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Red Bull Stratos : c'est pour quand ?

Le témoignage de Felix Baumgartner

Le 15 mars dernier, à Roswell au Nouveau-Mexique, Felix Baumgartner effectuait son premier saut test en conditions réelles dans le cadre de la mission Red Bull Stratos. Installé à bord de sa capsule spéciale, elle-même attachée à un gigantesque ballon d’hélium, le parachutiste autrichien a atteint l’altitude de 21.800 mètres et s’est élancé dans le vide stratosphérique.

Lors du deuxième saut d’essai réussi par Felix Baumgartner le 25 juillet dernier à une altitude de 29 610 m, la capsule a subi des dommages lors de l’atterrissage. Elle est actuellement en cours de réparation et la mission finale à 36 576 m a été retardée à début octobre. Le début de l’automne au Nouveau-Mexique est une période favorable sur le plan météorologique : les vents sont suffisamment calmes et le ciel suffisamment clair pour permettre le lancement du gigantesque ballon. Mais dans quel état d'esprit se trouve le parachutiste ?

Dans le récent Red Bulletin, Felix Baumgartner revient sur le déroulement de son deuxième saut et sur la situation provoquée par le crash de la capsule.

"Le deuxième saut s'est déroulé à merveille. Les jours qui ont précédé cette montée en puissance ont pourtant été particulièrement éprouvants. L'ouverture de la porte à 29610 mètres d'altitude dure une éternité. Pendant les 16 premières secondes de ma chute libre, je n'ai aucun contrôle sur ma position. Rappelons qu'au premier saut test, seulement six secondes furent nécessaires pour que je maîtrise comme il se doit ma situation. Grâce à ces deux réussites, nous prouvons que nous sommes capables de relever le défi.

Au début de la mission, je n'imaginais pas que l'atterrissage de la capsule puisse nous poser le moindre problème. Un membre de l'équipe m'a indiqué que cela peut être le cas. Dans un premier temps, je me prêtais pas beaucoup d'attention à ces propos. Au cours du premier vol, la capsule a souffert d'un atterrissage brutal dans le désert. Mais les coussins amortisseurs situés sous sa structure et développées avec soin par nos ingénieurs étaient parvenus à amortir l'impact.

Le directeur de la mission a confirmé la mauvaise nouvelle à l'issue de ce deuxième saut. Au moment de soulever la capsule du camion, tout le monde a réalisé que nous avions un problème. Elle semblait être entrée en collision avec un extraterrestre...

Le diagnostic fut sans appel. L'habitacle est intact mais de nombreux systèmes sont à remplacer. Une Formule 1 qui vient de percuter un mur à pleine vitesse pendant une séance d'essais est dans le même cas. Elle ne prend pas le départ de la course sans subir une série de tests supplémentaires. Les pièces de rechange la capsule ne se trouvent pas chez le garagiste du coin. Elles doivent être certifiées conformes pour les vols dans l'espace et fabriquées par des entreprises de pointe, des sous-traitants de la NASA pour la plupart. Par ailleurs, la réalisation de certaines d'entre elles nécessite plusieurs semaines de travail. Prenons l'exemple des batteries. Leur structure interne a-t-elle été endommagée ? Peuvent-elles encore alimenter la capsule sans interruption ou, pire, risque-t-elle de provoquer un incendie suite à un court-circuit électrique ?

Bien sûr, nous aurions souhaité un délai de deux ou trois semaines entre l'avant-dernier et le dernier saut. Notre dynamique est optimale. L'important aujourd'hui est de conserver ce professionnalisme qui nous a déjà permis d'atteindre à deux reprises les limites de l'espace. Une fois réparée, la capsule sera testée dans la cabine de décompression et, si tout est conforme, elle prendra la direction du Nouveau-Mexique pour ce saut majestueux prévu au cours de la première quinzaine du mois prochain. Être professionnel, c'est agir dans le calme et la réflexion. Oui, je me sens comme un lion en cage et non, nous ne mettrons pas en péril au dernier moment le travail de ces cinq dernières années. En cas d'échec, il faudra peut-être attendre 60 ans pour voir quelqu'un s'attaquer à un projet d'une telle envergure. Alors je vous donne rendez-vous en octobre, si tout va bien. Croisez les doigts pour moi !"

Lien vers le site officiel Red Bull Stratos

Le mauvais atterrissage de la capsule impose des réparations qui retardent la mission. Photo Jšâˆ‚rg Mitter/Red Bull Content Pool

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