équipes (quatre en VR-4 N1, une en VR-4 N2, trois en VR-8) était absent (pour raisons personnelles) de cette édition 2024.
Quant à Martial Ferré, cette année encore il a organisé sa fameuse Hell’week durant la semaine précédant la compétition. Heureusement, car au total ce sont huit équipes de VR-8 estampillées Hell’week qui participent au Weembinamic, soit plus de la moitié des équipes engagées dans cette discipline.
Un jugement en direct pour des épreuves intenses
L’une des particularités du Weembinamic est la révélation quasi instantanée des scores. Contrairement au format classique des championnats du monde et des compétitions FAI, où plusieurs manches peuvent être enchaînées sans connaître les résultats, le Weembinamic offre un retour quasi immédiat aux équipes.
Pour les compétiteurs, connaître son score avant de partir pour chaque manche suivante change la façon de les aborder et modifie donc le déroulement de la compétition. Ce système favorise le suspense et les rebondissements, car même une équipe démarrant en bas de classement peut remonter grâce à un bon résultat en battle.
Autres particularités : certaines manches intègrent deux vols consécutifs, obligeant les équipes à une préparation intense, avec à peine le temps d’observer le vol de leurs adversaires avant d’enchaîner, et la dixième et dernière manche est rapide, sur un tirage connu à l’avance et qui met à l'épreuve les capacités maximales des participants.
C'était une autre nouveauté instaurée l'année dernière : lorsque les juges voient une faute en direct, ils allument les led rouges dans la veine. "Ce n'est pas définitif et il faut que la faute soit ensuite confirmée" explique Bruno Perin. Mais cela met du piment dans le déroulement puisque l'équipe reçoit l'information d'une faute potentielle alors qu'elle est encore en train de voler.
Bruno poursuit : "Ce n'est pas ce qui se passe en compétition FAI, c'est une autre spécificité du Weembinamic et elle fait débat. Et je trouve ce genre de débat intéressant !"
Une compétition "officieuse", mais incontournable
Derrière le succès du Weembinamic se cache une organisation rigoureuse. "Le déroulement à la seconde de cette compétition ne serait pas possible sans la précision des tableaux de Thomas Perrin-Gachadoat", souligne Bruno. En effet, qu’il s’agisse d’un championnat du monde réunissant 400 compétiteurs ou d’un événement comme le Weembinamic, Thomas assure une planification sans faille.
Les juges aussi jouent un rôle crucial. Franck Cotigny, Stephane Millet et Johan van Eeckhout ont assuré le jugement des épreuves de vol relatif à plat, tandis que Thomas Perrin-Gachadoat et Arnaud Mille étaient au vol relatif vertical et que Jean-Philippe Châtelain, Sylvain Pernet et Romain Damerval se chargeaient du vol dynamique.
Le système de jugement DynamR, développé par David Petracco avec l’aide de Thomas Perrin-Gachadoat, est d’ailleurs utilisé par la FFP (Fédération Française de Parachutisme) pour certains des championnats nationaux. Et avec le concours de Guillaume Dubois (informaticien fédéral), les résultats détaillés du Weembinamic sont également publiés sur le site de la fédération.
L'interaction avec la FFP va plus loin cette année, puisque la DTN s'en est remise au Weembinamic pour une de ses sélections officielles. C'est ainsi qu'un des enjeux de cette édition 2024 était la sélection officielle de l'équipe de vol relatif à 8 qui ira représenter la France lors des prochains championnats du monde de vol en soufflerie. Ils vont se dérouler à Raeford, aux États-Unis (Caroline du Nord), en avril 2025.
Deux équipes étaient en lice : "No Name", coachée par Martial Ferré et "Nova", coachée par Emmanuel Sarrazin. Afin de rester proche du règlement FAI, et contrairement aux autres équipes, ces deux équipes avaient une onzième manche supplémentaire dont ils ne connaissaient pas à l'avance le tirage. Elle venait en plus de la dixième manche rapide et spécifique au règlement du Weembinamic.
Aux résultats, ce sont les No Name qui gagnent avec 248 points tandis que les Nova marquent 241 points. Ce sont donc les No Name qui remportent la sélection pour les championnats du monde, et ils sont aussi vainqueurs du Weembinamic 2024.
En conclusion : la taille compte aussi !
Le caractère international du Weembinamic n'est plus à démontrer, avec la participation de compétiteurs belges, anglais, allemands, etc. Et la participation, cette année encore, de l'américain Kirk Werner, multiple champion du monde de vol relatif et actuel champion du monde en VR-8, en est une preuve supplémentaire. D'autant que Kirk Werner est aussi un des dirigeants de la soufflerie Paraclete XP (Caroline du Nord) qui, en 2007, fût la première veine de 17 pieds ouverte au public. À cette époque, c'était la plus grande et la plus puissante soufflerie au monde.
Avec sa forte participation, son format innovant, ses rebondissements et son spectacle captivant, le Weembinamic s’est imposé et se maintient, année après année, comme un rendez-vous immanquable de la saison indoor internationale. Est-il nécessaire de rappeler que la veine de la soufflerie Weembi, qui a également un diamètre de 17 pieds, est la plus grande de France ? Et que la taille compte aussi ! ■
Retrouvez encore plus de photos du Weembinamic dans la galerie en bas de cette page.
RÉSULTATS
VR4 N1
(sur 14 équipes)
1 - Scavengers Breakers
Mathieu Quizy, Cameron Malie, Tom Mattoni et Alban Rumolo
2 - Dynos
Pal Kolbenstvedt, Roy Janssen, Vana Parker et Sian Stokes
3 - Killers Of Hopes And Dreams
Ian Pedowitz, Jeana Billings, Jill Stephenson et Kirk Verner
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VR4 N2
(sur 11 équipes)
1 - Team Crystal Beaufort
Lucas Colin, Godeleine de Saint Just, Alexandra Petitjean et Alban Rumolo
2 - Les Bones
Benedicte Joly, Marina Ettinger, Doriane Masone et Dana Zanoune
3 - La VR Force
Jean Pierre Roussanides, Antoine Roussanides, Florian Roussanides et Nicolas Vons
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VR8
(sur 11 équipes)
1 - No Name
Mathias Barbaste, Fabrice Blouin, Thomas Chomel, Martial Ferre, Gaelle Giesen, Noe Mattoni, Thomas Misztal et Marie Pineau
2 - Nova
Emmanuel Sarrazin, Pierre-Emmanuel Balageas, Arnaud Camproux, Elisa Camproux, Pamela Lissajoux, Basile Mora, Theo Peyronnel et Jessica Thebault
3 - Exonr8
Jean Pierre Roussanides, Les Dalziel, Martial Ferre, Algimantas Skuodis, Rasa Skuodis, Pauline Staal, Claudia Straetermans et Nicolas Vons
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VRV
(sur 5 équipes)
1 - Les Biscottes B17
Ludovic Francois, Stephane Banniere, Nicolas Faure et Anthony Malie
2 - TRex
Anais Peyrat, Laurent Balmain, Baptiste Rolland et Mathias Skupin
3 - Les Pousse-Toi De Là
Christophe Bezelga, Alexandre Gillard, Stephane Poulain et Alexandre Trias
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D2W Pro
(sur 13 équipes)
1 - Les Retrouvailles
Florian Lascombe et Leo Bouland
2 - Windalps
Lucas Bresson et Noe Auvray
3 - Aerokart Slownamic
Pierre Hebert et Pierre Cotigny
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D2W Intermédiaire
(sur 4 équipes)
1 - Les Furtifs
Claire Wimphen et Alexandre Gillard
2 - Megabust
Fabien Picard et Pascal Bazin de Jessey
3 - Les Brackfly
Alexandre Gillard et Damien Baptista
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Encore plus de photos du Weembinamic avec les photos de Sylvie Perin et Antoine Alacusos (Cliquer sur une des photos pour l'agrandir et afficher la galerie en mode diaporama).
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