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Bondaï Boogie

70 ans de parachutisme à Lille-Bondues

Du 6 au 9 juin 2024, l'École Française de Parachutisme de Lille-Bondues (EFPLB) organisait un "boogie anniversaire", pour fêter les 70 ans du parachutisme lillois. L'événement a remporté un vif succès, que ce soit dans la fréquentation comme dans le nombre de sauts.

Par Bruno Passe

Bondaï Boogie, en voilà un drôle de nom ! C'est quoi Bondaï ? Une recherche sur Internet aboutit sur une plage mythique d'Australie : Bondi Beach, qui se prononce "bondaïe", comme "why" en anglais. Mais cela n'a rien à voir, même si ça permet de trouver la bonne prononciation de Bondaï.

Pas la peine d'aller en Australie pour trouver du "tissu Bondaï", utilisé dans le mobilier de bureau. Fabrication française, mais rien à voir non plus avec le parachutisme.

Après le tissu, sur Internet on trouve des perles… "Les perles de Bondaï", une page Facebook qui rassemble gags et facéties parachutistes à Bondues, en photo et en vidéo, depuis… 2014 ! Mais on n'y trouve toujours pas d'explication pour "Bondaï".

Bon ben il a fallu demander au DT, à Olivier Renoux. Selon lui, l'explication se trouve du côté de Dubaï, elle remonte à l'époque où Skydive Dubaï a été ouvert et commençait à "avoir la côte", à devenir "the place to be". Bondaï serait la contraction de Bondues et de Dubaï, désignant Bondues comme étant "The place to be", mais dans le Nord de la France.

C'est vrai que l'ambiance y est bonne, à Bondues (on sait que vous êtes allé regarder les photos et les vidéos sur la page Facebook "Les perles de Bondaï " !), mais derrière le nom, en ce qui concerne les sauts, Bondues-Bondaï, c'est comment ?

Les chiffres du Bondaï Boogie parlent d'eux-mêmes : 1737 sauts en 140 rotations de 2 Cessna Caravan durant 4 jours. Mais les chiffres ne disent pas tout…

Un événement de cette taille et de cette forme se prépare longtemps à l'avance. Tout d'abord parce qu'il présente un risque financier et que rien ne peut y être laissé au hasard.

Ensuite, pour une association telle que l'EFPLB, il doit s'inscrire dans un mode de fonctionnement certes bien rodé, mais aussi dans un planning déjà bien rempli. Un seul exemple : la semaine qui précédait le boogie, le centre accueillait les deux équipes de France de vol relatif à 4, pour un de leurs stages annuels. Car depuis 2018,  l'EFPLB est aussi pôle France Excellence de la FFP, en vol relatif.

L'idée du "boogie anniversaire" avait été posée sur la table il y a plus d'un an par le DT, Olivier Renoux, et par un membre du club, Benjamin Belanger (dit "TiBen").

À l'époque c'était à la fois un défi à relever, en pleine période de transition dans le projet d'achat d'un avion de type Cessna Caravan, et un bon moyen - justement - de faire tourner ce nouvel avion.

Une idée lancée en synergie par un salarié, le directeur technique, et par un bénévole, pratiquant acharné, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Il fallait que le défi soit relevé par tous, du staff technique aux élus du comité, dont certains sont fraichement élus depuis le début d'année 2024 - à commencer par la nouvelle présidente, Isabelle Sabaty, qui succède à Nicolas Ducrocq - en motivant au passage les bénévoles du club. Et c'est ce qui s'est passé.

Des chiffres qui parlent, il y en a d'autres… 9 animateurs, 0 accident (mais une vache mémorable en wingsuit, nous en reparlerons prochainement dans ParaMag), une moyenne de 55 inscrits aux animations parmi 80 à 100 participants par jour, 40 tandems par jour (durant le week-end) et 4 heures de break météo le samedi. Break qui sera vécu par certains comme une pause bien venue dans ces quatre jours intenses.

Bien sûr, une telle réussite n'aurait pas été possible sans cette belle météo qui se doit d'être soulignée, et même surlignée, non pas parce que Lille est situé dans le Nord (…non, mais !) de la France, mais parce que la météo de ce début de saison 2024 est exécrable un peu partout en France, et qu'il faut bien un peu de chance, aussi, pour réussir un tel pari.

En dehors de cela, rien n'a été laissé au hasard. En plus du Cessna Caravan F-HOKE, acheté l'an dernier par l'EFPLB, un deuxième Caravan était mis en place, le D-FILL, venu d'Allemagne.


L'événement était basé sur les sauts organisés, avec des animations sur inscription préalable et obligatoire. "Le principe était que chaque coach dirige deux groupes en moyenne et que chaque groupe fasse 5 à 6 sauts coachés par jour" explique Olivier Renoux.

Pour cela, il a été fait appel à neuf animateurs :
● Raphaël Coudray, Nicolas Vannier et Jean-Philippe Ricordeau pour le freefly,
● Stéphane Zunino et François Guilbert (dit Fanfan) pour la wingsuit,
● Matthieu Quizy et Marie Pineau (tous deux membres des équipes de France), Gérald Bataille et Fabrice Frydyszak (tous deux animateurs locaux à l'EFPLB), pour le vol relatif.

Un détail qui mérite d'être souligné, car il a contribué au succès du boogie : sept des neuf animateurs étaient bénévoles. Du "beau linge", ou un sacré "line-up", peu importe l'expression, le fait est que certains venaient de loin, Espagne, sud de la France, et ce n'est pas tous les jours qu'il est possible de sauter avec des parachutistes d'un tel niveau.

À tel point qu'il a été décidé de limiter le nombre d'inscrits, afin de garantir un bon volume de sauts organisés. Dès le 17 avril, les animations freefly étaient complètes ! C'était plutôt bon signe. La souplesse d'avionnage avec les deux "Supervan" permettait de laisser ouverte la participation pour les non-inscrits.

"Parmi les 50 à 55 personnes inscrites par jour aux animations dans les diverses disciplines, il y en avait une bonne vingtaine en vol relatif, une autre vingtaine en freefly, et une dizaine en wingsuit" précise Olivier Renoux avant d'ajouter : "les 5 à 7 plieurs présents au quotidien pendant le boogie ont fait un beau boulot, car il y avait un gros volume et tout ça sans aucune PDS".

La cerise sur le gâteau, c'était un saut de grande formation, depuis les deux Supervan volant en formation, le vendredi soir pour le freefly et le samedi soir pour le vol relatif. Les relativeurs ont dû se lever tôt le dimanche matin pour faire leur grande formation qui avait été empêchée par une couche nuageuse, le samedi soir.

Pour ce qui est de l'ambiance boogie, un petit camping était installé derrière un village de dix exposants : Airtec et SunPath, représentés par Damien Sorlin et Céline Ferré de Veloce, Performances Design, Vigil, Cookie, Xaw, Espace Parachute, Viplo et Airsport et ParaMag.

Les soirées étaient animées par des apéros (avec modération, le lendemain, on saute !), fanfare, food truck et, tous les soirs, la projection du montage vidéo de la journée.

Embarquement pour un des sauts de grande formation, organisés depuis les deux Supervan. Photo Antoine Alacusos

En proximité de l'agglomération lilloise, et de ses quartiers résidentiels, les autorités locales imposent des temps de pose dans les créneaux horaires de largage, le midi et le soir. Cela a du bon, ça permet de tisser du lien social, dans le village des exposants ou au club house, de retrouver des visages connus ou venant de DZ bien lointaines de Lille. "Effectivement, des paras sont venus d'un peu partout" précise Olivier Renoux, "nous avons vu pas mal de nouvelles têtes et j'espère que ces derniers seront assez contents pour revenir nous voir !"

En conclusion, on peut dire que le Bondaï Boogie, c'était un anniversaire fêté dignement, mais qui serait incomplet sans un regard vers le passé, 70 ans obligent. TiBen a d'ailleurs scanné de nombreuses photos d'archives (en plus de celles qui se trouvaient déjà sur la page Facebook "Les perles de Bondaï", on sait que vous y êtes retourné voir…), qu'il a mis à disposition de tous les membres dans le groupe Facebook Info DZ Lille Bondues, via un lien Dropbox.

Nous en avons extrait quelques "dossiers" intéressants, qui sont publiés ci-dessous en Épilogue, aux côtés de quelques faits marquants dans l'histoire du parachutisme lillois, extraits des archives du magazine et de l'Intégrale ParaMag.

Un des derniers sauts du boogie : un saut au féminin avec 14 filles, encadrées par Matthieu Quizy. À moins que ce soit l'inverse ?

Le mot de la fin revient à Olivier Renoux, chef d'orchestre du Bondaïe Boogie : "Cet événement, préparé depuis un an, a mobilisé le staff et le comité et aussi beaucoup de bénévoles qui ont œuvré sans relâche sur plusieurs postes (camionnettes, réapprovisionnement des avions en carburant, vérifications à l'embarquement, communication, etc.).  Il est impossible de les citer tous, alors s'il fallait n'en citer qu'un ce serait Matthieu Bitch, qui a pris la communication du club à bras le corps depuis le début de cette année. Certaines nouveautés sont à son initiative et, en parallèle, il y a eu des efforts de communication pour le Bondaïe Boogie. Sans le travail de tout ces bénévoles, la machine aurait beaucoup moins bien tournée".

Et somme toute, de donner aussi le chiffre de la fin : "38 rotations de Supervan, le dimanche - avec une coupure du midi et une fin de séance à 19 heures - est un nouveau record à battre pour l'EFPLB !"

Remerciements aux parachutistes ayant fourni leurs images en chute pour les montages du soir, dont certaines ont été utilisées pour illustrer cet article, et à Antoine Alacusos, infatigable photographe de tout ce qui vole sur l'aérodrome de Lille-Bondues (et de bien d'autres !). Retrouvez plus de photos du Bondaïe Boogie dans la galerie Flickr d'Antoine.

L'affiche officielle du boogie.

FLASH-BACK

"SINCE 1954"

[1962] Record d‘altitude à 9000 mètres

C'est dans les années 1953 et 1954, que le parachutisme civil a pris son essor, en France. L’État décidait d’ouvrir cinq centres et celui de Lille-Bondues en faisait partie. C’est Henri Violin qui le dirigeait, son épouse Micheline deviendra son adjointe deux ans plus tard. Tous les deux étaient des parachutistes professionnels et des instructeurs d'État.

En 1962, Michel Prick, Micheline et Henri Violin embarquent pour le record d’altitude à 9000 mètres. Photo La Voix du Nord

Comme le raconte Christine Henaff dans l'article "Les pionnières du parachutisme", paru en page 44 dans le ParaMag n°213 de 2005 : "C'est en 1962, à Lille-Bondues, avec son mari et Michel Prick (un autre grand nom du parachutisme de l’époque), que Micheline Violin prend part à un double record d’altitude : en groupe et féminin. Bénéficiant de l’aide du quotidien «La Voix du Nord» et de la présence d’un Pilatus d’Air Alpes équipé d’une turbine, ils montent à 9000 mètres sous oxygène et réussissent une jolie première dans le ciel nordique. Précisons pour l’anecdote que certains chuteurs confirmés n’utilisaient pas d’altimètre et tiraient à vue, même pour ce type de sauts en altitude !"

[1973] Première photo d'une étoile à 8

C'est à Lille-Bondues, le 22 mars 1973, qu'a été prise la première photo d'une étoile à 8, photo en noir et blanc bien sûr. Cela peut paraître anodin, mais à l'époque, c'était un double exploit.

Première photo d'une étoile à 8, prise à Lille-Bondues le 22 mars 1973. Photo Dany Huppert

Tout d'abord parce que le vol relatif n'en était qu'à ses balbutiements. Il fallait faire évoluer la discipline naissante qui n'en était encore qu'au stade du T.R. ("travail relatif"), comme l'explique Patrick Passe dans son article "Alain Goubel s'est envolé - Le King n'est plus", paru dans le ParaMag n° 404 de mars 2021 : "1969-1970. Ces chuteurs aventureux s'organisaient, se retrouvaient par petit groupe pour tenter d'agrandir les étoiles, à 5, 6, rarement plus. Refoulé par la FFP, le travail relatif s'avérait tabou. Les hors-la-loi devaient donc trouver des terrains où l'autorité voulait bien fermer les yeux."

Lille-Bondues était un de ces terrains, où Alain Goubel était un des moniteurs, depuis la fin des années 1960, avant de devenir un des pionniers du vol relatif, au début des années 1970. Sur la photo, il est le seul équipé d'un parachute "tout dans le dos", de fabrication américaine et sans autorisation d'emploi officielle en France.

Comme le raconte Michel Pissote, dans l'article "Hommages des Icarius à Alain Goubel, paru aussi dans le ParaMag n° 404 de mars 2021 : "Dans la suite de la bousculade sociétale du Printemps 68 (je veux dire 1968 !), nous étions un groupuscule de trentenaires à bégayer des regroupements à 2500 mètres avec nos armures "dorsal-ventral" sur les seuls terrains dont les responsables prenaient le risque d'autoriser le T.R. en groupe de sept à huit, suivant l'avion."

Dans ces conditions, réussir à construire une étoile à 8 était donc un exploit, et trouver un neuvième qui soit capable de la suivre et de la prendre en photo (argentique !) en était un autre.

[1990] "Fifi", le père Noël para lillois

Durant ces 70 ans, la vie du centre de parachutisme lillois n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. En 1974, soit vingt ans après sa création par l'État en tant que "centre école régional", celui-ci a été transféré à Maubeuge, avec une partie de sa direction technique, principalement Micheline Violin au poste de Conseillère technique régionale pour le Nord/Pas-de-Calais, fonction qu'elle cumulait avec le poste de directrice technique.

Durant toutes ces années, le centre de Lille générait en moyenne 13.000 sauts par an, ce qui était considérable à l'époque. Après le transfert de 1974, le centre de Lille-Bondues est devenu un "simple club", avec des moyens plus modestes.

Philippe Sacquépée, dit "Fifi", un des fidèles dirigeants bénévoles du Nord Para Club, se prépare pour un saut de démonstration en père Noël, dans les années 1990.

En 1990, par exemple, il ne totalisait plus que 2879 sauts annuels, avec un Cessna 206. En 1997, il repassait la barre des 5000 avec 5222 sauts annuels, puis en 2003, celle des 11.000 avec 11.310 sauts annuels.

Ces dix dernières années, l'École française de parachutisme Lille-Bondues se classe généralement dans les dix ou douze premiers centres FFP, avec un total annuel situé entre 13.000 et 19.000 sauts (hors Covid).

Parmi les autres faits marquants dans la vie du club, il a eu la destruction en 2016 des anciens bâtiments, l'année 2017 s'est faite en transition dans des algécos en bout de terrain, puis l'année 2018 a vu l'aménagement dans la "maison des parachutistes". L'environnement a beaucoup changé pour les parachutistes lillois, qui y ont tout de même gagné des infrastructures flambant neuves, conçues et construites spécialement pour leur usage, mais à proximité d'un hôtel, de bureaux et de restaurants.

C'est l'environnement actuel, celui dans lequel s'est déroulé ce fameux Bondaïe Boogie !

[2014] Ze Record : Un 104 pour les 60 ans du club

En 2013, sous l'impulsion de Martial Ferré et de Johan Van Eeckhout, avec le soutien logistique de l'École française de parachutisme Lille-Bondues, le projet de relever le défi du record de France de vol relatif en grande formation à 100 voyait le jour.

C'était un projet ambitieux, qui exigeait des moyens aériens conséquents - une flotte de six Supervan ! – et tout autant de ressources humaines.  Christophe Bellembois a vu dans ce projet l'opportunité d'organiser un événement de taille pour les 60 ans de l'association parachutiste lilloise, dont il était le président à l'époque. La direction technique parachutiste était confiée logiquement à Olivier Renoux (DT du centre) tandis que Vincent André était le directeur des vols.

Les tentatives se sont déroulées du 8 au 10 septembre 2014 dans le cadre d'un événement intitulé Ze Record. Malgré les nombreuses difficultés, le succès a été total, avec 2 records à la clef : 98 et 104 !

Le record de France de grande formation à 104, réalisé en septembre 2014 à Lille-Bondues. Photo Thierry Simonnet

Dans ces records, il y a Paulo Langlade, un des doyens et ancien membre de la toute première équipe de France de vol relatif : Icarius. Paulo est sur la première photo de l'étoile à 8 française faite à la verticale de Lille-Bondues le 22 mars 1973 (voir ci-dessus). 41 ans plus tard, à l'annonce du record à 104, tandis que la photo de la formation était projetée sur un écran géant, il est monté sur l'estrade de Ze Record avec dans les mains la photo noir et blanc de l'étoile à 8 (elle était encore affichée au format poster dans le club-house). Brandissant le poster, il exultait : "…À l'époque, on devait attendre le week-end suivant pour voir cette fameuse photo réalisée sur la pellicule argentique de Dany Huppert. J'aime ce coin de ciel, c'est fantastique !"

Lien vers l'article "Zerecord ? 104 ! Impossible ? Pas Français" paru dans le ParaMag n°329 d'octobre 2014.

[2016] 1er HandiFly Euro Challenge

C'est du 22 au 25 septembre 2016, sous l’égide de la FFP, que l'École française de parachutisme Lille-Bondues a accueilli la première édition du HandiFly Euro Challenge, une compétition européenne handisport d’un nouveau genre.

Boosté par le projet européen Erasmus, le HandiFly Euro Challenge 2016 a attiré plus de 36 compétiteurs et des participants venus de 13 pays : Allemagne, Angleterre, Australie, Belgique, Biélorussie, Bulgarie, Croatie, France, Grèce, Italie, Macédoine, Russie et États-Unis.

Plus qu’une compétition, le HandiFly était aussi un rassemblement international où se sont rencontrés toutes sortes de parachutistes, valides ou non, débutants ou athlètes de haut niveau, civils ou militaires, sportifs ou professionnels.

Car en parachutisme, la compétition handisport est essentiellement basée sur le saut tandem et elle nécessite donc un staff important de porteurs tandem, de vidéomen et de bénévoles pour aider à l’embarquement, à la récupération et à la logistique.

Un peu comme aux championnats de France à Vichy, la FFP, présidée à l'époque par Marie-Claude Feydeau, avait mis du monde en place : élus, personnel fédéral, techniciens nationaux, athlètes de haut niveau, aux côtés des hôtes organisateurs lillois : la ligue Hauts-de-France et l’EFP Lille-Bondues.

Cette première internationale à Lille-Bondues s’est affirmée comme un succès.

Lien vers l'article "HandiFly Euro Challenge, une première réussie à Lille-Bondues" paru dans le ParaMag n°354 de novembre 2016.

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