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Les Drop Zones de la Saint-Michel 2025

Feux verts à tout va pour les paras

Atterrissages de précision dans le cadre de l'opération Mont-Saint-Michel (voir article en deuxième partie). Photo D'jack ! djopter.com

De la même façon que la marée transvase inlassablement l'eau dans la célèbre baie du Mont-Saint-Michel, et pour peu que la météo soit favorable (comme ce fut le cas cette année), chaque édition de la Saint-Michel, fête des parachutistes, y amène son flot d'histoires, d'évènements, de démonstrations et de péripéties, avec à chaque fois des angles, des axes et des éclats différents.

Par Bruno Passe

Que ce soit de Dakota, de Noratlas, de Cessna Caravan ou de l'hélicoptère Héliberté, tous les feux sont passés au vert au moment de larguer les paras cette année, dans la baie du Mont-Saint-Michel, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Et même s'il n’y a que le feu orange des brûleurs dans la nacelle de Normandie Montgolfière, il y a eu aussi des sauts réalisés depuis cet aéronef, le jour même de la Saint-Michel, après le survol du Mont-Saint-Michel.

Comme chaque année à cette période, la baie a donc vu défiler tout type de parachutistes : militaires, civils, sportifs, professionnels, passagers tandem, reconstituant de diverses régions et de diverses générations.

Certains d'entre eux étaient venus cocher une case de leur "to-do-list", parfois même deux en même temps : un premier saut de tel ou tel aéronef et/ou un premier saut sur le Mont-Saint-Michel.

D’autres, géographiquement plus près, font ce saut tous les ans, ou presque. Mais tous sans exception, ressentent à chaque fois une émotion bien particulière pour ce type de saut. Un saut qui se mérite et où la patience est de rigueur, avec parfois des heures d’attente, au risque de tergiverser pour rien, à cause de la météo, d’un avion en panne, etc.

Il n’y a que lorsque le feu passe au vert que l’on peut être certain de sauter sur le Mont. Mais va-t-on bien le voir ? Ou sera-t-il caché par les nuages ?

Vue parfaite sur le Mont-Saint-Michel pour Jean-Philippe Audhuy et sa passagère. Photo Jean-Philippe Audhuy

"On voit l'Mont !"

Cette année, grâce à un ciel dégagé, c’est ce qu’on pouvait entendre déjà dans l’avion au moment où il prenait son axe de largage. Avec la certitude que ce saut-là serait réussi.

Ah ! Que n'a-t-on pas déjà dit, écrit, décrit dans ParaMag sur "les sauts de la Saint-Michel au Mont-Saint-Michel ? … Ici le syndrome de la page blanche ne dure jamais très longtemps, tant le lieu est magique : l'archange repousserait-il aussi la leucosélophobie ?

Majestueusement implantée sur le célèbre îlot rocheux qui porte le même nom (mais qui ne s'écrit pas de la même façon : le mont Saint-Michel), l’abbaye du Mont-Saint-Michel est un haut lieu de pèlerinage, classé monument historique depuis 1874.

À 160 mètres au sommet de cette célèbre abbaye, la statue de l’archange saint Michel domine. Haute de 2,80 m et pesant 800 kg, elle a une structure en fer recouverte de feuilles de cuivre et d'une couche d'or. Cette représentation de saint Michel terrassant le Dragon (symbole de Satan) est un emblème de la victoire des forces du bien sur les forces de mal.

Selon la légende, l’Archange est apparu à Aubert, évêque d’Avranches, pour lui ordonner d’ériger le Mont Tombe, futur Mont-Saint-Michel. L'archange saint Michel est le chef des forces célestes dans la tradition catholique. Il est aussi le protecteur de l'Église catholique et de la Normandie. C'est aussi le Saint Patron des épiciers, des escrimeurs, des manoeuvriers, des policiers, des soldats, des tonneliers et… des parachutistes !

Survol de l'Archange en parachute tandem, dans le cadre de l'opération Mont-Saint-Michel (voir article en deuxième partie). Photo D'jack ! djopter.com

La présence de l'archange saint Michel au sommet de l'abbaye est primordiale parce qu’il est le symbole de la fête religieuse de la Saint-Michel, célébrée depuis des siècles chaque 29 septembre.

C'est dans la Seconde Guerre mondiale, puis dans la guerre d'Indochine, en 1949, que se situent les origines de la Saint-Michel en tant que fête des parachutistes. Parachutistes militaires et civils se reconnaissent dans cette célébration aux multiples facettes, sur diverses zones de sauts du territoire français. Sauter pour la Saint-Michel, fête des parachutistes, aux alentours du 29 septembre, c'est une tradition dans notre milieu. Le faire à proximité du mont Saint-Michel, est encore plus prisé ! Chaque année, depuis des décennies et dans la mesure du possible, des largages sont organisés dans la baie du mont Saint-Michel, que ce soit dans le contexte militaire ou civil.

Pour en savoir plus sur ces sauts particuliers et sur l'histoire de la Saint-Michel en tant que fête des parachutistes, nous vous invitons à retrouver au bas de cette page les liens vers les nombreux articles et reportages que ParaMag a publiés à ce sujet.

Des avions, 1 hélico, 1 ballon et … 6 DZ !

Il est toujours difficile, voire impossible, d’être exhaustif lorsque l’on veut décrire l’ensemble des sauts en parachute qui sont réalisés dans la baie du Mont-Saint-Michel durant les jours situés aux alentours de la fête de la Saint-Michel. C’est particulièrement le cas cette année, où la très grande majorité des sauts programmés a pu être réalisée, mais cet article se veut aussi complet que possible.

Comme expliqué en début, il y a eu des sauts de tout type d'aéronefs : des avions anciens, Dakota (DC3 "003 Gruesome" et C47 "Pegasus, the ghost of Arnhem") et Noratlas, des avions modernes, comme le Cessna Caravan (Abeille Parachutisme et CEPS de Vannes Bretagne), un hélicoptère et une montgolfière.

Embarquement dans l'hélicoptère d'Héliberté pour des sauts en tandem organisés au profit des blessés de guerre. Photo HVS

Les zones de sauts étaient tout aussi variées : les DZ militaires et civiles dans les herbus (les prés-salés), aux pieds du Mont-Saint-Michel, l'aérodrome du Val Saint-Père, et même une zone d'atterrissage improvisée dans un champ, près de Sains, en Bretagne.

Une des drop zones implantées en vue du Mont-Saint-Michel, ici c'était pour les sauts d'hélicoptère. Photo Jean-Philippe Audhuy

Cette année la Saint-Michel tombait un lundi et l'activité parachutiste a commencé dès la semaine précédente. Du lundi 22 au jeudi 25 septembre, il y a eu des largages 100% militaires, depuis divers avions, dont le Noratlas, nous y reviendrons dans cet article.

Du mardi 23 au jeudi 25 septembre, il y a eu aussi des séances de sauts en tandem organisées en commun par HVS (Height venture skydiving), Apache Prod, l'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et avec la participation d'Air2jeu et de l'association Base de Reconstruction Egregore. Cette action, menée au profit des blessés de guerre, engageait des civils, des militaires ou des blessés des armées. Au total dix rotations ont été effectuées avec l'hélicoptère Écureuil de la société Héliberté.

Atterrissage de Jean-Philippe Audhuy et sa passagère, après un saut d'hélicoptère. Photo Nadia de Baere

"Un moment précieux entre amis, famille, blessés de guerre, et militaires" commente Jean-Philippe Audhuy, un des porteurs tandem engagé dans cette opération. La zone d'atterrissage était située face au mont Saint-Michel, entre Le Couesnon et le chemin d'accès des navettes.

Un "drôle de zèbre" se pose pieds nus en tandem sur la DZ du Val-Saint-Père, avec vue sur le Mont-Saint-Michel. Un atterrissage parmi tant d'autres, dans le cadre de l'activité d'Abeille Parachutisme, avec le Cessna Caravan. (Instagram) jean_simone_photography

Le vendredi 26, c'est Abeille Parachutisme qui démarrait son activité au Val-Saint-Père, avec son Cessna Caravan et durant quatre jours, jusqu'au lundi. Abeille Parachutisme est un centre professionnel basé au Havre, qui organise régulièrement des déplacements en week-end sur l'aérodrome du Val-Saint-Père (près d'Avranches) et des sauts tandem en vue du mont Saint-Michel. Cette DZ est bien sûr active durant le week-end de la Saint-Michel. Elle propose presque exclusivement du tandem, mais il y avait quelques places pour des parachutistes expérimentés, venus à l'occasion du week-end de la Saint-Michel.

C'est le samedi 27 septembre que l'activité parachutiste a été la plus soutenue dans la baie, toujours avec le Noratlas (cette fois pour les reconstituants et les civils/sportifs) et avec en plus les Dakota (pour les reconstituants).

Sur l'aéroport de Dinard, les avions anciens vont embarquer les parachutistes : le Noratlas "105" au premier plan et le Dakota en arrière-plan. Photo Bruno Passe

C'est la troisième année que le Nord 2501 "Noratlas", immatriculé F–AZVM et qui porte le numéro 105, était présent pour les célébrations de la Saint-Michel et accessible aux chuteurs civils/sportifs. Sa mise en place était très attendue, c'est un avion légendaire, un symbole fort aux yeux des parachutistes. Et cette année encore les places disponibles se sont remplies très rapidement, même à un coût élevé de 130 euros le saut (largement justifié pour sauter de cet avion classé monument historique).

Ancien avion de transport militaire, datant de la deuxième moitié du vingtième siècle, le Noratlas est encore présent dans les souvenirs de plusieurs générations de parachutistes français. Entre 1954 et 1986, il était utilisé pour les largages des troupes et des chuteurs, que ce soit à l’entraînement ou en mission opérationnelle, en Indochine, au Liban, ou ailleurs. Surnommé "La Grise", il est devenu "l'avion des parachutistes", qu'ils soient militaires de carrière ou jeunes "appelés" ayant effectué leur service national "sous les drapeaux", au cours de cette période.

"Le 105" est le dernier appareil de ce type en état de vol, restauré, maintenu en état et en activité par des passionnés regroupés dans l’association Le Noratlas de Provence.

Rendez-vous à Dinard

Le Noratlas 105 était présent dès le mardi 23 septembre après-midi sur l’aéroport de Dinard, là où embarquaient les parachutistes pour aller sauter dans la baie du mont Saint-Michel. Durant quatre jours, il a assuré les largages pour cinq entités différentes.

Le Noratlas peut emporter 24 parachutistes en OA (ouverture automatique) et leurs trois largueurs, ou 27 "chuteurs", c'est-à-dire des parachutistes confirmés. Depuis Dinard, le vol en direction de la baie du mont Saint-Michel dure une vingtaine de minutes. Chaque rotation Dinard / Le mont Saint-Michel / Dinard prend environ 40 minutes.

 

 

Largage militaire du Noratlas, durant la semaine qui a précédé la Saint-Michel (cliquer pour voir la vidéo). Images 3e RMAT de Montauban

Les premiers sauts ont débuté dès le matin du mercredi 24 septembre par des largages militaires en ouverture automatique pour la STAT (Section Technique de l'Armée de Terre) et pour le 2e Bataillon de l’Académie Militaire de Saint-Cyr. Dans l'après-midi, les largages alternaient entre sauts en "automatique" et en chute libre, avec l'arrivée du GIGN. La météo favorable a permis de conclure cette première journée avec six rotations, trois en automatique et trois en chute.

Le jeudi 25 septembre était consacré aux parachutistes du 3e RMAT (régiment en charge des matériels de largage et de parachutage). Encore une belle journée où les cinq rotations prévues au programme, quatre en automatique et une en chute, ont été effectuées.

La journée du vendredi 26 septembre était une "journée off" pour l’équipage, qui a pu se reposer, car celle de samedi devait démarrer tôt pour pouvoir faire sauter tout le monde : les reconstituants et les parachutistes civils et sportifs.

Sur l'aéroport de Dinard, les reconstituants se préparent pour sauter du Noratlas, sur le Mont-Saint-Michel. Photo Airborne Center

Effectivement, il faisait encore nuit lorsque les premiers reconstituants ont commencé à se préparer sur le tarmac de Dinard, le matin du samedi 27 septembre. Rappelons que les reconstituants sont des passionnés d’histoire militaire, civils ou anciens parachutistes, qui cherchent à revivre les sensations des sauts militaires en parachute hémisphérique à ouverture automatique. Regroupés en associations, ils commémorent les sauts historiques de la Seconde Guerre mondiale sur les sites de parachutages, souvent avec des avions d’époque, pour rendre hommage aux soldats alliés.

Ils s’entraînent à sauter à basse altitude, en tenue et matériel reconstitués, avec des voiles légèrement modernisées. Né il y a une quinzaine d’années, ce mouvement mondial continue de prospérer et fait régulièrement l’objet d’articles dans ParaMag, notamment lors des commémorations du D-Day et d’événements similaires.

Vérification et embarquement des reconstituants dans le Noratlas. Photo Bruno Passe

Trois associations de reconstituants se sont partagé le ciel du Mont-Saint-Michel : Airborne Center, Airborne School France Bretagne et RCPT (Round Canopy Parachute Team). Leurs membres étaient répartis en de nombreuses rotations depuis les aérodromes de Rennes et de Dinard, avec le Noratlas, le C47 "Pegasus, the ghost of Arnhem" et le DC3 "003 Gruesome".

Durant toute la journée de samedi, les largages de Noratlas et de Dakota se sont enchainés. Deux drop zones étaient installées dans les herbus : une pour les reconstituants et l'autre pour les chuteurs.

Olivier, le "marqueur" en pleine action sur la DZ des chuteurs. Photo Guy Marceaux

En attendant le Noratlas

Les trois premières rotations de Noratlas, soit plus de 70 parachutistes, étaient programmées pour les reconstituants d'Airborne Center, largués en deux passages, en ouverture automatique à 300 mètres, sur une zone encore ensoleillée où la force du vent était "juste ce qu'il faut".

Pendant ce temps-là, à Dinard, le ciel commençait à être voilé par une couverture nuageuse, faisant descendre la température, mais pas "le plafond" (hauteur de largage sous la couche). Heureusement pour les chuteurs, environ 80 parachutistes, rassemblés sous la bannière de Kesa'co Parachutisme et répartis en trois autres rotations. Tous espéraient que la hauteur de largage se maintienne aux alentours de 3000 mètres.

Convoqués dès le matin, pour être présents sur l'aéroport en cas de changement dans l'ordre des largages, pour cause météo (vent) ou autre, les chuteurs ont patiemment attendu leur tour. Il allait venir, mais après la pause "casse-croute" de l'équipage, levé tôt pour larguer les premiers avions d'automatiques.

Comme l'an dernier, Kesa'co Parachutisme avait tout organisé et parfaitement planifié en amont, via une mailing-list et des groupes Whats'app, un pour chaque avion. Les participants avaient déjà reçu les informations nécessaires : composition des groupes, chefs d'avion, zone d'atterrissage, etc. Le dernier briefing des chuteurs à Dinard n'a donc pas pris énormément de temps.

Embarquement du premier avion, les Bretons sont présents en force. Photo Bruno Passe

Mais alors que faire pour occuper cette attente…? Des photos ! Dinard c'est loin des cadences infernales, mais c'est proche des nombreux "skypotos" et ami(e)s venu(e)s d'un peu partout, les plus proches bien sûr, normands, bretons, parisiens… Et puis il y avait celles et ceux venus d'un peu plus loin : ch'ti, belges, voir de loin, Rhône-Alpes, Provence et même de très loin comme Cornel Volcovschi, de Moldavie.

Il est impossible de citer tout le monde, mais avant que le premier avion de chuteur décolle, on a constaté qu'il y avait tout un panel de l'histoire du parachutisme rassemblé à Dinard. Voici quelques exemples, pris au hasard des avionnages, entre les rotations et les décollages du Noratlas…

Il y avait les jeunes champions de France en freestyle (catégorie N2), l'équipe Wind Walkers composée de Lou Bange et Quentin Arnaud (fils du regretté Nicolas Arnaud, athlète de haut niveau et entraîneur national en disciplines artistiques). Quentin était accompagné de sa mère, Lydie Emeraud, ancienne compétitrice de haut niveau et toujours bien active en tant que parachutiste bretonne.

Quentin Arnaud et Lydie Emeraud, cette année ils ont pu sauter ensemble sur le Mont-Saint-Michel. Photo Guy Marceaux

C'est incroyable la diversité parachutiste que le Noratlas attire ! Dans la catégorie ancienne compétitrice de haut niveau, il y avait Marjolaine de Pury, dit "Marjo", venue d'Aix-en-Provence. Championne de PA/voltige dans les années 1970/1980, co-fondatrice et pilier du Parachute Club d'Aix, maman d'une autre jeune championne : Léocadie Ollivier de Pury. Et c'était très sympa de voir "Marjo" pour son premier saut... au Mont-Saint-Michel (mais pas le premier de Noratlas !).

Premier saut sur le Mont-Saint-Michel pour Marjolaine de Pury. Photo Guy Marceaux

Basé dans le sud de la France également, il y avait Marc Bonneau, cette fois tout juste rentré des États-Unis. Les plus jeunes savent-ils que ce grand monsieur du parachutisme a été un des artisans du tandem en France, et un des premiers "indépendants" à monter son école PAC/tandem au sein d'un centre associatif ?

Présent également et faut-il le présenter : Philippe Vallaud, pionnier du freefly et désormais maitre indéracinable du vol dans l'angle, dans un style (et une tenue) bien à lui. Les plus jeunes (et même les plus vieux) savent-il que Philippe a sauté en parachute rond, en tenue militaire et le crâne rasé ? C'était il y a longtemps, à l'époque du "service militaire", mais du Transall, pas du Noratlas.

De droite à gauche : Pierre Lhopitalier, Philippe Vallaud, Marc Bonneau, Louis Baconnier, Bruno Passe, Victor Passe, Oscar Passe. En arrière-plan, Rod Stone.

Parmi les doyens, il y a le doyen des parachutistes biplaces "parapros" français, Louis Baconnier, qui est aussi un des pionniers du vol relatif dans les années 1970. A 83 ans il ne pratique plus le tandem, mais il est toujours parmi les "morpions de carlingue". Pour la Saint-Michel, il a sauté tous les jours : de Caravan, de Noratlas et de montgolfière (voir en fin d'article), aéronef duquel il n'avait jamais sauté, comme quoi il n'est jamais trop tard pour un baptême !

Et qui est ce "drôle de zèbre", équipé entièrement en rayures noires sur fond blanc ? Un "local de l'étape", qui connaît tous les coins et les recoins de la baie et du Mont : Pierre Lhopitalier, fondateur d'Abeille Parachutisme, l'homme aux plus de 10.000 sauts en tandem, venu ici pour se détendre et sauter avec ses potes.

Patrick Carré (combinaison noire) et Bruno Passe (combinaison blanche) sont accompagnés de leur descendance : Blandine et Hélène Carré, Victor et Oscar Passe.

Autre doyen, Patrick Carré, qui détient peut-être le record du nombre de sauts sur le Mont-Saint-Michel. C'est à lui qu'Arnaud Couturon a succédé dans l'organisation de ce type d'évènements en Normandie, que ce soit sur les plages du Débarquement ou dans la baie du mont Saint-Michel. Patrick sautait avec ses deux filles : Blandine et Hélène.

La délégation du Para-club de Paris, de gauche à droite : Charles-Hubert Lemaitre, Eliane Bellanger, Anne-Sophie Pich, Didier Valin, Isabelle Dreysse, Fabrice Derouet, Franck Rouyer. Photo Bruno Passe

On peut aussi citer des groupes, voire des délégations, comme celle du Parachute Club de Paris, venue avec presque assez de relativeurs pour pouvoir faire un 10 vitesse ! Il ne faudrait pas oublier les Bretons… En même temps, ça ne risque pas, ils ont un toujours un drapeau avec eux et… il font tellement de bruit ! Ils ont presque rempli le premier avion de chuteurs.

Dans la délégation du Parachute Club de Paris, on trouvait Isabelle Dreysse, relativeuse, pilote privée et membre du bureau directeur de la FFP. Pour son premier saut de Noratlas, Isabelle avait une raison supplémentaire d'être émue : son père Georges Dreysse a piloté cet avion mythique en 1973 (il était aussi pilote sur Transall).

La fameuse sortie du Noratlas, par les portes latérales. Photo Guy Marceaux

Dernier avion

Nous en arrêterons là, car voici que le troisième et dernier Noratlas de chuteurs a enfin décollé pour s'envoler vers le Mont-Saint-Michel. La mission du Noratlas fut totalement réussie, depuis le petit matin jusqu'en milieu d'après-midi, et dans une météo qui s'est maintenue favorable, permettant aux trois avions de chuteurs de Kesa'co Parachutisme de sauter à plus de 3000 mètres.

Faire du vol relatif séquence en regardant le Mont-Saint-Michel, est-ce bien raisonnable ? Photos Guy Marceaux

Tout le monde a pu s'en donner à cœur joie : des petites formations en vol relatif, de la wingsuit, du voile contact, du freefly et de la trace. Tout cela sans aucune recherche de performance, le but est d'absorber le mieux possible la claque aérodynamique et visuelle en sortie de Noratlas et puis d'attraper, en chute, la vue sur le Mont-Saint-Michel.

La DZ des chuteurs, dans les herbus : Philippe Vallaud observe la précision d'atterrissage de Marc Bonneau. Photo Stéphane Lelaunier

Selon l'association des Amis du Souvenir et de la Liberté du Mont-Saint-Michel, qui a une fois de plus apporté son soutien logistique aux opérations de largage (et d'atterrissage), ce sont 225 parachutistes qui ont sauté dans la baie du mont Saint-Michel, ce samedi 27 septembre.

Photo de groupe, après l'atterrissage du deuxième avion. Photo Guy Marceaux

L'association a proposé une nouveauté cette année : la mise en place d'une petite restauration à proximité de la zone d'atterrissage, dans les herbus, un petit plus grandement apprécié par les participants et les accompagnants. Les galettes saucisse sont encore meilleures après un saut de Noratlas, avec vue sur le Mont-Saint-Michel !

C'est ici l'opportunité de remercier, au-delà des entités professionnelles et associatives engagées dans l'organisation de ces sauts, celles et ceux qui travaillent souvent dans l'ombre, les pilotes, les largueurs, les marqueurs, les photographes, les équipes sols, qui assurent les navettes, les galettes, etc., et sans qui rien ne serait possible. Là encore, il est impossible de citer tout le monde : elles et ils se reconnaîtront.

Une partie des bénévoles de l'association des Amis du Souvenir et de la Liberté du Mont-Saint-Michel.

Après les sauts, certains parachutistes se sont ensuite rendus au Mont où, sur des airs de cornemuse, ils ont gravi en procession les ruelles jusqu’à l’église Saint-Pierre, où les accueillait le recteur du sanctuaire, le père Doat. Il a rappelé aux participants le sens du patronage de saint Michel, un guerrier venu du ciel.

La cérémonie s’est conclue par une prière à l'archange, avant d'entonner le chant de la prière du para, composée par André Zirnheld, premier parachutiste tué au combat lors de la Seconde Guerre mondiale : "Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais, je ne vous demande pas le repos ni la tranquillité […]. Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas, mais donnez-moi aussi le courage, et la force et la Foi".

Le lendemain, dimanche 28 septembre au matin, le Noratlas est retourné sur Marignane, avant de faire une petite pause dans son calendrier. Car l'avion (et son équipage !) est très actif, avec un programme d'une bonne vingtaine de missions/déplacements par an. Quelques jours après la Saint-Michel au Mont, "le 105" était attendu à Castres, du 6 au 9 octobre, pour des largages paras avec la 11e BP et le 3e RPIMa, toujours pour la Saint Michel. Le 17 octobre il était à Orléans-Bricy, sur la base aérienne 123, pour un autre évènement.

Durant cette journée du dimanche 28 septembre, il n'y a qu'Abeille Parachutisme qui était actif en parachutisme dans la baie, au Val-Saint-Père, avec une belle météo. Quelques participants aux sauts de Noratlas de la veille sont venus sauter du Caravan, entre les avions complets de tandem, histoire de prendre un peu de rab, avant de repartir chez eux.

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Ne manquez pas la deuxième partie de cet article (suivre le lien page 2 ci-dessous pour y accéder ) traite de L'OPÉRATION MONT-SAINT-MICHEL.

 À lire également :
● Article "La Saint-Michel 2024, une édition sucrée-salée dans la baie du mont Saint-Michel" paru en octobre 2024.
● Article "Mont Saint-Michel 2023", paru en octobre 2023.
● Article "Sauts d'Antonov 2 dans la baie du mont Saint-Michel - Aux alentours de la Saint-Michel", paru en octobre 2022.
● Le site de l'association Noratlas de Provence

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