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4 PARAS SUR PARIS 2024 : PARI TENU !

Avec l’Esplanade des Invalides en D.Z. d'un jour…


Le plan que nous avions dévoilé en avant-première dans notre article "Des sauts sur Paris pour les J.O. ?" s'est déroulé comme prévu. Et dans une météo parfaite ! Retour sur une incroyable journée de sauts, en plein cœur de Paris, le dimanche 23 juin, à l'occasion de la Journée olympique mondiale.

Par Bruno Passe, d'après une interview de Phoummavongsa Sengsouvanh, dit "Phoumma", et de Mario Gervasi

Ils s'étaient "coupés en quatre" pour obtenir les autorisations : quatre parachutistes, quatre drapeaux, quatre rotations d'hélicoptère à quatre horaires différents. Pour "Phoumma" et Mario, l'aboutissement de deux années de travail administratif et de préparatifs s'est vraiment concrétisé en date du 21 juin, soit deux jours seulement avant les sauts, lorsque l'arrêté préfectoral est arrivé.

L'indispensable sésame autorisait les largages à 6000 pieds (environ 1800 mètres) avec, cerise sur le gâteau, un dernier largage autorisé un peu plus haut, à 8000 pieds (environ 2400 mètres), pour un saut en tandem.

Et le bulletin météo du week-end, très favorable, donnait le dernier signe d'un parfait alignement des planètes. Il restait à transformer l'essai et à tout faire pour que la fête soit belle aussi. Et c'est ce qu'ils ont fait !

Départ de Loïc Lubin depuis l'hélicoptère Écureuil, de la société Hélifirst.

L'Esplanade des Invalides va accueillir prochainement l'épreuve de tir à l'arc pour les Jeux olympiques et paralympiques cet été. Le site est encore en cours d'installation, mais en cette journée olympique mondiale, l'ambiance était bien là !

Les origines de cette journée officielle remontent au 23 juin 1894, lorsque des délégués de 12 pays, réunis à la Sorbonne à Paris, ont voté unanimement leur soutien à la proposition de Pierre de Coubertin de faire revivre les Jeux olympiques. Cette date marque la naissance du Mouvement olympique moderne et la fondation du Comité international olympique (C.I.O.).

Il n'y a pas de place à l'improvisation pour les J.O. et la Fédération française de tir à l'arc a déjà investi le site. En ce grand jour, elle était aussi l'hôte d'un impressionnant comité d'accueil pour les parachutistes : des athlètes olympiques, des officiels, des sponsors, des journalistes et une importante délégation chinoise.

Le plan de vol de l'hélicoptère Écureuil, de la société Hélifirst, a été respecté à la lettre pour les quatre largages à 9h, 11h, 14h et 16h30.

À chaque fois, il a décollé d'Issy-les-Moulineaux, pour larguer "Phoumma", Mario Gervasi, Loïc Lubin et Franck Chartrain, tandis que Florian Amirault était le directeur des vols.

Et pour le dernier saut, il n'y a eu que trois parachutistes solos à bord, tandis que Mario Gervasi emmenait en tandem l'artiste peintre franco-chinois Ching Yik Hong.

Cliquer sur l'image pour visionner le montage officiel de la démonstration.

Il ont sauté comme prévu avec le bâton relai Pékin 2022 - Paris 2024 (représentant le relai entre les deux nations organisatrices, Pékin ayant accueilli les Jeux d'hiver en 2022.), et un parchemin, dont la version en soie a été ensuite dépliée en présence de Diane de Navacelle de Coubertin, arrière-arrière-petite-nièce de Pierre de Coubertin, le "père" des Jeux olympiques modernes.

Pour Phoumma, en plus du respect du plan de vol, le déploiement des drapeaux était une autre phase importante de la mission. Il explique : "Sur les trois premiers largages, nous avions chacun un drapeau, soit quatre symboles flottant au cœur de Paris : celui de Paris 2024, celui du C.N.O.S.F. (Comité national olympique et sportif français), celui de la F.F.T.A. (Fédération française de tir à l'arc) et un quatrième aux couleurs de la Chine, symbole des 60 ans d'amitié franco-chinoise et du relai entre les deux nations organisatrices". Les sauts et le déploiement des drapeaux se sont déroulés sans incident, dans un ciel parfait.

Le déploiement des drapeaux sous les voiles floquées aux couleurs des partenaires était une autre phase importante de la démonstration.

Pour le saut en tandem, Mario Gervasi confie que "les conditions étaient tout de même pointues, pratiquement sans vent, que du thermique qui change de direction sans arrêt et une zone tout de même restreinte dans cette aérologie, avec pas mal d'obstacles". Mais pas de quoi déconcerter un parachutiste expérimenté comme lui, qui a sauté cinq fois au Pôle Nord, deux fois au Pôle Sud et sept fois sur l'Everest !

Mario a déposé son passager et son précieux équipement avec précision et douceur sur l'Esplanade des Invalides. Ching Yik Hong a ensuite passé le relai à Diane de Navacelle de Coubertin et le parchemin de soie, rouleau du manifeste des Jeux olympiques, a été déployé avec l'aide de la délégation chinoise.

Photos ci-dessus : Depuis leur départ de l'hélicoptère jusqu'à leur atterrissage sur les Invalides, séquence du saut en tandem de Mario Gervasi et de Ching Yik Hong, survolant Paris et emportant le rouleau du manifeste des Jeux olympiques et le bâton relais Pékin JOP2022-Paris JOP2024.

Puis, des athlètes et les parachutistes ont été honorés par le Comité français du Fair Play pour leurs engagements en faveur de la Paix. Le colonel Pradier, fondateur d'AIACP-Athlètes pour la Paix, a remis la médaille de l'ONU au parachutiste Phoummavongsa Sengsouvanh.

La journée olympique (et parachutiste !) s'est clôturée à la Sorbonne, dans le grand amphithéatre où Pierre de Coubertin prononça son discours historique, le 23 juin 1894. Une cérémonie officielle et un concert y furent organisés en présence notamment de Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO 2024 et de Thomas Bach, président du CIO.

Des parachutistes qui touchent leur cible avec précision et à répétition, c'est de bon augure pour la F.F.T.A. et pour les futures épreuves olympiques de précision qui vont se dérouler sur ce site.

Seul bémol : la médiatisation moins importante qu'attendu en France, entre les élections législatives, la coupe d'Europe de football et le passage de la flamme olympique le même jour à Chamonix, là où avait eu lieu des épreuves des Jeux olympiques d'hiver en 1924. "Cet évènement nous a un peu volé la vedette…" confie Mario.

Mais Phoumma n'avait pas dit son dernier mot, puisque dès le mardi 25 juin, avec deux autres parachutistes, il était à Montbéliard pour une autre démonstration tout aussi prestigieuse : apporter une réplique de la torche olympique par la voie des airs, sur la pelouse du stade Jacky Boxberger et devant plus de 500 spectateurs.

Arrivée des parachutistes à Montbéliard, le mardi 25 juin, sur le parcours de la flamme olympique.

C'est là que se clôturait le parcours de la flamme olympique (voir ci-dessous) ce jour-là tandis que Jean-Pierre Mougin (Jean-Pierre Mougin, élu engagé au Comité français du fair-play, ancien membre du Comité olympique) portait le dernier relais.

"Ç’a été une expérience sympathique et tout de même une sensation unique et une responsabilité..." raconte Phoumma. "La torche est assez encombrante sous voile, j'avais adapté mon système d'emport spécialement pour l'occasion, débrayable en 30 secondes, il a bien fonctionné."

Et tout ça en emportant des drapeaux, bien sûr ! Volaient également et de nouveau, le drapeau des JOP, du Fair Play et du CNOSF.

 

Phoumma vient de se poser sous la voile du sponsor Allianz, il porte la réplique de la torche olympique.

Les deux coéquipiers de Phoumma étaient Marcel Mouhot, le "local de l'étape" et Rémy Balaud. Il fut dernier à atterrir et porteur du magnifique drapeau de la ville de Montbéliard, spécialement fabriqué pour la circonstance. Rémy Balaud, dont les parents sont de la ville de Montbéliard et présents dans le stade : un beau cadeau et un bel hommage familial.

Pour ce saut de démonstration, l'avion était celui de l'EPNFC (École de parachutisme Nord Franche-Comté) et Guy Rossat était le responsable au sol. Et, comme à Paris, les conditions météo étaient excellentes, avec en plus une franche tendance de vent. "De quoi rendre ce saut techniquement encore plus agréable, la foule juste sous nos pieds à l'atterrissage, je confirme, c'est une sensation top..." raconte Phoumma.

Les parachutistes ont ensuite remis la torche à Mme Marie-Noëlle Biguinet, maire de Montbéliard. S'en est suivi une séance de promotion du parachutisme sportif, à l'occasion du pliage des parachutes dans le stade.

En conclusion, il faut souligner également qu'un parachutiste était porteur de la flamme olympique ce jour-là : Maxime Granier. À Montbéliard, en ce mardi 25 juin, la flamme a été portée par 25 personnes, et elle a cheminé durant plus d'une heure dans la Cité des Princes.

Maxime Granier assure le relais de la flamme Paris 2024, durant son parcours à Montbéliard.

Maxime Granier, bien connu des lecteurs de ParaMag, est le fondateur de l’association “Handi’skydive”, qui permet aux personnes en situation de handicap de sauter en parachute. Atteint de paralysie cérébrale, il est pratiquant assidu et compétiteur Handifly en parachutisme. Il possède un palmarès considérable, en compétition nationale et internationale : multiple champion de France, vainqueur des challenges internationaux 2018 et 2019, etc. Pour Maxime c'était bien évidemment une très grande fierté de faire partie des 11.000 porteurs, et il a fini son relais en marchant, grâce à l’aide d’une accompagnatrice, sous le regard ému de sa mère, présente sur le côté. Bravo Maxime !

À lire également

● "Relais de la flamme olympique à Gien" article publié par ParaMag le 16 juillet 2024

● "J-1 pour les sauts sur Paris !" article publié par ParaMag le 22 juin 2024

● "Des parachutistes portent la flamme olympique", publication de la FFP le 27 juin 2024 dans le groupe Facebook "La Fédé et vous".

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