En juin dernier, le conseil de sécurité de la FFP émettait un rappel sur l'application de la circulaire de sécurité N°184 du 14/09/2011 mettant en garde sur les risques de déclenchements intempestifs lors de la mise en survitesse d’ailes de petites surfaces au moment du posé. Ce rappel de la fédération était motivé par deux déclenchements intempestifs, survenus à quinze jours d'intervalle sur deux équipements différents, mais avec la même personne ! Tous les parachutistes équipés de voiles hautes performances utilisées avec une charge alaire supérieure à 2,2 lb/ft2 et dont le déclencheur de sécurité n’intègre pas un mode spécifique sont concernés par cette circulaire.

Un cas de déclenchement intempestif s'est encore produit récemment. Le déclencheur de sécurité s’est activé à une hauteur de 74m pour une vitesse de 37m/s. La voilure de secours s’est totalement déployée et elle est restée en traînée derrière le parachutiste, qui s’est posé sans difficulté. La voilure utilisée était une Velocity 103, le parachutiste pesait 85kg équipé, la charge alaire correspondante était de 1.8 lbs/ft2. Il est à noter que l'incident s'est produit sur une plateforme en altitude, ce paramètre influant significativement sur les vitesses du fait de la densité de l'air plus faible.

C'est donc le troisième cas, en France, depuis le début de l’année, tous fabricants de déclencheurs de sécurité confondus.

En date du 3 septembre 2012, le conseil de sécurité de la FFP a édité l'information sécurité n°28 pour :
- Rappeler que la CS 184 et l’IS n°27 sont toujours en vigueur.
- Informer les utilisateurs de voilures «haute performance» et/ou adeptes des manœuvres engagées, qu’ils atteignent bien souvent des vitesses qui tangentent la vitesse d’activation de 35m/s, même avec une charge alaire inférieure à 2.2 lbs/Ft2.
- Recommander vivement l’utilisation de déclencheurs de sécurité adaptés aux vitesses sous voilures élevées tout en mettant en garde sur le niveau de protection plus faible en chute libre (non déclenchement si vitesse entre 35 et 43 m/s, notamment après procédure des secours) que cette situation engendre.

Rappelons que le risque est potentiellement mortel en revenant sur l'accident d'Adrian Nicholas, survenu en Hollande en 2005 (Adrian Nicholas était un freeflyer anglais réputé qui était aussi le caméraman de Patrick de Gayardon au cours de certains tournages en wingsuit). Dans des circonstances similaires, les deux voiles sous lesquelles Adrian Nicholas était involontairement suspendu, à proximité du sol, se mirent en configuration de «down plane» (ou miroir, les deux voiles étant ouvertes de façon opposée et en piquant vers le bas). À ce moment, Adrian libéra sa voile principale et dans le balancement qui l’aurait amené en position normale sous sa voile de secours, il impacta le sol avec le bas du dos. Il succomba à une hémorragie interne.