C’est un événement de taille ! L’ouverture d’un simulateur de chute libre en France est forcément un fait marquant. Comme elle s'opère sur une zone de sauts déjà existante, c'est une première en Europe. Cette nouvelle soufflerie est un concept BodyFlying et elle se trouve à Lézignan-Corbières, non loin de Narbonne. L’ensemble du complexe est impressionnant. Flyzone s'adresse bien sûr au grand public, mais également aux parachutistes et "tunnel flyers" venant de France et de l’international.
Propos recueillis par Patrick Passe en avril 2012
Je quitte l’autoroute et juste après le péage, je vois la soufflerie qui se dresse devant moi. Le jour de ma visite, le 24 avril dernier, une large troupe d’artisans s’activait encore afin de terminer les travaux intérieurs du bar et de la salle de restaurant qui font partie intégrante de la soufflerie Flyzone. A l’étage du dessus, la soufflerie tournait et le staff Flyzone était en formation dans la veine d’air avec un instructeur venu d’Angleterre. Au pupitre de contrôle, deux ingénieurs de la société suisse BodyFlying s’assuraient que les derniers réglages étaient productifs. L’ouverture au public de la soufflerie Flyzone aurait bien lieu le 4 mai 2012. Puis je suis allé interviewer José Da Conceicao, PDG de Flyzone et parachutiste professionnel totalisant 7500 sauts. José fut à l’origine du projet et il me racontait tout de cette grande et belle aventure.
ParaMag : Flyzone n’est pas seulement une soufflerie. C’est aussi un centre de parachutisme. Peux-tu expliquer comment s’articulent les deux ?
José : Flyzone regroupe le centre parachutiste de Lézignan-Corbières ainsi que le simulateur de chute libre avec son bar et son restaurant. L’activité parachutiste fonctionne via deux entités. La 1ère est une SARL nommée Chutextrem, exclusivement dédiée à l'activité tandem dans le cadre parachutiste professionnel. La 2ème est également une SARL, nommée Skydive Flyzone Skydive, sur laquelle est basée l'activité école et loisir. Je suis gérant de ces deux SARL. L'activité parachutiste partage le terrain avec un petit aéro-club seulement. Les infrastructures du centre de parachutisme s’étendent sur plus de 1 100 m² avec un hangar, un espace de pliage, quatre salles de cours, un atelier d'entretien et de réparation. L’activité est assurée avec un Caravan 208-B (18 places). L'activité tandem fonctionne depuis neuf ans à Lézignan-Corbières, et le centre école est en place depuis l’an passé. Et puis, à une cinquantaine de mètres de la drop zone, le simulateur de chute libre est complètement sorti de terre en début d'année. Il a été créé et il fonctionne sous le couvert d'une SAS baptisée Flyzone (société par actions simplifiée).
Comment est né le projet de cette soufflerie et quelles sont les personnes impliquées ?
José : Cela fait dix ans que je m'occupe de l’activité tandem basée à Narbonne, Revel et Castres, sous le couvert de la société Chutextrem. C’est avec Chutextrem et ses économies qu’est né le projet de la soufflerie Flyzone. Puis, la SAS Flyzone fut créée avec 22 investisseurs devenant des actionnaires à différentes hauteurs d'investissement. Les trois principaux actionnaires sont Gérard Capdevila qui est directeur général délégué à la production de Flyzone, Vincent Van Laethem qui est directeur général délégué au management de Flyzone, et moi même qui suis PDG de Flyzone. Mon épouse Christel Da Conceicao fait également partie des principaux associés. Elle est impliquée depuis trois ans dans le projet et elle est RRH (responsable du personnel) au sein de la société. Les autres «plus petits investisseurs» de Flyzone sont tous parachutistes à l'exception de deux personnes. Ensemble, nous avons capitalisé 890 000 euros qui furent amenés au démarrage de ce projet de 6 millions d’euros. Puis, avec les différentes hypothèques de Chutextrem et les cautions personnelles des principaux investisseurs, les banques ont adhéré à la réalisation du projet.
Ainsi se présente le montage financier de Flyzone. Il n’y a eu aucune aide, aucune subvention régionale ou autre. Ce projet est purement basé sur des personnes quasiment toutes parachutistes passionnées et qui ont cru à cette aventure. Maintenant qu’il est sorti de terre, le projet bénéficie toutefois d’une aide de quelques milliers d’euros de la part du conseil général et de la région qui serviront à la communication vers l'international principalement.
J’estime que tous les grands projets sont des affaires d’hommes. Par conséquent, toutes les personnes qui se sont investies dans ce projet de soufflerie sont des gens de la région, la plupart parachutistes, et qui ont cru à l’aventure. Il en est de même pour l’architecte et le banquier avec qui j’ai des relations de confiance. Il fallait cet état d’esprit pour le montage d’un tel projet. La commune de Lézignan-Corbières nous a aidés aussi en tirant les lignes électriques nécessaires à l’alimentation de la soufflerie.