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Édito

«Aller là-haut»...

L'édito et les vœux de la rédaction

Ce sont des vœux un peu particuliers que la rédaction de ParaMag adresse à ses lecteurs en ce début d'année 2015. En les publiant dans la même page que les "courriers de lecteurs", le but est de démontrer le lien qui existe entre le magazine, votre magazine, et ses abonnés.

En cette période difficile sur le plan économique, c'est aussi l'occasion de rappeler que ParaMag n'existerait pas sans ses abonnés. Merci à vous qui continuez à nous être fidèles ! Même si l'abonnement à ParaMag ne représente que l'équivalent de quelques sauts, nous savons à quel point les budgets se sont resserrés pour certains qui font tout pour pouvoir continuer à pratiquer leur passion.

Et c'est également une occasion de mettre en avant le très beau texte (voir ci-dessous) que Bruno Delmas a concocté pour saluer les 30 ans du CEPS Ariège à Pamiers (voir article en page 12 de notre édition ParaMag n°332 de janvier). Beaucoup de parachutistes, plus ou moins jeunes, de bénévoles et de professionnels, travaillant dans des associations ou dans des écoles professionnelles, se reconnaîtront dans ce texte, tant son contenu est authentique.

"...«Aller là-haut» .../... Venez prendre et donner du plaisir, remplissez-vous en vous vidant pour que ce cœur batte et batte encore pendant 100 ans…" Que dire de plus en ce début de saison ?
Juste à vous souhaiter une belle année et une bonne saison parachutiste pour 2015 !

Bruno Passe

 

30 ans
30 ans déjà, 30 ans à peine, 30 ans de joies, 30 ans de peines...

Trois décennies qui pour certains dépassent leur âge, pour d’autres ne sont qu’un passage dans une vie remplie de nuages, d’amitié et d’air frais.

Mais pour tous la chose est sûre, les sensations sont au rendez-vous des premiers balbutiements jusqu’à la maîtrise de l’art...

Le temps a glissé sur le tout premier avion, les premiers locaux, les premiers parachutes pour les améliorer, les embellir, les agrandir et les multiplier sans magie, simplement avec de la volonté, de l’abnégation, de la persévérance, une présence sans faille, une envie sans limite avec toujours ce même mouvement dans le sang : «aller là-haut»...

Toute cette énergie, tous ces zèbres que les plus jeunes ne connaîtront jamais, qui ont fait disparaître les taches de kérosène avec leur sueur à force de passer et repasser, nous laissent aujourd’hui ce lieu magique qui le restera tant que la passion sera vraie...

Nous récoltons ce qui a été semé depuis onze mille jours maintenant, c’est comme du bon vin : pour se bonifier il a besoin de temps et d’amour, c’est la raison qui fait que l’on se sent bien ici...

Le temps, ce temps qui a tout permis, ce temps qui s’étire, si différent, qui prend une autre dimension quand on s’équipe, quand la porte s’ouvre, quand la première bouffée d’air glacial entre dans des poumons gorgés d’adrénaline, quand la fraction de seconde du presque premier grip devient éternelle, ce temps qui fait fi de tout repère, de tout sablier est plus beau, plus pur, plus vivant, il nous appartient, il nous unit et nous donne ce même mouvement dans le sang...

Vous êtes, nous sommes le cœur même de cette aventure, ce cœur qui bat la chamade à chaque fois que la barrière se lève, que les portes du hangar s’ébranlent, que le groupe est branché, que les rotations s’enchaînent jusqu’à plus soif, que les salles se remplissent pour débriefer, que les bons repas se suivent et ne se ressemblent pas (les poubelles aussi), que le «une minute» retentit, que les éclats de rires et de joies fusent au posé, que pâquerette s’élance bravement à la rescousse, que les fêtards coupent le son vers quatre heures et qu’on puisse enfin dormir. Ce cœur, c’est nous tous qui le faisons battre à chaque instant que nous passons ici, et ceux qui y ont pleuré n’oublieront jamais les larmes qui laissent aux songes un goût sombre et douloureux...

Venez ! Soyez heureux ! Sentez sur vos épaules le poids de tout ce qui a été fait avant et de tout ce qui se fera après, soyez humbles, soyez membres, soyez parachutistes...

Toute l’année ce cœur emplit l’air de ses battements que seuls les Pyrénées et quelques-uns peuvent entendre. L’été, c’est le pied ! La chaleur que dégage l’équipe au sol nous fait vite oublier, là-haut, la rigueur de l’hiver ariégeois, mais là, c’est les vacances alors pas de pénitence, les carnets de sauts au feu et le DT au milieu...

Derniers instants de cette trentième année qui se parachève pour laisser sa place à la prochaine, et ceux qui viennent chercher la trace de cette première peur, celle qui a disparu dans leur chair, noyée dans ce mouvement de sang, la trouveront au fond des yeux d’un tandem ou d’un premier saut, pour s’en délecter en oubliant qu’ils l’ont eux-mêmes offerte, jadis...

30 ans c’est jeune pour un cœur, alors venez prendre et donner du plaisir, remplissez-vous en vous vidant pour que ce cœur batte et batte encore pendant 100 ans...

Bruno Delmas - CEPS Ariège Pamiers

 

Cet édito et ce texte sont extraits du magazine ParaMag n°332 de Janvier 2015.
Pour les lire dans leur contexte d'origine (mode preview), cliquer ici.

 

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