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Max Manow et le "château de conte de fées"

Vol de proximité autonome sur Neuschwanstein

Images Red Bull Content Pool

En septembre dernier, c'est dans le décor somptueux du château de Neuschwanstein, en Allemagne, que le parachutiste de l'extrême Max Manow a réalisé un vol non motorisé original, combinant parapente, wingsuit et parachute.

Texte par Bruno Passe, d'après une interview de Max Manow, par Red Bull Content Pool

Article à apprécier de préférence sur écran large, tablette ou ordinateur.

L'Allemand Max Manow est un des quatre membres de l'équipe Red Bull Skydive Team, aux côtés de Marco Waltenspiel, Marco Fürst et Felix Seifert. Il a débuté dans le parachutisme en 2002, après avoir reçu un saut en tandem pour cadeau de son 14e anniversaire. Il totalise aujourd'hui près de 10.000 sauts à son actif, il est instructeur et plieur/réparateur de parachute.

Max a passé une partie de sa jeunesse à Schwangau, un village situé au sud de la Bavière, près du fameux château de Neuschwanstein. Ce vol original est pour lui un retour aux sources. C'est aussi dans ce lieu qu'il a débuté en parapente.

Construit dans les années 1800, le château de Neuschwanstein se dresse fièrement dans les hauteurs alpines de l'Allemagne. Ses fenêtres s'ouvrent sur la Bavière et les montagnes du Tyrol, le lac Alpsee et la vallée d'Hohenschwangau. Il a inspiré auteurs et adaptateurs de contes de fées, de la Belle au Bois Dormant à Cendrillon, d’où son surnom de "château de conte de fées".

Avec ses deux millions de visiteurs annuels, il est une des attractions touristiques les plus visitées d'Allemagne. Il fut imaginé et ordonné par le roi Louis II de Bavière, qui en suivit le déroulement de la construction en l'observant, à la longue-vue, depuis son autre château, celui d'Hohenschwangau, distant d'environ un kilomètre.

Le château de Neuschwanstein est un édifice hors du temps où les téléphones et les appareils photo sont interdits durant les visites. Il est situé en bordure de la réserve naturelle "Ammergebirge". Serait-ce une des raisons pour lesquelles Max Manow a réalisé un concept autonome combinant exclusivement des techniques de vol non motorisées ?

Ce qui est certain, c'est que pour réussir cette première sur Neuschwanstein, Max Manow a soigneusement préparé chaque étape, testant minutieusement le matériel au sol et en vol.

Depuis Schwangau, il a utilisé le téléphérique de Tegelberg pour monter en haut de la station de ski, qui culmine à 1720 mètres, et accéder au site de décollage des parapentistes. En été, cette pente aménagée d'une moquette, est très prisée pour les baptêmes en tandem parapente avec vue imprenable sur le château de Neuschwanstein.

Le 20 septembre 2023, Max Manow a profité de conditions météorologiques favorables et d'une légère brise de nord-est. Il a décollé avec son parapente pour un vol d'environ 2,5 kilomètres, correspondant à la distance qui sépare le haut de la station et le château de Neuschwanstein.

Il s'est orienté dans le relief et le long de la rivière Pöllatschlucht, afin d'obtenir l'angle idéal pour la deuxième partie de son plan : le vol de proximité en wingsuit, avec le "château de conte de fées" en arrière-plan.

À une hauteur d'environ 600 mètres, Max Manow a allumé un fumigène et il s'est séparé du parapente en actionnant un dispositif spécial de libération, qu'il a construit lui-même et installé sur son harnais (voir encart en bas de page). Après une habile transition, il a entamé une chute libre verticale de quelques secondes, due au départ en vol quasi statique depuis le parapente. Max a ensuite emmagasiné de la vitesse pour engager une trajectoire horizontale avec sa wingsuit.

La descente en chute libre et le vol en wingsuit n'ont duré qu'une vingtaine de secondes. Ce qui a été suffisant, le relief aidant, pour réaliser les images recherchées*, en prises de vue multiangles depuis un drone, en caméra embarquée ou par des cameramen extérieurs.

Max Manow a volé à une vitesse de près de 200 km/h, avec le majestueux château de Neuschwanstein en toile de fond, offrant une perspective unique sur ce site prestigieux.

Sa trajectoire finale s'est orientée en ressource, pour reprendre un peu de hauteur avant l'ouverture du parachute en sécurité et l'atterrissage en douceur dans un champ voisin.

Pendant ce temps-là, grâce au système interélévateur et au lest que Max avait pris soin d'installer dessus, le parapente détaché a suivi une trajectoire relativement stable, dans un rayon de 100 mètres. Il est tombé près du pont de Marienbrücke, où Max est ensuite allé le récupérer lui-même.

Pour conclure l'interview, Max Manow a déclaré : "Ce vol m'a permis d'explorer de nouvelles perspectives. Il m'a donné la chance de voir ce lieu, qui m'est familier, sous un angle totalement différent. C'est un rêve qui devient réalité, et j'en suis très heureux !"

Portées par la renommée internationale du château de Neuschwanstein, les images de ce vol hors du commun (voir la vidéo ci-dessous) ont été diffusées par des médias du monde entier.

(*) Note de la rédaction : En regardant la série d'images en détail, on constate des différences (ciel avec ou sans nuage, position du soleil avec ou sans contrejour) qui donnent à penser qu'au moins deux sauts ont été effectués pour les obtenir. Mais chuuut....., on ne vous a rien dit 😉 .

GALERIE PHOTO

 

Plus d'images du vol autonome de Max Manow sur Neuschwanstein, avec les photos de Joerg Mitter et Sebastian Marko, photographes pour Red Bull Content Pool .
(Cliquer sur une des photos pour l'agrandir et afficher la galerie en mode diaporama)

TRANSITION PARAPENTE - PARACHUTE : UN SYSTÈME ASTUCIEUX !

Images Red Bull Content Pool

Le système spécial de libération, que Max Manow a construit lui-même et installé sur son harnais, est astucieux. Comme le montre la vidéo ci-dessus et les photos ci-dessous, il lui permet de connecter directement son parachute de BASE jump au parapente, tout en étant équipé dans la wingsuit. Max vole donc assis dans le harnais du parachute sur lequel sont connectés les élévateurs du parapente.

La connexion se fait au niveau du bassin, ce qui lui procure une position de vol assis en arrière dans le harnais, qui est naturelle en parapente. Pour se libérer du parapente, il faut actionner deux commandes, une sur chaque élévateur. La transition de la position assise sous la voile du parapente à la position de chute vers le sol est rapide et efficace, même en étant équipé d'une wingsuit.

Cette technique ouvre de nouvelles possibilités et donc de nouveaux horizons. Nul doute qu'on devrait la retrouver dans de futures aventures !

À noter que la sangle interélévateur et la pochette noire au milieu n'ont rien à voir avec le système de libération. C'est un dispositif qui permet de faire descendre la voile de parapente de façon contrôlée, relativement verticale, grâce au lest contenu dans la pochette noire et au maintien des deux élévateurs entre eux. Il est donc plus facile de la retrouver.

 

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