
La photo de groupe, sur l'aérodrome d’Estrées-Mons, près de Péronne, là où se déroule la compétition. Photo Para-club de Péronne
C'est par une matinée bien ensoleillée que les compétiteurs de précision d'atterrissage se sont retrouvés sur l’aérodrome d’Estrées-Mons dans la Somme, près de Péronne, le samedi 12 avril 2025. Mais déjà les rafales de vent déclenchaient régulièrement l'alarme sonore de l'anémomètre, installé en bordure de la cible...
Par Bruno Passe, interview de François Dive
Tout était en place comme il se doit pour la 29e édition de cette compétition bien connue dans le milieu du parachutisme et de la précision d'atterrissage. François Dive, l'infatigable président du Para-club de Péronne et organisateur de l'événement, compétiteur dans l'âme, restait allègre face au vent. "Tout reste possible jusque 18h30, horaire prévu pour le dernier décollage du Pilatus aujourd'hui, et jusqu'à la fin des épreuves, demain dimanche à 13h !" Même si les prévisions météorologiques étaient d'ores et déjà catastrophiques pour cette journée de dimanche.
Pour l'heure, François se réjouissait de la présence de sept équipes, soit une trentaine de compétiteurs. "C'est une des meilleures participations que l'on ait connues" commentait-il, "avec des parachutistes venus d'un peu partout en France, Vannes, Lyon, Vénissieux, Béziers, Nice, etc. et aussi de l'étranger avec quatre Allemands, deux Belges, deux Portugais et un Anglais".
Seul regret : l'absence d'Adeline Delecroix, une pratiquante licenciée au Para-club de Péronne depuis longtemps, et une compétitrice de haut niveau qui fait rayonner les couleurs de son club et de sa région dans les compétitions nationales et internationales.
Championne de France en titre, Adeline Delecroix a notamment gagné la médaille d'or au championnat de France 2024 de PA individuelle féminine qui s'est déroulé à Vannes, en Bretagne.
Et elle manque rarement l'occasion de débuter sa saison, ici à Péronne, en participant à cette compétition. "Mais cette année, cela n'a pas été possible à cause d'une blessure au poignet" expliquait François Dive.

De gauche à droite : François Dive, président du Para-club de Péronne, Patrice Maigrot, président de la ligue Hauts-de-France, et Benjamin Lachambre, trésorier du Para-club de Péronne et compétiteur sur le challenge. Ils posent devant le Pilatus mis en place par le CPPPHS, pour les largages de précision d'atterrissage. Photo Para-club de Péronne
7,5 mètres par seconde, c'est la vitesse de vent maximale règlementaire au-delà de laquelle il n'est pas possible de sauter en compétition de précision d'atterrissage. L'alarme sonore de l'anémomètre est donc réglée sur cette vitesse et elle sonne dès qu'elle est dépassée. En fin de matinée, cela faisait déjà un bon moment qu'on ne l'entendait plus, les juges l'ayant déconnectée, car la vitesse dépassait les minimas en permanence. Et ils surveillaient régulièrement l'affichage digital, dans l'espoir d'une amélioration.
La situation s'est ainsi prolongée jusqu'en début d'après-midi. Pour François, c'était l'occasion de raconter l'histoire du challenge de Péronne, qui en est donc à sa 29° édition. C'est qu'il a connu plusieurs dénominations durant toutes ces années : longtemps appelé "Challenge des Mousquetaires", il est passé par "Challenge des Brocanteurs" avant de devenir "Challenge Camping le Brochet", du nom de son principal sponsor actuellement.
"J'invite tout le monde à visiter cet endroit bucolique à deux pas du centre-ville de Péronne !" argumentait François. L'établissement Camping le Brochet dispose d''une belle infrastructure, avec mobile homes et restauration rapide, et il attire également randonneurs, pèlerins et cyclistes, à proximité du GR800, de la Via Francigéna et de la Véloroute Vallée de Somme. Il est même insolite par certains points avec son "Camp-étoile", une cabane sur pilotis, et des Cocosweets (tentes rigides).
Mais revenons avec François à l'histoire du challenge qui, depuis plusieurs années déjà, est organisé grâce aux moyens aériens du CPPPHS, le centre de parachutisme de Péronne, basé sur l'aérodrome. A l'origine, le challenge était une compétition de PA semi-urbaine, près du centre-ville de Péronne, et comme expliqué dans notre article sur l'édition précédente, en 2024.
Tandis que l'après-midi avançait, les compétiteurs bloqués au sol pouvaient voir leurs "confrères" parachutistes et pratiquants du CPPPHS qui avançaient de moins en moins sous voile, leurs parachutes étant repoussés par le vent fort. Il était évident que le vent ne baisserait pas.
La journée s'est conclue sans un saut, mais conformément à la tradition qui veut que tous les participants au challenge, des compétiteurs, aux juges et à tout le staff, se réunissent en centre-ville de Péronne, à l'Auberge des Remparts, pour une cérémonie amicale, mais néanmoins officielle, suivie d'un repas de gala. Les élus de Péronne et de la région sont présents ou représentés, ainsi que la FFP, et ils participent à une distribution de nombreux lots et récompenses.
"Les compétiteurs ne viennent pas pour recevoir des lots et des attentions, mais cela fait partie de notre challenge", expliquait François Dive. "Ce ne serait pas possible sans le soutien des commerçants et des artisans de Péronne et de sa région, qui dotent la compétition de ces lots, ni sans le soutien de la ville de Péronne, du département de la Somme, et de l'ensemble des généreux donateurs, que nous remercions."

Photos ci-dessus : Cérémonie amicale, mais néanmoins officielle, à l'Auberge des Remparts et en présence de Mme Fagot (conseillère régionale des Hauts-de-France), Mme Ygouf (adjoint délégué aux sports de la ville de Péronne), Mr Belmant (élu municipal), Mr Varlet (président de Somme Numérique), Mme Kumm (conseillère départementale de la Somme), Mme Guillain (sponsor principal de la compétition) et Mr Leroy (président de l'OMS). Photo Para-club de Péronne
C'est avec réalisme que le rendez-vous était donné tôt le dimanche matin, mais vraisemblablement pour la clôture immédiate des épreuves et donc de la compétition, au vu de la mauvaise météo annoncée.
Et c'est ce qui s'est passé, les organisateurs ne souhaitant pas maintenir trop longtemps sur place les compétiteurs, dont certains étaient venus de loin, alors que les chances de sauter étaient nulles.
C'est encore sur une note positive que François Dive concluait l'interview en expliquant ce qu'il considère comme une chance en ce qui concerne le nombre d'éditions à zéro saut : "Ce n'est que la troisième fois que cela arrive, en 29 années d'organisation !" Effectivement, en 2003 et en 2016, les circonstances météorologiques avaient produit le même effet que cette année : pas de possibilité d'effectuer ne serait-ce qu'une seule manche.
Le rendez-vous est d’ores et déjà fixé au week-end du 11 et 12 avril 2026, pour le challenge de PA à Péronne, 30e édition et troisième sous la dénomination de "Challenge Camping le Brochet". ◼︎