C'est inscrit chaque 22 septembre sur le calendrier, et au moment où cet édito paraîtra, nous serons déjà à quelques jours de l'automne. Espérons que, cette année, il sera en retard ! Car la saison 2021, écourtée dès le début et comme celle de 2020 à cause de la crise sanitaire, a été en plus assombrie par un début "d'été pourri", en juillet, et dans de nombreuses régions.
ParaMag est un magazine spécialisé qui s'intéresse au parachutisme, pas aux thèmes "grand public" comme celui du dérèglement climatique, mais les parachutistes étant fortement tributaires de la météo, on peut tout de même s'interroger sur le sujet… Et sans vraiment se plaindre des conséquences sur nos cadences de saut, inconvénients négligeables en regard des dégâts provoqués par les conditions climatiques dans certaines régions, entre les inondations et les incendies. La rédaction a une pensée envers ses abonné(e)s ayant été touché(e)s par ces évènements.
Les organisateurs et les participants du record de France de freefly, programmé à Brienne-le-Château du 12 au 16 juillet, ont durement ressenti les effets de cet "été pourri", avec un grand évènement national à zéro saut sur cinq jours. C'est un des exemples les plus flagrants, mais d'autres événements parachutistes ont été également touchés par la mauvaise météo de cet été 2021. Généralement, dans certaines régions, les pratiquants, après un saut de reprise tardif pour les raisons que l'on connaît trop, ont continué d'observer que leur nombre de sauts restait anormalement bas, à cause du mauvais temps persistant.
À cela s'est ajoutée la mise en place, dans notre pratique, du pass sanitaire. Là encore, laissons les débats houleux au mode "grand public" : il s'agit d'une obligation ministérielle que nos dirigeants parachutistes se doivent d'appliquer. La question c'est "comment" ?
Sur le terrain, nous avons observé une grande progressivité dans son application, entre certaines drop zones. Dans certains endroits, la vérification fut immédiate, stricte et systématique, auprès des simples pratiquants et jusqu'aux moniteurs et dirigeants, avec utilisation de bracelets et/ou de tampons (comme dans les boîtes de nuit ou sur les boogies). Dans d'autres endroits, de simples consignes étaient écrites à l'entrée du bâtiment, et l'obligation systématique était appliquée uniquement pour les passagers tandem.
Cette année, on observe aussi que la crise sanitaire a eu un impact négatif plus marqué que l'année dernière via les centres dont une partie du staff technique et/ou dirigeant fut testée positive au Covid-19. Ces centres ont été contraints de fermer en plein mois de juillet ou d'août et, pour au moins deux d'entre eux, la fermeture a duré 15 jours, en pleine saison estivale.
Heureusement, selon les retours que nous recevons du terrain, la demande pour les sauts en tandem reste forte. Économiquement c'est un bon point, mais qui ne doit pas masquer une baisse probable chez les pratiquants loisirs et sportifs, découragés par un contexte compliqué, et qui perdure depuis l'an dernier.
Les adjectifs ne manquent pas pour décrire cette saison 2021 : retardée, freinée, décalée, morcelée, amputée… Au moment d'écrire ces lignes, on ne peut que souhaiter qu'elle soit prolongée par une météo exceptionnellement bonne en septembre et octobre, et que "l'été pourri" laisse la place à l'été indien ! En ce qui concerne le contexte sanitaire, après avoir levé le pouce, croisons maintenant les doigts, car l'actualité montre qu'à ce sujet, rien n'est définitivement acquis.
Bruno Passe
Article paru dans le ParaMag n°407 de septembre/octobre 2021