Suite à la parution de l’article "La sangle de poitrine !" dans le ParaMag de juillet dernier, nous avons reçu ce courrier qui corrobore avec d'autres réactions de terrain ou postées sur paramag.fr après que nous ayons partagé cette "fameuse" vidéo. Nous avons donc décidé de publier le courrier ici afin de tenter de prolonger le débat et de provoquer la réflexion souhaitée. Il est possible de réagir via Facebook : à vos commentaires !
La «psychose de la sangle de poitrine»
J’aimerais apporter un point de vue sur l’article "La sangle de poitrine !" paru dans le ParaMag de juillet et surtout appuyer sa conclusion. J’ai moi-même par deux fois sauté sans sangle de poitrine, et quoi qu’on dise sur la rareté de cet oubli, je ne pense pas être la seule à qui ce soit arrivé, et sans qu’il y ait eu de conséquences, bien que le tabou et la honte d’un tel manquement nous empêche d’en parler. Néanmoins, mes expériences m’y ayant fait réfléchir, je suis régulièrement choquée par les discussions sur ce sujet et abasourdie que la «psychose de la sangle de poitrine» puisse mettre en danger un parachutiste comme décrit dans l’article.
En effet, une fois que le parachutiste se rend compte que sa sangle n’est pas attachée, c’est bien là normalement que le danger devrait être passé, et ce n’est plus le moment de se mettre en danger ! Le danger vient du fait que le harnais pourrait glisser le long du bras et donc s’ôter pendant les exercices en chute, la dérive ou l’ouverture. A partir du moment où l'on garde les bras levés (les coudes au-dessus des épaules), que ce soit en chute ou pendant l’ouverture, par quel miracle le harnais pourrait-il glisser, choc ou pas choc ? Il n’y a qu’à faire l’essai au sol, le harnais ne peut pas remonter le long des bras levés, c’est totalement impossible. Même pendant le geste d’ouverture, le bras gauche étant levé puis le bras droit aussi, il est impossible au harnais de s’ôter, un des 2 bras étant toujours au-dessus de l’épaule, voire les 2.
Donc pour sauver sa peau lorsque l’on s’aperçoit que sa sangle de poitrine est détachée, il faut surtout garder les bras au-dessus des épaules ! La dérive est bien sûr interdite, et essayer d’attacher sa sangle n'est pas forcément la meilleure option, puisque cela oblige à avoir les coudes baissés. Pendant l’ouverture, on garde les bras en l’air, ou les mains aux épaules, coudes relevés, et même en Drakkar je n’ai jamais expérimenté de choc qui ne le permette pas.
Tout ça pour dire que la sangle de poitrine EST indispensable et son absence PEUT entraîner la mort si on ne s’en rend pas compte, mais une fois qu’on s’en est rendu compte, la psychose qui propage que «sans sangle de poitrine on meurt presque à tous les coups» me semble au contraire bien dangereuse pour prendre la bonne décision ! Le positionnement de la sangle de poitrine est crucial, mais faut-il pour autant maintenir une psychose au dépend des quelques-uns qui commettront la faute et vont paniquer en faisant n’importe quoi...? Ne peut-on pas y réfléchir et communiquer de manière plus tempérée, comme on le fait pour d’autres incidents comme les évolutions sous les 2 voiles ouvertes ?
Bien cordialement
Stéphanie.