Photo Stefan Aufschnaiter/Red Bull Content Poo

Après sa tentative annulée de mardi dernier, Felix Baumgartner a pu se reposer et se préparer pour tenter une nouvelle fois de franchir le mur du son en chute libre et de battre le record du saut le plus élevé, enregistré il y a 52 ans. Aujourd'hui, si le temps le permet, Baumgartner aura une nouvelle chance de s’élancer depuis l’altitude de 36 600 mètres. En effet, les prévisions météo sont a priori favorables, malgré des vents assez forts qui pourraient souffler à environ 12 000 mètres d’altitude et entraîner quelques problèmes.

Le monde entier peut bien retenir sa respiration en regardant si Felix Baumgartner deviendra le premier homme à franchir le mur du son en chute libre, l’Autrichien fait pour sa part preuve d’une grande sérénité : après l’annulation à la dernière minute de son voyage jusqu’à la frontière de l’espace, mardi dernier à l’issue d’une éprouvante journée, il attend avec calme la prochaine opportunité, qui pourrait bien se présenter aujourd'hui. Les prévisions météo s’annoncent a priori favorables ce dimanche, une date déjà marquante dans l’histoire de l’aviation. C’est en effet le 14 octobre 1947 que Chuck Yeager est devenu le premier homme à franchir le mur du son à bord d’un avion expérimental. Baumgartner, quant à lui, le franchirait sans même la protection d’un avion.

Chuck Yeager pose devant le X-1 (photo Air Force Flight History Office Edwards AFB, US Air Force)

Alors qu’il a avoué ressentir un réel plaisir à l’idée de tenter de battre quatre records du monde 65 ans jour pour jour après l’exploit de Yeager, Baumgartner s’est également déclaré fin prêt pour le grand jour : « Je suis entouré de ma famille et de mes amis, qui m’offrent un soutien inconditionnel. Je vais à la salle de sport pour entretenir ma condition physique. J’ai fait tout ce que j’avais à faire. Tous les briefings que je devais avoir avec mon équipe ont eu lieu. J’ai confiance en elle et tout ce que nous attendons maintenant, c’est une fenêtre météo favorable. »

Pour permettre le gonflage du ballon et son envol dans les airs, il faut que le ciel soit clair et le vent quasi nul au sol. Baumgartner s’envolera à bord d’une capsule spatiale attachée à un ballon de 850 000 mètres cubes, pour atteindre l’altitude record de 36 600 mètres. Le sportif de l’extrême de 43 ans s’élancera alors dans la stratosphère dépourvue de vie, pour revenir sur terre en chute libre et tenter de franchir le mur du son, soit la vitesse d’environ 1 000 km/h.

Baumgartner s’entraîne depuis cinq ans pour cette mission qui contribuera notamment à faire progresser la connaissance scientifique de la stratosphère ainsi que la compréhension des réactions du corps humain dans les conditions extrêmes rencontrées à la frontière de l’espace. A quelques minutes du lancement final, mardi dernier, une rafale de vent a soudainement frappé le sommet du ballon, à 230 mètres d’altitude, contraignant l’équipe à annuler la mission. Baumgartner s’est montré déçu, mais pas découragé : « Je veux dépasser la vitesse du son, peu importe le temps que cela prendra », a-t-il déclaré. « Dans la mesure où nous disposons d’un ballon de rechange et d’autres jours de lancement, tout va bien ! » Or Red Bull Stratos dispose effectivement d’un ballon de rechange donc Baumgartner aura une nouvelle chance de s’élancer dès que les conditions météo seront réunies – ciel clair et vents de moins de 3 km/h au sol et à peine plus forts au sommet du ballon.

Photo Balazs Gardi / Red Bull Stratos

La mission de Baumgartner à la frontière de l’espace a suscité une prise de conscience et un intérêt collectifs pour les efforts entrepris dans le but de faire progresser la connaissance de l’environnement hostile de la stratosphère. De plus en plus d’entreprises, notamment des compagnies spatiales privées, se succèdent maintenant pour avoir accès aux données et aux connaissances que Red Bull Stratos a accumulées. « Je pense qu’il est important que les gens continuent de parler de notre mission », a déclaré Baumgartner. « Après avoir vu les difficultés que peut rencontrer le lancement, je pense qu’ils apprécieront la suite des événements. »

Pour le moment, on ne sait pas si la mission sera un succès aéronautique, mais elle connait déjà un succès médiatique. Le décollage du ballon et le saut sont diffusés en direct sur Internet et sur diverses chaînes de télévision (en France, c'est en exclusivité sur BFM TV Live).

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