Vendredi 6 mai 2022, les élèves du collège Jean Moulin de Tomblaine, situé aux abords de Nancy, ont pu assister à un moment historique et rempli d’émerveillement pour célébrer le cinquantenaire de leur établissement. Le 27 mai étant aussi officiellement la Journée nationale de la Résistance*, ParaMag revient un peu plus en détails sur cette commémoration.
Par Charlotte Vandevoorde, d'après un témoignage d'Arnaud Couturon
À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’établissement, une fresque a été peinte, en collaboration avec l’artiste Olivier Bourguois, sur le mur d’un des bâtiments de l’école. La fresque illustre évidemment le thème de Jean Moulin, le célèbre résistant, mais la conseillère principale d’éducation, en charge de l’événement, n’a pas voulu s’arrêter là !
Elle a fait appel à Arnaud Couturon, un parachutiste professionnel fraichement breveté, ainsi qu’à quatre autres parachutistes - Alexandre Diot, Frank Chavan, Philippe Scarabin et Philippe Supper - pour effectuer un saut de démonstration et ainsi marquer les esprits. La volonté était de faire un petit clin d’œil au saut historique effectué par Jean Moulin le 2 janvier 1942, durant la Seconde Guerre Mondiale (voir en deuxième partie ci-dessous "Le parachute de Jean Moulin").
Pour ce faire, les parachutistes ont décollé à bord du Pilatus du Centre de Parachutisme de Nancy pour un largage à 1500m afin d’atterrir sur le stade de football d'Essey-Lès-Nancy, qui est proche du collège. La petite touche supplémentaire, qui porte tout son intérêt, a été la remise symbolique du chapeau et de l’écharpe rouge qui caractérise le célèbre résistant.
À noter la présence de Patrick Carré qui avait fait le déplacement depuis la Normandie, où il est basé, pour accompagner l'équipe au sol. Le but était aussi de partager la longue expérience de Patrick sur ce genre de démonstration : en effet, depuis plusieurs décennies, il s'est impliqué dans l'organisation de sauts de démonstration, de commémorations et de rassemblements sur les plages du débarquement. C'est aussi une façon de commencer à préparer sa relève, afin que ce type d'actions se perpétue.
GALERIE PHOTO
Retour en images sur le déroulement de la démonstration, depuis la sortie du Pilatus de Nancy, en passant par la phase sous voile des cinq parachutistes, jusqu'à la remise du chapeau et de l'écharpe qui représentent Jean Moulin.
(Photos sol : Alexandre Marchi - L'Est Républicain)
Le parachute de Jean Moulin
(Texte par Bruno Passe)
En décembre 1941, Jean Moulin se trouve en Angleterre lorsqu'il est chargé par le Général de Gaulle d'organiser la Résistance intérieure en France et de la placer sous ses ordres.
Comme d'autres résistant(e)s, c'est par un saut en parachute - seul moyen de rejoindre la France - qu'a débuté son action.
80 ans après, et tandis que les derniers résistants s'éteignent progressivement, le devoir de mémoire s'impose et révèle la valeur de ce type de démonstrations.
En janvier 1942, c'est avec les moyens de la Royal Air Force, l'armée de l'air anglaise, que le trio formé par Jean Moulin, accompagné de Raymond Fassin, son officier d’opérations, et d'Hervé Monjaret, son «radio», est réintroduit sur le territoire français pour accomplir sa mission.
Ce saut a été réalisé dans des conditions difficiles : à 300 mètres, en temps de guerre, dans la clandestinité et en pleine nuit, sans aucun repère au-dessus des Alpilles, et un malgré un fort mistral. Il n'y avait aucune équipe de récupération au sol pour les recevoir, et on imagine les conséquences de la moindre blessure à l'atterrissage, après avoir évité des obstacles pour R. Fassin et H. Monjaret, tandis que Jean Moulin était tombé dans des marécages, ayant trempé toutes les provisions…
Ce premier saut hors du commun n'est que la première marque de l'immense courage dont vont faire preuve Jean Moulin et ses deux coéquipiers dans leur parcours de résistants. Parcours dont seul Hervé Monjaret sortira vivant, ayant survécu à sa déportation, contrairement à Raymond Fassin. Quant à Jean Moulin, chaque Français(e) connaît l'innommable traitement que lui a infligé la Gestapo.
(*) La journée nationale de la Résistance
Instaurée par l'Assemblée nationale, la date du 27 mai fait référence à la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) qui s'est déroulée le 27 mai 1943 à Paris, sous la présidence de Jean Moulin, délégué du général de Gaulle.
En savoir plus sur education.gouv.fr
Liens Internet
"Le parachutage historique de Jean Moulin et ses hommes"
Récit du saut par Hervé Monjaret, le radio de Jean Moulin