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"Grand beau" sur les "Grandes Fo"

À "Saint-Flo"

Durant la montée en avion et la prise d'axe, une vision de vol de formation dont on ne se lasse pas. Photos Renald Louchart

Entre le 26 mai et le 4 juin derniers, quatre événements de vol relatif séquences en grande formation étaient mis en place sur le centre Paris Jump, à Saint-Florentin. Ces événements se sont cumulés avec succès, bénéficiant d'une météo idéale.

Par Bruno Passe

Article à apprécier de préférence sur écran large, tablette ou PC

Après un début de saison plus que compliqué par la mauvaise météo dans la grande moitié nord de la France, c'est une véritable "tempête de ciel bleu" qui a ravi les parachutistes, dont une grande majorité de relativeurs, sur l'aérodrome de Chéu, dans l'Yonne. Protégé par un puissant anticyclone, le beau temps s'est maintenu, sans nuage, du premier jusqu'au dernier jour.

C’est autour de la mise en place d’un Twin Otter (celui de Bouloc) et du Pilatus basé à Saint-Flo (Paris Jump) que ces évènements étaient organisés, d’abord durant le week-end prolongé de la Pentecôte.

Photo Emmanuel Fauvel

Cerise sur le gâteau : un Skyvan était aussi présent pour une partie du premier week-end. Il ne concernait pas initialement les groupes de vol relatif, sa disponibilité de dernière minute devait permettre d'appréhender en parallèle l'activité du centre, tels que le tandem et les sauts de loisir, sans qu'il y ait trop d'attente à l'avionnage.

Dès 8 heures le vendredi matin, le vaste hangar de Paris Jump s’éveillait dans l’agitation des grands jours ! Trois groupes étaient présents pour ce week-end prolongé : celui de Patrick Passe et Milko Hodgkinson sur le thème du Chablis Festival (thème instauré il y a déjà quelques années de cela, mais en 2023 le groupe a doublé de volume, nous y reviendrons ci-dessous), Angelo Declerck sur le thème de l'école big-way, et Polo Grisoni et Nicolas David sur le thème d'un challenge 2023.

Photo ci-dessus et photo ci-dessous : Décollage en simultané du Twin Otter et du Pilatus. Photos Regis Jalouzeau et Emmanuel Fauvel

Il s'agissait de groupes de séquences en grande formation, le Twin Otter et le Pilatus volant en patrouille pour des largages de 24 à 28 parachutistes à 4400 mètres. C'est une pratique qui se fait rare en France, les avions adéquats étant peu disponibles au même endroit et au même moment, et leur coût de mise en place ayant considérablement augmenté dans le contexte actuel.

Pour le coup, la mise en place à Saint Florentin a été un véritable succès, puisque dès les premiers jours, et après un court temps de calage entre les pilotes pour le vol en formation, les largages en commun se sont enchainés par séries de quatre. Aucun nuage, aucun grain de sable n'est venu perturber cette belle mécanique et les groupes arrivaient sereinement en fin d'après-midi avec une bonne cadence de 5 sauts de grande formation, pause déjeuner comprise.

La même chose allait se reproduire durant la semaine suivante avec le groupe de Martial Ferré et de Polo Grisoni, réuni sur le thème du Flower Power.

En vol de formation, le Pilatus vu depuis le Twin Otter, et vice-versa. Les pilotes ont réalisés eux-aussi une jolie performance, en plaçant leurs avions avec précision et régularité, ce qui conditionne grandement le début du saut. Photos Emmanuel Fauvel

Même si le beau temps aide considérablement à la réussite de tels évènements, il n'est évidemment pas suffisant. Alors comment expliquer un tel succès, qui a fait l'unanimité jusque dans les commentaires sur les réseaux sociaux (fait rare de nos jours !) : par la compétence du staff ?, ...par la taille des infrastructures (XXL !) ?, …par la constance des "loadmasters"(*)…?

Jeff Ronzevalle, contributeur de ParaMag à ses heures (celles de la version papier !), s'est lancé dans une analyse sur sa page Facebook. En voici un extrait.

"Il y a des moments, dans la suite des manips auxquelles un relativeur est amené à participer, où la combinaison de pleins de petits éléments lui est favorable, comme si les planètes s’alignaient pour faire d’un court instant, de quelques jours de sauts, comme une parenthèse enchantée où tout n’est que réussite.

Il y a des moments où, malgré les différences de langue, de nationalités, de cultures, d’expériences, notre passion commune nous amène à vivre des instants de performance où l’émulation fait progresser ceux qui sont moins expérimentés et satisfait ceux qui le sont plus dans l’accomplissement en commun des figures géométriques mouvantes exécutées à vitesse terminale entre 4500 et 1500 mètres…dont la chorégraphie est sortie de cerveaux dont on pourrait croire qu’ils sont dérangés si l’on ne connaissaient déjà leurs propriétaires !

Là où tout commence…la base ! Ici avec Milko. Photo Renald Louchart

Je ne décrirai pas dans les détails ces quatre jours de sauts, les images parlent d’elles-mêmes et certains ont déjà largement relaté tout ça sur leurs pages persos de ce réseau social.

Les 4 groupes, les 2 avions larguant en formation, les LO’s (*), les vidéomen, la météo estivale, le petit vent-qui-va-bien pour envoyer du flare, l’accueil du staff de St Flo, les infrastructures.

Tout ce qui a été dit sur cette manip n’est que superlatifs…et mérité.

Je nous considère chanceux, par la grâce de je ne sais quelle entité supérieure ou tout simplement par celle du hasard, d’avoir pu profiter de cet alignement des planètes du skydive qui a fait de ces 4 jours une manip techniquement et humainement exceptionnelle.

Merci à vous tous, qui m’avez touché les bras et les jambes - ce fut réciproque - et fait l’honneur de partager les mêmes aéronefs que moi.

Pourvu que ça dure !"

 

Heureux après un saut, le groupe d'Angello pose pour la photo, devant le hangar de Paris Jump. Photo Antje Grube

Et cela a duré jusqu'au 4 juin, date à laquelle le Twin Otter retournait sur sa base, à Bouloc.

La description globale ne serait pas complète sans mentionner aussi les autres acteurs de ce succès, au risque d'en oublier certain(e)s :
- le staff de Paris Jump, Manue, Polo, Rachid, Quentin, les plieurs(euses), les pilotes : Cédric Guillet, Pascal Midy et Myriam Cormouls.
- le staff du Broussard, le restaurant-hébergement dirigé par Cathy Coueste, qui a accueilli une centaine de personnes présente en permanence sur le centre durant la période, avec fluidité, efficacité et avec le sourire.

En final, entre le 26 mai et le 4 juin derniers, c'est un total d'environ 300 personnes ayant séjourné pour participer à un ou plusieurs des événements de vol relatif ou tout simplement pour pratiquer le parachutisme à Saint-Florentin, chez Paris Jump.

Nous retournons maintenant faire un petit tour dans chaque groupe de vol relatif, avec leurs organisateurs respectifs.

(*) "loadmasters " et "load organisers", en français : "organisateurs de sauts"

Groupe d'Angelo Declerck, vidéowoman Antje Grube

Photo Antje Grube

Il s'agissait d'un groupe "sur invitation", qui s'adressait aux relativeurs de niveau intermédiaire. Angelo Declerck, un jeune relativeur belge expérimenté et passionné de parachutisme, s'est lancé à fond dans l'organisation de sauts sur le thème de la grande formation.

Son objectif est d'aider à se développer la prochaine génération au sein de la communauté du vol relatif de grande formation, d'organiser des événements où les jeunes relativeurs peuvent se réunir pour des sauts ludiques tout en progressant.

Son champ d'action rayonne en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en République tchèque, en Allemagne et en Angleterre. L'an dernier, il a créé un groupe Facebook intitulé Angelo School of Bigway, il comporte désormais 569 membres.

En 2020, Angelo s'est investi dans le groupe PUP'S (Parachutists Under Phorty Society, parachutistes de moins de 40 ans) qui a été créé en mode miroir du groupement POP'S (Parachutists Over Phorty Society, parachutistes de plus de 40 ans). Ce groupe est familier de Skydive Pink Klatovy.

Sur sa base à Moorsele (Skydive Flanders, Belgique), Angelo organise régulièrement des "camps" avec des groupes ouverts aux débutants. Il sera fin septembre à Klatovy pour organiser des sauts à 40 de niveau intermédiaire avec Patrick Passe. Et en novembre prochain, il organisera un groupe plus petit, mais pour sauter sur un site mythique, celui des pyramides d'Égypte.

"À Saint-Florentin, nous avons fait 18 sauts à 25 ou 26" raconte Angelo. "Nous avons fait au minimum 2 points à chaque saut, parfois nous construisions presque un troisième point."

"C'est un groupe jeune : 4 personnes ont moins de 30 ans, 8 personnes ont moins de 500 sauts et 6 personnes avaient moins de 1000 sauts" explique Angelo. "L'ambiance dans le groupe était géniale, tout comme la météo, la zone de saut et le staff."

Il conclue :"C'était super d'organiser nos sauts en parallèle de ceux de Patrick et de Milko. Cela donne aux parachutistes de mon groupe un objectif à atteindre ou l'envie de se faire repérer plus tard par eux."

GALERIE PHOTOS

Quelques-unes des jolies formations réalisées par le groupe d'Angello Declerck. (Cliquer sur une des photos pour l'agrandir et afficher la galerie en mode diaporama)

Groupe de Patrick Passe et de Milko Hodgkinson, vidéomen Ralph Wilhelm et Gilles Lambart

Photo Ralph Wilhem

Il s'agissait d'un groupe "sur invitation", qui s'adressait aux relativeurs de niveau expérimenté. C'est en 2017 que Patrick a commencé à organiser un groupe à Paris Jump, au début de chaque mois de juin,.

Un changement important a été opéré cette année : le groupe a pratiquement doublé de volume (49 participants) et le coach anglais Milko Hodgkinson est venu s'associer à Patrick. Mais pourquoi faire, puisque la capacité d'emport des deux avions volant en formation est limitée à un groupe à 25 ?

Patrick explique : "Des sous-groupes de 11-12 personnes furent constitués en amont afin de les mixer tous les deux ou trois sauts. Ainsi, tout le monde a sauté avec tout le monde pour des sauts à 24 ou 25."

La forte sélection a permis de réaliser des sauts de qualité, quelle que fût la constitution des groupes. Après 4 jours ensoleillés et un total de 18 sauts, les groupes ont réalisé ensemble plus de 150 points à 24 ou 25 dans le ciel bleu de Saint Florentin.

"Ce fut un excellent rendez-vous" conclue Patrick. "Avec Milko, nous avons été ravis de retrouver les fidèles passionnés de la séquence en moyenne et grande formation venus de toute l'Europe et d'ailleurs. Certains ont découvert la belle drop zone de Saint Florentin."

Le concept de mixe et d'homogénéité des groupes est un succès et il sera de nouveau appliqué lors du rendez-vous à 40 que Patrick et Milko organiserons en août prochain à Klatovy, avec plus de 80 participants.

GALERIE PHOTOS

Quelques-unes des jolies formations réalisées par le groupe de Patrick Passe et de Milko Hodgkinson. (Cliquer sur une des photos pour l'agrandir et afficher la galerie en mode diaporama)

 

Groupe de Polo Grisoni et de Nicolas David, vidéoman Regis Jalouzeau

Le groupe de Polo Grisoni et de Nicolas David pose devant le Skyvan, duquel il va sauter pour un dernier saut du soir.

C'est dans la continuité du Challenge 2022, dont le thème était un record de France POP's en séquence grande formation, que ce groupe s'est constitué cette année. Il a permis à une bonne vingtaine de relativeurs de saisir l'opportunité de la présence du Twin Otter et des vols en patrouille pour se retrouver et sauter ensemble, dans de bonnes conditions.

Groupe de Polo Grisoni et de Nicolas David. Photo Regis Jalouzeau

Groupe de Polo Grisoni et de Nicolas David. Photo Regis Jalouzeau

Groupe de Martial Ferré et de Polo Grisoni, vidéomen Emmanuel Fauvel et Anthony Doulé

Photo Regis Jalouzeau

Après une pause de deux jours pour le staff de Paris Jump, c'était reparti du jeudi 1erau dimanche 4 juin avec ce double groupe constitué sur le thème du "Power Flower".

C'est la même configuration de largage qui a été utilisée, avec le Twin Otter et le Pilatus volant en patrouille, avec les deux groupes enchainant les sauts. Et le ciel bleu était toujours là !

"Sur la base des éditions précédentes, nous avons constitué deux groupes homogènes en niveau technique" explique Polo. "Ensuite nous avons affiné la constitution des groupes, en mélangeant lorsque c'était nécessaire, afin que chacun puisse se sentir à l'aise tout en volant à son niveau".

La cadence était de 5 sauts par jour avec une clôture de l'évènement le dimanche après-midi, sur un total de 18 sauts.

"Nous avons fait régulièrement 3 à 4 points avec majoritairement du total break et dans le même esprit que les précédentes éditions du Power Flower" conclue Polo Grisoni. "Nous avons eu la chance de bénéficier des mêmes conditions et de la même ambiance que les groupes venus lors du week-end de Pentecôte. C'était que du bonheur !"

GALERIE PHOTOS

Quelques-unes des jolies formations réalisées par le groupede Martial Ferré et de Polo Grisoni. (Cliquer sur une des photos pour l'agrandir et afficher la galerie en mode diaporama)

Épilogue

Même si elles étaient souvent visibles à l'œil nu depuis le sol, il est quasiment impossible de connaître le nombre exact de "grandes fo" qui ont été construites dans le "grand beau" de Saint-Flo durant cette période. Ce qui est certain, c'est que la somme de ces quatre événements se boucle sur un total de 3500 sauts, avec zéro libération dans les groupes organisés, zéro incident et zéro accident. Ce qui permet de boucler aussi cet article sur une rime en "o", qui s'adresse à tous les participants et intervenants, en un seul mot : bravo !

Groude de Martial Ferré et de Polo Grisoni. Photo Emmanuel Fauvel

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