FREEFLY TÊTE EN HAUT À 96
Stand Together : un record du monde inoubliable
Le désert de l’Arizona, baigné de lumière en ce mois de novembre 2024, a été le théâtre d’un moment extraordinaire. 96 parachutistes, hommes et femmes, se sont réunis pour construire une formation tête en haut spectaculaire. Le résultat ? Un nouveau record du monde, surpassant celui des 84 flyers, établi en 2019. Mais Stand Together, comme son nom l’indique, va bien au-delà d’une performance sportive. C’est une aventure humaine, construite sur la collaboration, l’égalité et la détermination collective.
Une formation ambitieuse et méticuleuse
Pour inscrire ce record dans l’histoire, la formation devait être à la hauteur de l’effort. Son noyau était constitué d’une base solide de 8 parachutistes, entourée de 8 pétales de 4 flyers, reliés par 16 lignes en "wacker". Inspirée des grandes formations de vol relatif (FS), cette structure demandait une précision méticuleuse et une synchronisation parfaite, où chaque mouvement et chaque grip devaient être exécutés avec une exactitude sans faille.
Sous l’immensité du ciel de l’Arizona, cette formation a pris vie, témoignage d'un travail acharné et d'une détermination collective.
Un exploit brillamment orchestré
Réaliser un tel record n’est pas une mince affaire. Près de trois ans de préparation, de coordination et d’entraînement ont été nécessaires pour aligner des talents venus du monde entier. Les organisateurs et les capitaines régionaux, véritables héros de l’ombre de ce projet, ont formé, guidé et motivé leurs équipes lors de camps rigoureux. Ce record reflète également une organisation irréprochable, menée par des passionnés ayant donné vie à ce projet monumental.
Les sélections européennes, organisées à Klatovy, et les camps américains ont formé une équipe internationale prête à tout donner. Cette coordination mondiale a été pilotée par des organisateurs exceptionnels :
● Amy Chmelecki et Sara Curtis, les architectes visionnaires du projet.
● Domitille Kiger, figure emblématique du freefly français, dont l’expertise et la positivité ont été inestimables.
● J. Russ, Luis Adolfo, Andy Malchiodi, Stephanie Strange et Matt Fry, qui ont apporté leur passion et leur rigueur à chaque étape.
23 sauts, cinq avions
L’équipe a effectué 23 sauts en six jours, chaque tentative la rapprochant un peu plus du record. Mais le voyage n’a pas été sans défis. À deux reprises, une couverture nuageuse a forcé des sauts depuis 4700 mètres, bien en dessous des 5700 mètres habituels. Malgré un temps de travail réduit, ces tentatives à plus de 100 parachutistes ont presque réussi, témoignant de la maîtrise technique et de la résilience des participants.
Pour coordonner cet exploit aérien, cinq avions ont été mobilisés : un Skyvan pour la base et quatre Twin Otter pour la périphérie. Quatre vidéomen ont capturé chaque moment, des sourires aux instants de doute.
Les Français brillent sur la scène mondiale
La France a joué un rôle clé dans cette aventure, avec 11 parachutistes représentant fièrement leur nation.
Grâce à leurs compétences et à leur esprit d’équipe, ils ont fait de la France la deuxième nation la plus représentée après les États-Unis. Une immense fierté pour un pays qui continue de briller dans le monde du freefly.
Un record mixte, une équipe unie
Ce record se distingue à bien des égards. C’est le premier record mixte dirigé par des femmes, avec une équipe de coaching répartie équitablement entre hommes et femmes, et une base composée de quatre hommes et quatre femmes. Sous la direction d’Amy et Sara, cette aventure a prouvé que les différences peuvent devenir des forces lorsque l’objectif collectif prime.
Chaque membre de l’équipe a mis de côté son individualité pour se concentrer sur une mission commune. Ce n’était pas seulement un exploit technique, mais une véritable leçon d’humilité, de collaboration et d’unité.
Gratitude et fierté
Ce record n’aurait pas été possible sans le travail acharné de toutes les personnes impliquées. Parmi elles, les capitaines régionaux, qui ont joué un rôle crucial dans la formation, en guidant et en motivant leurs équipes :
● États-Unis : Mike Bohn, Chris Dare, Colin Conway, Kyle Brady, Chazi Rutz, Seth Studer, John Blackburn, Josh Sattler, Simon Bones, Natalie Pitts, Mallory Hunt, Brad Hunt.
● Canada : Al Nadeau.
● Amérique du Sud : Paulo Pires, Paulo Perini.
● Europe : Karine Joly, Jeremy Saint-Jean, Ally Milne.
● Dubaï : Ivan Semenyaka, Omar Mohammed.
● Australie : Sonnica Zijl, Mason Corby.
À cette liste s’ajoutent bien sûr les organisateurs qui ont oeuvré sans relâche : Amy Chmelecki et Sara Curtis, Domi Kiger, J Russ, Luis Adolfo, Andy Malchiodi, Stephanie Strange, et Matt Fry. Et les videomen : Ewan Cowie, Gustavo Cabana, Seth Robison et Nathan Roth.
Stand Together : plus qu’un record
Avec Stand Together, 96 parachutistes ont prouvé que tout est possible lorsque nous unissons nos forces. Ce n’est peut-être "que" du parachutisme, mais c’est aussi une leçon de vie : repousser les limites, briser les barrières et rêver toujours plus grand.
Merci à tous ceux qui ont rendu ce rêve possible. Dans le ciel, l’unité devient une force irrésistible.
Remerciements aux sponsors
Un immense merci au Women's Skydiving Network (WSN), sponsor principal de cet événement, et à Rush Refrigeration, sponsor de dernière minute, qui a permis le saut décisif de la formation à 96. Leur soutien a été essentiel à la réussite de ce record. Merci à eux pour leur engagement !
Une anecdote sur le record
Ironiquement, nos meilleurs départs ont eu lieu lors des sauts depuis 4700 mètres, bien en dessous des 5600 mètres habituels. Avec moins de temps de travail, chacun savait qu’il fallait être rapide et précis. Résultat : une réactivité exemplaire et des formations quasi réussies ! Cela nous a rappelé que le précédent record de France tête en bas en 2014, avec 48 parachutistes, avait été réalisé dans ces mêmes contraintes. Peut-être que nous n’avons finalement pas besoin de sauter d’une altitude aussi importante… Même si j’en doute très fortement ! ■
GUIDE de lecture
-> La première partie de cet article (suivre le lien page 1 ci-dessous pour y accéder) introduit notre sujet sur les trois nouveaux records du monde de grandes formations et sur la participation française, qui représente un collectif d'une bonne vingtaine de personnes.
-> La deuxième partie de cet article (suivre le lien page 2 ci-dessous pour y accéder) traite du record du monde féminin à 64.
-> La troisième partie : vous y êtes !
-> La quatrième partie de cet article traite du record du monde TBS à 151 (suivre le lien page 4 ci-dessous pour y accéder).