Lors des boogies, il arrive malheureusement parfois que l'un ou l'autre des avions annoncés ne se présente pas. Au Makgadikgadi Boogie au Botswana, en Afrique australe, c'était exactement le contraire. Il y avait nettement plus d'avions qu’annoncés.
Par Virginie Seyler
Dans le monde post-Corona, de nombreuses manifestations sont à nouveau au départ. En raison de la situation actuelle, ces manifestations sont souvent plus petites que les événements d'avant la crise sanitaire. C'est ainsi que le Makgadikgadi Boogie annuel* a eu lieu du 1er au 3 juillet de cette année au Botswana, et il devait être nettement plus petit qu'auparavant : il était prévu avec seulement un King Air et un hélicoptère Bell 206.
Mais comme cet événement n’est pas seulement attendu pour le parachutisme, mais aussi pour aller visiter les animaux sauvages et les chutes d'eau, le boogie était bien fréquenté, avec plus de 60 participants venus de la Grande-Bretagne, d’Allemagne, du Zimbabwe, de Zambie, d’Afrique du Sud et de Suisse.
La surprise a été d'autant plus grande lorsque les participants ont vu un Casa 235 sur le tarmac de l'aérodrome de Sua, au milieu du désert de sel de Sowa, un des sites incontournables du Botswana.
Cet avion de 40 places avec une tranche arrière (et la climatisation) a été utilisé dès le lendemain pour le premier saut de l'événement. La climatisation ne fonctionnait que faiblement, car c’est l'hiver en Afrique, ce qui signifie une température agréable de 22 degrés, température considérée comme assez froide par les autochtones.
Les sauts se sont poursuivis à bord d'un Aermacchi AL-60/Atlas C4M, que l'on pourrait décrire comme un Pilatus Porter avec une porte à gauche. Sous la direction des fameux organisateurs de sauts Milko Hodgkinson et Sian Stokes, qui sont tous deux mondialement connus, des petits groupes ont sauté du King Air avant de se rassembler en grande formation avec le Casa, pour un "sunset load".
Après ce dernier saut de la journée, alors que les participants étaient encore en train de ranger leurs parachutes, un grondement profond et puissant a soudain fait trembler la tente. Un Hercules C130, l'un des plus grands avions de largage au monde, a survolé le terrain d'atterrissage à basse altitude. Il était donc clair pour tous les participants que le lendemain serait encore plus spectaculaire. Non seulement en ce qui concerne la taille des formations, mais aussi et surtout en ce qui concerne celle de l'avion.
Si le Casa était déjà une surprise et un formidable cadeau en ce qui concerne les avions, l'Hercules représentait le summum.
Le lendemain matin, alors que certains participants se sont levés plus tôt pour sauter de l'hélicoptère avant le petit-déjeuner, c’était également pour beaucoup d'entre eux le premier saut de leur vie depuis un avion de largage d'une taille aussi monstrueuse.
Il n'y a pas d'autre mot pour décrire l'Hercules, dont la soute peut accueillir des chars et des camions, et qui semblait donc presque vide, chargée uniquement de parachutistes.
À cela s'ajoutaient des visions fascinantes, depuis la tranche arrière ainsi qu'en chute libre et sous voile, sur les lacs salés et colorés en patchwork pourpre et vert. Cela n'a été interrompu que par la vue sur la "dropzone", composée des nombreuses petites tentes de safari recevant les participants. Ces installations provisoires étaient complétées par des conteneurs pour les douches et les sanitaires, la tente réfectoire et la tente de stockage.
Le troisième et dernier jour a également commencé par des sauts en hélicoptère, avant que le Casa, le King Air et, pour le dernier saut, à nouveau l'Hercules, ne soient utilisés. Ainsi, en trois jours, les participants ont effectué jusqu'à 15 sauts depuis cinq aéronefs de largage différents.
Certes, il y avait des zèbres, des gnous et d'autres animaux sauvages autour de la DZ, mais comme le Botswana est considéré comme l'un des meilleurs pays pour les safaris, la plupart des participants sont restés quelques jours de plus pour profiter de la nature et de la faune. Ils ont pris part à des safaris en jeep ou en bateau. C'est ainsi que deux jeeps remplies de parachutistes ont brièvement fait lever la tête aux lions, aux hippopotames ou à un troupeau d'éléphants. Cerise sur le gâteau : une visite des chutes Victoria, toutes proches, qui comptent parmi les plus grandes chutes d'eau du monde, figurait également au programme.
(*) À lire également, du même auteur, l'article "Souvenirs d'Afrique" sur l'édition 2018 du Makgadikgadi Boogie, paru dans le ParaMag n°380 de janvier 2019. 〔Retour en début d'article〕
APPRENDRE EN LISANT
Prendre de la hauteur - Sauter et atterrir au-dessus du niveau de la mer
La plupart des sites de saut en France sont, à l'échelle mondiale, situés à basse altitude, car proches du niveau de la mer. Parmi les plus élevés et les plus fréquentés, il y a celui de Gap-Tallard, dans les Hautes-Alpes, qui culmine à environ 700 mètres au-dessus du niveau 0. De l'autre côté de la frontière, en Suisse, certaines zones de saut se situent déjà entre 700 et 1.700 mètres. Au Botswana, celle du Makgadikgadi Boogie se situe à un peu plus de 900 mètres. En Afrique du Sud ou dans certaines régions des États-Unis, il est courant que les sites de saut se trouvent également à plus de 1.000 m au-dessus du niveau de la mer. Il est donc judicieux, lors d'un voyage, de s'informer de la hauteur de la zone et, si nécessaire, de réfléchir à la manière de sauter et d'atterrir à une altitude inhabituelle.
Hauteur de largage
Si l'on monte dans l'avion de largage à Denver, Colorado (Mile High Skydiving Center), on décolle déjà à une altitude de 1.541 m au-dessus du niveau de la mer (MSL). Si l'on saute ensuite de l'altitude de largage normale de 13.000 pieds (environ 4.000 m) au-dessus du sol (AGL), on se trouve à plus de 5.500 m MSL.
Même en cas de montée rapide, le risque d'hypoxie** est très élevé pour une personne qui n'est pas acclimatée à l'altitude. Par mesure de précaution contre une consommation inutile d'oxygène, il convient donc de se déplacer le moins possible dans l'avion, de ne pas parler et de se lever le plus tard possible.
Altitude et manœuvre d'atterrissage
L'air moins dense à haute altitude modifie progressivement les performances de vol et d'atterrissage de la voile. Une règle approximative dit que 1.000 mètres d'altitude supplémentaires correspondent à une réduction de 10 % de la surface de l'aile, soit environ une taille en moins. On a donc pratiquement "downsizé" et la voile principale, si familière à une altitude d'atterrissage "normale", vole et atterrit soudain sensiblement plus vite.
On descend plus vite sous voile, c'est pourquoi il faut augmenter sa fourchette de pilotage à l'atterrissage. Il faut également plus de temps pour que l'aile revienne à l'horizontale après un virage, l'arc de recouvrement étant plus grand. En résumé, il faut freiner et/ou virer un peu plus tôt.
(**) À lire également, l'article "L'hypoxie d'altitude", par le docteur Jean-Louis Garello, paru en page 32 dans le ParaMag n°110 de juillet 1996.〔Retour article〕
GALERIE PHOTOS
Retour en images sur le déroulement du Makgadikgadi Boogie , avec les photos de Ralph Wilhelm.
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