Mauvaises surprises pour les propriétaires et/ou utilisateurs d'avions largueurs : les renouvellements de leurs polices d'assurance sont impactés par une très forte augmentation. Sans entrer dans les détails techniques de ces assurances spécifiques (prime de base, prime corps, etc.), les hausses observées varient entre 40% et 205% ! La cause principale est la politique de désengagement des compagnies d’assurance pour le risque aéronautique. Et cette politique était déjà entamée avant la crise sanitaire.
Pourquoi un tel désengagement ? Les assureurs ne manquent pas de "bonnes" raisons : baisse constante des primes qui deviendraient inférieures aux indemnisations à valoir, impact sur leurs résultats dû à des sinistres lourds d’indemnisation (IRMA, Boeing, Malaysian…), "judiciarisation" des tiers en responsabilité civile, hausses des montants de réparations en cas de dommages matériels.
Selon eux, l'été 2020 aurait été particulièrement accidentogène en France avec un nombre d’accidents record suite à la reprise des vols post-confinement. Et après des années précédentes "difficiles"...
En bref, certains assureurs se sont retirés du risque aviation et d’autres ont abandonné l’aviation légère pour se concentrer sur des risques plus "institutionnels".
Pour bien comprendre la mécanique de la hausse de cette année 2021, il faut savoir que le risque aérien est généralement partagé entre plusieurs compagnies, qui se répartissent la couverture de l'ensemble des capitaux à couvrir, via un courtier.
En parachutisme, le courtier SAAM (Verspieren Group) fonctionnait selon la répartition suivante : La Réunion Aérienne sur une part de 60%, Axa XL (filiale américaine Axa) et Allianz sur les 40% restants.
Comme Axa XL et Allianz font partie des assureurs historiques qui se détournent du risque aviation, le courtier SAAM déclare avoir interrogé, pour 2021, onze autres compagnies du marché européen, afin de trouver des remplaçants. Mais sur ces onze compagnies, sept ont refusé d'assurer l'activité, deux n'ont pas répondu et deux ne prenaient que 10%, et encore, à des taux extrêmes.
C’est finalement Axa XL qui a repris les 40% restants, mais en imposant son tarif.
Décidément, avec le contrat FFP qui termine cette année son cycle 2018/2021, l'assurance est un des sujets d'actualité majeurs pour les dirigeants parachutistes.
Et pour les pratiquants, certains peuvent malheureusement s'attendre à une hausse des tarifs de sauts, dans certains endroits.