Dans son édition d'octobre 2025, notre confrère Aviation et Pilote fait le point sur la situation de l'aérodrome de la Salmagne, près de Maubeuge, qui est directement menacé de fermeture par un élu obstiné. Son projet est de récupérer le terrain pour faire place à une zone d’activités, dont on ne sait pas grand-chose, et alors que d’autres choix sont possibles. Mais la résistance s’organise.
Comme nous l'avons déjà expliqué dans l'article "Un an de sursis pour Maubeuge" (publié en décembre 2023), un important centre de parachutisme est basé à La Salmagne - Maubeuge, et il est lui aussi menacé.
Et la Fédération française de parachutisme a pris position sur le sujet, à travers la voix de son président : Yves-Marie Guillaud.
Sources :
Aviation et Pilote, édition d'octobre 2025.
La Fédé et vous, groupe Facebook officiel de la FFP
Illustration ci-dessus : l'article de Jean-Michel Bossuet, "La Salmagne-Maubeuge menacée" publié dans le mensuel "Aviation et Pilote", disponible gratuitement et intégralement à la lecture (voir lien en bas de page).
À Maubeuge, le projet de fermeture de l’aérodrome de La Salmagne continue de susciter une vive polémique. Porté par Bernard Baudoux, président (PCF) de l’agglomération Maubeuge-Val de Sambre, le plan prévoit la création d’une zone d’activités de 80 hectares, incluant une "gigafactory" et un "data center". Un projet estimé à un milliard d’euros, présenté comme "moteur de développement économique", mais dénoncé par de nombreux habitants, élus et usagers du terrain, qui y voient une aberration économique et environnementale.
L’aérodrome de La Salmagne, loin d’être un simple terrain d’aviation, constitue un pôle de formation et d’activités : écoles de pilotage et de maintenance, club de parachutisme fort de 1 000 membres et ayant formé de futurs champions du monde, associations aéronautiques, restaurants et une vingtaine d’emplois directs. Sa piste en dur de 1 300 mètres en fait un outil précieux pour le désenclavement et l’attractivité du territoire. Mais Bernard Baudoux, déterminé à imposer son projet, n’a prévu ni relocalisation des activités existantes ni compensation financière.
La voie du silence
Face aux critiques, l’élu a choisi la voie du silence. Les études et délibérations liées au projet ont été classées confidentielles, alimentant les soupçons d’opacité. L’opposition municipale, conduite par Jean-Pierre Rombault et Sophie Villette, a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs et la Commission nationale du débat public, réclamant transparence et concertation. D’autant que les obstacles techniques sont nombreux : absence de réseaux, contraintes hydrologiques, risques d’inondation, et délais énergétiques de dix ans selon RTE.
Plus grave encore, une alternative existe : une friche industrielle voisine, déjà équipée, pourrait accueillir le projet à moindre coût et sans sacrifier les terres agricoles ni l’aérodrome.
Tandis que les pelleteuses ont saccagé le terrain, de façon provisoire et sous prétexte de fouilles, la résistance s’organise : habitants, pilotes, agriculteurs et élus rassemblent plus de 15 000 signatures contre ce qu’ils qualifient d’"acharnement" dénué de bon sens.
Du côté de la Fédération française de parachutisme, le président s'est exprimé à plusieurs reprises dans la communication officielle, dénonçant "le choix à courte vue des élus locaux envers une solution de facilité, le foncier étant leur propriété depuis la rétrocession par l’État, qui leur évite l’effort de reclassement de friches industrielles". Et encore : "Une solution destructrice d’une zone verte, incompréhensible à l’heure du «zéro artificialisation» des terres lancé par le plan biodiversité de 2018 qui a abouti à la loi «climat et résilience» de 2021. Une solution anti-économique consistant à détruire des terres et l’existant, et à dépenser des sommes folles en aménagements sans qu’aucune industrie ne semble être candidate à s’y implanter, dans le seul espoir d’attirer, peut-être un jour, une industrie, dont on ne sait rien."
Reprise des sauts confirmée en 2026
À cause des fouilles archéologiques sur le terrain, la saison parachutiste s'est terminée fin septembre, c'est un peu plus tôt que d'habitude pour le CERP de Maubeuge. Sur la zone d'atterrissage des parachutistes, les stigmates des coups de pelleteuse commencent à s'effacer, les tranchées ont été rebouchées, et l'herbe va repousser. Mais les engins s'étant maintenant rapprochés de la piste en dur et de la piste en herbe, c'est toute l'activité aéronautique qui a été stoppée momentanément.
La reprise de l'activité parachutiste est programmée tout à fait normalement en 2026 et pour une saison complète, comme quoi les efforts et la résistance portent leurs fruits.
Ce n'est donc pas le moment de baisser les bras, d'autant que des élections vont avoir lieu en 2026, comme l'explique le président de la FFP : "L’aberration de créer une friche industrielle neuve en pleine campagne en détruisant l’écosystème économique existant au profit d’une chimère industrielle et au mépris du principe «Zéro artificialisation nette» de la loi du 22 août 2021, ne fait heureusement pas l’unanimité. Un candidat aux élections municipales et communautaires de mars 2026 s’engage. Bravo à lui. Les électrices et les électeurs pourront choisir…" ◼︎
Liens Internet
● L'article de Jean-Michel Bossuet, "La Salmagne-Maubeuge menacée", publié en octobre 2025 et disponible intégralement sur le site du magazine Aviation et Pilote.
● Publications La Fédé et Vous (groupe Facebook FFP) du : 20 août 2025 - 30 août 2025 - 27 septembre 2025.
● Notre article ParaMag "Un an de sursis pour Maubeuge" publié en décembre 2023.
● La page de l'association ADDAS, l'association de défense et de développement des activités de la Salmagne.
● Signez vous-aussi la pétition : "Touche pas à notre aérodrome de la Salmagne".
Elle comporte plus de 15.000 signatures au moment du bouclage de cet article : bientôt la vôtre aussi ?







