L’Assemblée Générale de la FFP du 14 mars 2015 a adopté les nouveaux tarifs des licences 2016, et ainsi, implicitement mais nécessairement, les différents types de licences. En effet, les types de licences et les tarifs sont fixés presque un an d’avance car ils doivent être adoptés en AG qui n’a lieu qu’en mars chaque année. Ces licences 2016 seront distribuées dès la fin 2015.
Les types de licences 2016 seront identiques à ceux de 2015, soit :
- Licence annuelle : cadet, junior, senior, vétéran, administrative, technique, étranger, moniteur PAC, moniteur tandem, moniteur PAC + tandem.
- Licence individuelle professionnelle indépendants : moniteur PAC, moniteur tandem, moniteur PAC + tandem, autres (plieurs, réparateurs….).
- Licence participation : initiation, tandem.
- Licence stage : 16 jours.
- Licence individuelle.
Les tarifs 2016 seront ceux de 2015 augmentés systématiquement de 1 euro, bien que Marie-Claude Feydeau, présidente, y ait été opposée et ait souhaité reconduire des tarifs identiques. Seules les licences cadet et junior demeureront inchangées et la licence initiation baissera de 2 euros.
Avec 18 types de licences fédérales, cette usine à gaz dépasse celle des 16 brevets fédéraux (réflexion PM n°322, mars 2014). Ne peut-on simplifier ce fatras administratif ?
La licence annuelle cadet ou junior (entre 15 et 25 ans) est la moins chère (65 euros), avantage indiscutable au profit des jeunes. Par leur durée de validité et leur objet limités, la licence participation (initiation 37 euros, tandem 0 euro) et la licence stage (77 euros) sont à part. Idem des licences administrative et technique (pourquoi deux ?) à 51 euros.
Une curiosité : 443 licences administratives et 310 licences techniques délivrées en 2014. Il y a plus d’encadrement pour gérer le sol que l’air…
La licence annuelle étranger (10 euros, 798 délivrées en 2014) a pour seule finalité de permettre une garantie d’assurances aux étrangers de passage. La licence individuelle pratiquant, non moniteur, non autres (136 euros, idem licence senior ou vétéran) est anecdotique : une seule délivrée en 2014.
Pour le reste, les autres licences annuelles, abordons la question par son aspect comptable en faisant une simulation des produits des licences en 2016 sur la base du nombre de licences délivrées en 2014, dernière année complète. Le tableau ci-après reprend les types de licences, le nombre de chaque délivrées en 2014, leurs tarifs 2016 et les produits cumulés procurés à la FFP :
Si la FFP veut conserver le même produit global – 1.610.783 euros – en fusionnant ces 9 licences en une seule licence à prix unique, le prix unitaire de la licence unique résulterait de la division produit global / total des licences, soit 1.610.783 / 10.818 = 148,90 euros arrondi à 149 euros.
Le pratiquant annuel senior ou vétéran -âgé de plus de 25 ans - verrait sa licence passer de 136 euros à 149 euros. Une augmentation de 13 euros, la moitié du prix d’un saut. Les moniteurs verraient en revanche chuter le prix de leurs licences et paieraient le même prix que tout le monde.
La licence unique apporterait plusieurs avantages :
- Un allègement de la charge administrative des structures affiliées qui délivrent des licences pour le compte de la FFP et qui n’auraient plus à ventiler les moniteurs entre les licences.
- Une disparition du souci de souscrire la bonne licence correspondant à la pratique réelle ou de modifier la licence en cas d’évolution de cette pratique en cours de saison.
- Un geste fort en direction de tous les encadrants, moniteurs, plieurs, réparateurs, que le prix de leurs licences peut rebuter.
Ce dernier point est politiquement important. Pour comprendre, un rappel historique : le tandem est né au sein de la FFP et aurait pu y rester. Or nombre de moniteurs ont préféré exercer hors du giron fédéral. Cause initiale : le coût de la licence passager, vache à lait de la FFP, avant qu’elle la rende gratuite pour stopper l’hémorragie.
Et la licence moniteur tandem à 672 euros, quel impact ? Et la licence moniteur PAC à 422 euros, quel impact ? Le leitmotiv FFP : faire payer ceux qui gagnent de l’argent avec le parachutisme plutôt que ceux à qui la pratique du parachutisme coûte.
Mais sans la manne des tandems réalisés par les moniteurs tandem, le prix du saut augmenterait dans d’importantes proportions (de l’ordre de 10 euros par saut : réflexion PM n°289 juin 2011). Sans la PAC, les pratiquants ne seraient plus remplacés et le coût de la pratique augmenterait pour ceux qui resteraient.
Les moniteurs, quelle que soient leur spécialité, sont la colonne vertébrale du parachutisme sportif. À tel point que dans certains lieux, c’est l’école qui leur offre leur licence afin qu’elle ne soit pas à leur charge, tant leur présence est utile ? CQFD. Drôle d’idée de faire l’inverse au niveau national !
« En trayant sans cesse la vache à lait, on tue la poule aux œufs d’or » (Henri Jeanson).
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