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Rendez-vous dans la stratosphère

Red Bull Stratos : Premier essai réussi !

Photo Jay Nemeth / Red Bull Stratos

La mission
La magnifique photo de couverture du ParaMag ce mois-ci fait forcément rêver le commun des parachutistes. Un ciel profond, une chute libre incroyablement longue, un sentiment de protection que procure la combinaison spatiale, il y a bien de quoi rêver.
Et pourtant l'histoire montre que ces tentatives de records multiples peuvent se transformer rapidement en cauchemar. Le danger est présent dès les premières secondes, durant les 300 premiers mètres de la phase de décollage avec la nacelle : si une défaillance technique survient avant que l'altitude minimale d'ouverture d'un des parachutes soit atteinte, Felix Baumgartner et son équipe ne peuvent rien tenter.
Ce saut en parachute est en fait une vraie mission spatiale. La mission Red Bull Stratos est contrôlée dans son intégralité depuis le sol par une équipe d'ingénieurs et de techniciens ayant pour la plupart travaillé pour l'US Air force ou pour la NASA. Mais Felix Baumgartner peut, en cas d'urgence, prendre le relais depuis son poste de pilotage. Tout est donc prévu en double et Felix Baumgartner a dû apprendre à piloter sa capsule sur le bout des doigts.
Le poids en charge de cette imposante capsule atteint 1.315 kg. Elle est attachée 50 mètres en dessous du ballon d’hélium. L'ascension durera près de trois heures avant d'atteindre l’altitude de 36.000 mètres.

Le ballon
Le ballon à l’hélium conçu pour la mission est constitué de bandes de film en polyéthylène extrêmement fines, et atteint une capacité dix fois supérieure à celle du ballon qui avait tracté Joe Kittinger lorsqu’il avait établi le record de 1960. Pour se gonfler intégralement, le ballon de la mission Stratos nécessite deux camions d’hélium !
Le ballon monte jusqu’à 30.000 mètres de haut à une vitesse d’un kilomètre par minute, puis gravit les six derniers kilomètres en ralentissant jusqu’à une vitesse de 230 mètres pas minute. Une fois ce point atteint, le ballon est dans une zone de flottement scientifiquement déterminée en amont. En effet, l’altitude agit sur la densité de l’air en la réduisant, ce qui compense alors le fait que l’hélium soit plus léger que l’air.
Et c’est au moment précis où le ballon s’arrêtera naturellement de s’élever que Felix Baumgartner se préparera à sauter. Une fois le saut terminé, le staff au sol s’occupe de séparer la capsule du ballon à l’aide d’un engin explosif. La capsule redescend en parachute dans le désert du Nouveau-Mexique, elle est donc récupérée à chaque saut. Un amortisseur constitué de 50 centimètres d'épaisseur de "nid d'abeille" la protège de l'atterrissage. Une ligne en nylon se détruit sur le ballon pour laisser s’échapper l’hélium. Le ballon redescend lui aussi lentement vers la surface de la Terre.

Photo Jörg Mitter/Red Bull Content Pool

La capsule
La capsule est étanche et maintient une pression de 0,5 bars durant tout le vol. Elle se décompose en deux parties bien distinctes. L'intérieur viabilisé de la sphère et l'extérieur, ne bénéficiant d'aucune protection contre la chute de pression atmosphérique durant l'ascension. Plus Felix Baumgartner gagnera de l'altitude, plus l'environnement extérieur deviendra irrespirable. L'absence de pression entraîne quasi instantanément la mise en ébullition de l'eau dans le sang et les températures sont... "stratosphériques" !
Pour Felix Baumgartner, la première protection est donc la capsule. La deuxième est sa combinaison pressurisée. Et pourtant Red Bull révèle dans ses communiqués qu'il a eu bien du mal à supporter cette combinaison. Lui, parachutiste de l'extrême, BASE jumper et pilote d'hélicoptère a dû faire appel à un psychologue pour apprendre à supporter cette deuxième peau.
Sanglé dans un siège spécialement conçu pour l’accueillir avec sa combinaison spatiale, Felix Baumgartner est assis face à un panneau de contrôle doté de 89 interrupteurs et une porte ronde transparente. Durant l'ascension, les deux données principales à contrôler depuis le poste de pilotage sont l'altitude et la pressurisation. La pression et la composition de l'air ambiant sont un facteur essentiel pour la sécurité de Felix Baumgartner.
Lorsqu’il ouvrira la porte de la capsule à plus de 36 kilomètres de la Terre, il sortira pour tenter de devenir le premier être humain à dépasser la vitesse du son en chute libre.
Pour Red Bull, la médiatisation de l'exploit est primordiale. La mission embarque neuf caméras HD. Le parachutiste est lui aussi équipé de deux caméras plus une Gopro. Chaque caméra est doublée d'un appareil photo. Les données enregistrées sont stockées dans la partie supérieure de la capsule. Neuf enregistreurs HD stockent les teras-octets que génèrent les caméras et les appareils photo. L'ensemble est aussi performant que les camions installés aux abords des stades pour les retransmissions des matchs de football.

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