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Jamais sans mon déclencheur!

"Jamais sans" ou "toujours avec" ?

En France depuis 2003, la question ne se pose plus puisque l’emport d’un système d’ouverture automatique de la voilure de secours est obligatoire pour tous les sauts d’avion. Il n’est pas question non plus, dans cet article, de réanimer un débat du passé "pour ou contre le déclencheur", car il apparaît évident que les "ADDs" (automatic activation devices en anglais) ont bel et bien révolutionné le parachutisme en réduisant drastiquement le danger inhérent à sa pratique et en préservant nombre de sautants d’une issue tragique.
ParaMag a plutôt voulu enquêter sur l’aspect psychologique de l’obligation, et sur l’état d’esprit des pratiquants s’ils devaient sauter sans déclencheur automatique. Une discussion de groupe en ligne a donc été lancée début 2023, recueillant les témoignages de parachutistes débutants comme confirmés et posant, en filigrane, la question de la dépendance psychologique à ces systèmes et les conséquences qui en découlent.


Par Victor Passe

"AAD, mon fidèle AAD, ai-je bien pressé le bouton pour t’allumer… ?"

 

C’est l’hiver, une période propice à l’entretien du matériel et à la réflexion sur sa pratique. Mais les sauts de reprises reviendront vite. Imaginez donc, par une belle matinée de mars ou d’avril, vous vous réveillez en constatant, non sans plaisir, que le ciel est dégagé et que le vent paraît clément. "Où est mon parachute ?!". Il semblerait que pour le petit chanceux que vous êtes, la saison s’apprête à commencer sur une note ensoleillée ! Le lendemain de votre saut de reprise, vous décidez de partir, confiant, pour un saut de groupe. Quelle joie de retrouver vos camarades de vol ! La montée en avion se déroule sans encombre, et le moment venu, vous vous mettez en place à la porte du Pilatus. Vous êtes le premier à vous extraire, flotteur sur le step vidéo. Tandis que vos collègues se pressent déjà à la sortie pour vous rejoindre, une terrible interrogation vous frappe comme un éclair aussi soudain qu’insidieux : "Est-ce que j’ai allumé mon déclencheur… ?". La puissance du vent relatif, le vide sous vos pieds, la légère odeur de kérosène, maintenant mélangés à l’ombre du doute, tout cela vous fait un étrange effet … Le signal de départ sera donné d’un moment à l’autre, et il n’est plus du tout question de faire demi-tour. Comment vous sentez vous ?

La réponse à cette question dépend bien évidemment de tout un écheveau de facteurs relatifs à votre cas personnel. Votre expérience globale du parachutisme, votre nombre de sauts, votre tempérament naturel et, bien évidemment, la manière dont vous gérez les imprévus de cet acabit. Mais parmi les témoignages recueillis à l’issue de la discussion de groupe mentionnée plus haut, il est possible d’observer trois grandes tendances générales particulièrement éloquentes sur le statut qu’a acquis le déclencheur automatique en France et ailleurs. Si tous s’accordent pour dire, en toute logique, que l’AAD s’est élevé au rang d’indispensable de notre sport et que son caractère obligatoire est une excellente mesure, leurs sentiments face à un saut où ils seraient privés de l’assistance du précieux mécanisme sont des plus diversifiés. En voici la synthèse.

Les vieux de la vieille. "Pas de déclencheur ? Pas de problème."

Non sans surprise, la plupart des parachutistes ayant débuté leur carrière avant l’obligation du déclencheur automatique ne se retrouveraient pas beaucoup perturbés par un saut où ils s’en trouveraient privés, ni même plusieurs pour certains ! En effet, nombre d’entre eux cumulent des milliers de sauts sans AAD. Mieux encore, leur "éducation parachutiste" s’est faite dans un monde où l’emport d’un déclencheur ne faisait nullement office de norme. Soit parce que ce mécanisme n’existait tout simplement pas, ou bien parce que son utilisation était laissée au bon vouloir des pratiquants. L’un des participants à la conversation écrit à ce sujet :

"Je pense que parmi les 5000 sauts que j’ai à mon actif, environ 3500 ont été faits sans déclencheur de sécurité, donc faire toute une saison sans ne me dérangerait pas beaucoup ! Cependant, sauter avec un Cypres ou autre système du genre apporte un niveau de sécurité supplémentaire qui a largement fait ses preuves".

Ces publicités pour le déclencheur Cypres (Airtec) étaient publiées au format pleine page dans ParaMag en 1994 (image de gauche) et en 2003 (image de droite). À cette époque, l'emport d'un déclencheur n'était pas obligatoire pour les parachutistes confirmés, et il fallait donc les convaincre d'acheter le produit.

Pour ces parachutistes de la "vielle école", le fait d’avoir appris à sauter sans déclencheur leur permet de considérer ce dernier comme un filet de sécurité supplémentaire. Ce point est intéressant, puisqu’il prouve que la majorité des vétérans se fait suffisamment confiance pour ne pas tomber dans la dépendance à l’AAD. Et il y a fort à parier que cette confiance repose sur des fondations solides : un apprentissage rigoureux de la discipline, une grande attention portée à l’observation de son environnement et à l’entretien du matériel, un soin particulier apporté aux gestes et aux procédures. De fait, ils comptent avant tout sur eux-mêmes et sur leur expérience du sport avant de compter sur le mécanisme. Cela est indubitablement gage de responsabilité et d’aplomb, deux vertus cardinales pour un parachutiste. Un témoignage résume ce point parfaitement :

"Comme beaucoup, j’ai commencé le parachutisme sans déclencheur. Pour moi, c’est comme l’ABS sur la voiture, si je n’en ai pas, ça ne m’empêchera pas de conduire. D’ailleurs, j’ai fait quelques sauts en ayant oublié de l’allumer, et ça ne m’a pas perturbé plus que ça. Finalement, le déclencheur c’est juste un plus, tant mieux !"  

Les jeunes circonspects. "J’aurais un peu les chocottes…" 

Après avoir écouté le témoignage de parachutistes chevronnés, intéressons-nous maintenant à celui de pratiquants moins expérimentés. Comme évoqué précédemment, pour toutes celles et ceux ayant rejoint notre grande famille après 2003, le déclencheur a toujours été de rigueur. Cette omniprésence de l’AAD dans leur pratique du sport les conduit nécessairement à ressentir le problème différemment. Un jeune pratiquant ayant débuté il y a 3 ans écrit : " Je peux concevoir quelques sauts sans AAD, un peu sous la forme d’un défi, en ayant tout de même à l’esprit le fait de jouer à la roulette russe avec un pistolet à gros barillet… Psychologiquement je me retrouverais comme lors de mes premiers sauts : avec une charge émotionnelle importante."

Un autre le rejoint : " Tout à fait ! Je sais d’ailleurs que le déclencheur n’est pas uniquement un confort psychologique, mais bel et bien une assurance qui finira par me servir, à moi ou aux parachutistes que je côtoie."  

Le ton de ces réponses tranche remarquablement avec la sérénité qui se dégageait de celles des parachutistes de longue date. Pour la plupart des débutants interrogés, sauter sans déclencheur ne pourrait se faire non sans éprouver un stress marqué, voire une angoisse importante, et relèverait donc bien plus du "défi" que d’un petit saut bien placide. Cela s’entend, et cette réaction semble d’ailleurs tout à fait naturelle. Qui se sentirait parfaitement à l’aise si on l’obligeait à rouler à 130 kilomètres-heure sur une autoroute bondée, sans ceinture… ? Il apparait que le retrait soudain d’un élément de sécurité central, ayant toujours été présent jusqu’à alors, ne peut se faire qu’au prix d’un chamboulement émotionnel, voire d’une certaine perte de contenance. Plusieurs participants à la conversation ont déclaré qu’ils ouvriraient plus haut leur parachute principal, un autre a même répondu en anglais par une formule aussi lapidaire que parlante : " Without an AAD, I would not jump at all", "Sans déclencheur automatique, je ne sauterais pas du tout".

C’est ici qu’il convient de parler de dépendance psychologique aux systèmes d’ouverture automatique, et rares sont les situations où la dépendance est assimilable à une vertu. Le fait de trop compter sur un mécanisme, qui n’est pas supposé servir, pour assurer sa propre sécurité au point d’être atteint psychologiquement dans le cas où ce dernier se trouverait non-opérationnel est parlant. Cela témoigne, ou bien d’une confiance aveugle et excessive en ce système, ou bien d’une incapacité partielle d’endosser soi-même la responsabilité de sa sûreté personnelle.

À cette hauteur (500 mètres), une main gauche ne devrait pas être inerte ! Image extraite d'une vidéo diffusée par Airtec (voir en bas de page, la vidéo n° 2 "Confusion").

Et cela n’est évidemment pas sans conséquence. Le fait de compter sur le déclencheur à outrance peut conduire à une négligence du soin apporté à sa sécurité par l’action propre du parachutiste, "parce qu’en cas de problème, l'AAD est là". Pourtant la révision régulière des comportements à adopter dans différentes configurations d’incident, l’attention portée au pliage et au matériel, le comportement et la prise de risque en chute sont autant d’éléments de premier plan relatifs à la sécurité. Le déclencheur ne devrait venir qu’après. Il devrait venir, à vrai dire, en dernier, lorsque toutes les autres options ont été épuisées. Éric, en tant que parachutiste sportif, père d'une famille de parachutistes et base-jumper, en sait quelque chose. Il résume succinctement toute la démarche précédente : " On peut avoir toutes les sécurités du monde, si le comportement humain est irresponsable, les accidents existeront toujours. En Base Jump, nous n’avons pas d’alti, pas de libé de casque, de secours ni d’AAD. Nous appliquons donc des règles très strictes. Ce n’est pas parce que l’on a des sécurités qu’il faut se comporter comme si on était invincible."

Le degré le plus élevé de la dépendance aux systèmes de sécurité peut conduire à des raisonnements d’une aberration difficilement concevable. Yves-Marie Guillaud, président de la Fédération Française de Parachutisme, a rapporté à ce sujet une anecdote troublante. Ce dernier attendait patiemment l’avion à l’embarquement, lorsque, par hasard, il surprit une conversation entre deux parachutistes portant sur la procédure de secours. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, l’un d’eux, répondant à son camarade, affirma peu ou prou qu’en cas d’incident à l’ouverture, il préférerait laisser le système de sécurité agir à sa place et attendre que le secours s’ouvre automatiquement… !

Les esprits légèrement obtus et bornés. "Quelle stupide question !"

Comme dans toute discussion autour d’un sujet sensible, il est des esprits dogmatiques et peu ouverts au dialogue, prêts à taxer d’hérétique quiconque aurait l’impudence d’imaginer une situation où les sacro-saintes règles en vigueur ne seraient pas respectées. Un jeune moniteur écrit à ce titre : "C’est un non-sujet, et stupide de débattre là-dessus. Toute personne qui saute sans déclencheur est un inconscient."  

Après un rappel quant au fait qu’il ne s’agissait nullement d’un débat "pour ou contre", mais bien d’une discussion sur l’aspect psychologique du saut sans déclencheur, il renchérit : " ParaMag est un journal sérieux, débattre d’un tel sujet me paraît déplacé. On aurait perdu beaucoup d’amis sans ce petit boîtier… En discuter me paraît être une hérésie."  

Au-delà du fait qu’elle semble omettre les cas où il n’est tout simplement pas possible d’utiliser un déclencheur, comme dans la pratique du pilotage sous voile ou de certains sauts aux configurations particulières (sauts d’ULM, de ballon), cette réaction, risible certes, n’en est pas moins enrichissante pour comprendre la place qu’a acquis le déclencheur, et les systèmes de sécurité en général, dans la pratique du parachutisme. Elle témoigne, au même titre que les réponses formulées par certains débutants, d’une dépendance aveugle envers le déclencheur automatique. De ce genre de raisonnement procède une déresponsabilisation de l’individu, écueil considérable dans la pratique d’un sport tel que le nôtre. En témoigne le nombre important de parachutistes sauvés par leur déclencheur, faute d’avoir activé eux-mêmes leur parachute principal. Ces derniers étaient coupables d’une erreur unique, quoique fatale : ne pas avoir eu la présence d’esprit de regarder l’altimètre attaché à leur poignet...  Au risque de se répéter, il semble donc primordial de réaffirmer que celui qui saute ne devrait compter sur nulle autre chose que lui-même pour assurer sa propre sécurité et celle de ses camarades.

L'image de ce parachutiste qui regarde tranquillement son altimètre à moins de 500 mètres du sol fait froid dans le dos ! Image extraite d'une vidéo diffusée par Airtec en 2014 (voir en bas de page, la vidéo n° 1 "Perte totale de la notion d'altitude").

Évidemment, le fait que le déclencheur automatique implique une certaine dépendance ne doit pas occulter un autre fait psychologique important, brièvement survolé dans l’introduction. C’est sans nul doute son apparition, puis son obligation, qui ont contribué à effacer progressivement l’étiquette de trompe-la-mort qui collait à la peau des parachutistes autrefois. L’immense avantage sécuritaire qu’il octroie ayant autorisé la démocratisation du parachutisme à grande échelle, ce que résume très bien Pascal, un des moniteurs expérimenté ayant participé à la discussion : "Le fait que les déclencheurs soient devenus obligatoires a eu un impact sur la population à qui s’adressait le parachutisme, laquelle s’est mise à sauter. A l’époque, si tu n’ouvrais pas ton parachute, l’issue était évidente, alors qu’aujourd’hui, ton système, normalement, te sauve la vie. Cela a constitué un gros changement pédagogique ces dernières années."

Toute la difficulté réside donc, comme souvent, dans la question de l’équilibre. Du juste milieu entre deux extrêmes : la dépendance totale ou le sacrifice de sécurité. Si nous devons au déclencheur un gain sécuritaire incontestable, et par ricochet, le développement accru de notre sport, le parachutiste consciencieux comprend que le petit mécanisme qu’il emporte dans le dos à chaque saut n’est en aucun cas un prétexte pour se "reposer sur ses lauriers". Dans le cas contraire se produisent des incidents tels que démontrés par les courtes vidéos illustrant cet article, lesquelles ont été recueillies sur le site d'Airtec, fabricant du déclencheur Cypres.

Si des parachutistes se sont retrouvés dans des situations de ce genre, il y a fort à parier qu’ils misaient beaucoup trop sur leur(s) système(s) de sécurité en général. En effet, bien que le déclencheur automatique soit l’exemple le plus parlant et le plus spectaculaire, la dépendance concerne également, sans l’ombre d’un doute, des mécanismes comme le RSL et même l’altimètre sonore !

Finalement, force est de constater que cette omniprésence d’appareils sensés assurer la sécurité (ou en tout cas, sauver du pire) peut conduire au laxisme de leur utilisateur, au point où il serait tout bonnement insensé de les laisser sauter fussent-ils privés de ces précieuses garanties ! Bien que sa formule puisse paraître réactionnaire, l’un de nos participants ne se gêne pas pour le dire : " Le déclencheur ? Il permet à certains de réaliser des sauts qui demandent un niveau de technicité élevée avec un niveau de pratique médiocre…"  

Peut-être jugera-t-on du caractère exagéré d’une telle affirmation, il n’en demeure pas moins qu’elle semble receler, malheureusement, une part de vérité. Quoi qu'il en soit, avant le début de cette saison 2024 qui se prépare, puisse cet article faire l'effet d'une piqure de rappel sur la vigilance indispensable à notre pratique parachutiste.

Note de la rédaction : "C’est en février 2023 que ParaMag a lancé une discussion de groupe privée en ligne (Facebook) pour chercher à connaître l'état d'esprit dans lequel seraient les pratiquants s'ils devaient sauter sans déclencheur. La discussion était basée sur une fiction (ça a été dit et redit) et ce n'était en aucun cas une plaidoirie pour les pousser à le faire. C'est tout le contraire et certaines réponses le prouvent.

Cette question-fiction peut surprendre, je ne pensais pas qu'elle pouvait choquer et surtout pas certains de ceux qui devraient s'intéresser à l'état d'esprit des pratiquants qui sont placés sous leur responsabilité : les moniteurs. Finalement, même les réactions négatives (de certains) en disent long, et elles sont donc intéressantes sur la place du déclencheur dans notre pratique actuelle.

ParaMag remercie vivement les participants à cette discussion et les membres du groupe Facebook "ParaMag Bonjour" qui s'y sont intéressés !"

Bruno Passe, directeur de la publication

 

Debriefing vidéo

 

La plupart des images qui illustrent cet article proviennent de vidéos d'incident ayant abouti à un sauvetage par le déclencheur Cypres. Sur son site Internet, le fabricant Airtec annonce 5200 sauvetages depuis 1991 et il publie quelques récits illustrés des vidéos correspondantes.

Nous avons choisi trois incidents de types différents : perte totale de la notion d'altitude, confusion et sidération. Ils illustrent tous la dépendance aux systèmes de sécurité et le relâchement des pratiquants qui ont été victimes de ces incidents.

Vidéo n°1 :
PERTE TOTALE DE LA NOTION D'ALTITUDE

Les deux images ci-dessus proviennent d'une vidéo où l'on voit deux parachutistes peu expérimentés qui perdent complètement la notion du temps et de la hauteur, allant jusqu'au déclenchement des ouvreurs automatiques de parachute de secours. L'incident date de 2014 et il avait fait l'objet d'un article REX (retour d'expérience) publié par ParaMag, en partenariat avec la société Airtec, fabricant du déclencheur de sécurité Cypres. Intitulé "Au ras des pâquerettes...ET des moustaches !" l'article est disponible en version numérique du ParaMag n°337 de juin 2015, avec la vidéo intégrée. La vidéo est également visible sur YouTube.

Lien vers l'article ParaMag

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Vidéo n°2 : CONFUSION

Cet incident est survenu le 6 août 2017 à Klatovy, en République tchèque, à un parachutiste totalisant 307 sauts. Il n'a pas trouvé la poignée de son hand-deploy et il a entamé une procédure de secours, mais il ne l'a pas terminée, comptant sur son RSL SkyHook pour faire le travail. Ce qui n'était pas possible, le conteneur principal étant resté fermé.  C'est donc le Cypres qui lui a sauvé la vie en se déclenchant.

Lien vers l'article Airtec

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Vidéo n°3 : SIDÉRATION

Cet incident est survenu en 2018 à Maubeuge, en France, à un parachutiste totalisant environ 250 sauts. Il n'est pas parvenu pas à extraire son hand-deploy de la pochette, malgré trois tentatives. Il raconte : "Je ne savais plus quoi faire... Je n'ai pas eu la présence d'esprit de faire ma procédure d'urgence. Il était alors trop tard pour ouvrir ma voile principale. Le risque d'ouvrir trop bas et d'avoir un scénario à deux voiles était trop grand. .../... Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai attendu... J'espérais que le Cypres activerait le secours."

Nous avons contacté Patrice, le DT au moment du saut, afin de recueillir ses commentaires. "Sur certains stages, il m'est arrivé de trouver 3 ou 4 déclencheurs non allumés au moment de la vérification d'appel à l'embarquement. Certains parachutistes pratiquent en esprit 100%  loisir et ils partent à l'embarquement sans être prêts à ce que ça se passe mal dans le saut. Dans le cas présent, il y a même une perte de stabilité au début de l'incident. Du debriefing que nous avons fait à l'époque, il n'est ressorti aucune explication quant à l'absence de réaction et de PDS. Et ce n'est pas un cas isolé. Dans les formations BPA, j'insiste beaucoup sur le déclencheur et sur le fait qu'il ne faut pas compter dessus, car il ne s'active que 4 secondes avant l'impact."

Lien vers l'article Airtec

 

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