Les débuts
En 1990, durant le boogie d'Empuria Brava, tous les avions sont cloués au sol pour cause de contamination du kérosène. Mike Fitzgerald, jeune parachutiste anglais en vacances sur la côte espagnole, vient de quitter son emploi de chef mécanicien dans une importante société de maintenance aéronautique du nord de l'Angleterre. Il possède 10 années d'expérience et propose alors son aide à Charly Baum : il dépanne ainsi tous les avions ! Charly décide de repartir à Gap avec Mike et lui offre un emploi pour quelques mois. Les mois se transforment en années et Mike travaille durant 3 ans chez M.T.A. Aviation comme mécanicien avant de lancer sa propre entreprise.
Le site Aéropôle est créé à proximité de l'aérodrome de Gap-Tallard et Icarius Aerotechnics voit le jour en 1993. Deux ans plus tard, elle devient une S.A.R.L. avec une associée : Corinne Fitzgerald, épouse de Mike. Charly Baum est alors leur principal client pour la maintenance de ses avions, mais à l'heure actuelle une grande partie des centres parachutistes européens confient leurs appareils aux mains expertes de Mike et de son équipe. Cet atelier a beaucoup de cordes à son arc, et son succès vient autant de ses compétences dans le domaine de la maintenance aéronautique que dans ses diverses spécialisations
L'atelier et son agrément
Tout d'abord et avant toutes choses, une entreprise telle qu'Icarius Aerotechnics ne peut fonctionner sans un agrément délivré par l'aviation civile sous certaines conditions. Un atelier et une infrastructure aux normes, ainsi que des compétences techniques particulières qui ouvriront sur un type d'entretien à réaliser. L'aviation civile procède régulièrement à des contrôles stricts et rigoureux qui lui permettent de valider cet agrément. L'entreprise est alors officiellement déclarée comme atelier de maintenance aéronautique et son domaine d'activités est défini par les compétences des gens qui y travaillent. Chez Icarius, l'avion turbopropulseur est le maître des lieux : Twin-otter, Pilatus, Casa, sans oublier des avions privés à turbine. Les associations du monde parachutiste sont les principales clientes, mais on y trouve aussi les entreprises commerciales telles que Aviastyle, Soulac Sport Aérien, Boogie Performance, Baulip Sports
L'équipe se compose de 10 personnes dont les compétences vont du simple entretien à la reconstruction complète d'un Pilatus.
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Histoire de look... De mémoire de parachutiste, c'est en 1987 qu'est
apparue la première peinture originale sur un Pilatus
: il s'agissait du célèbre Turbo Mingo, qui
à l'époque était en place sur le centre
de Deland en Floride, et sur lequel est dessiné un
immense flamant rose. L'idée a fait du chemin depuis,
tout comme l'avion qui a largué et largue encore sur
de nombreux centres européens ; il appartient
aujourd'hui à Nicolas Girardin. (N.D.L.R. : au moment
où nous rédigeons ces lignes, le Turbo Mingo
assure l'activité parachutiste au
Sénégal, voir notre article dans cette
édition). En 1991 le Bravo Sierra de Gap est le
premier Pilatus français à sortir des ateliers
d'Icarius Aerotechnics avec une peinture tout aussi
originale : il est tout bleu marine et auréolé
des étoiles de l'Europe. Le dernier en date est celui
du centre d'Annemasse, dont la peinture a été
réalisée selon une idée originale de
Fabienne Prin ; une réalisation qui fait la
fierté de son créateur Icarius Aerotechnics et
de ses propriétaires. |
La déco des Pilatus
Icarius assure le démontage, le décapage, le contrôle et la peinture de toutes les pièces ainsi que le remontage de l'avion totalement «relooké» ! On peut dire que cette entreprise a été à l'origine de ces designs «hors-norme». Corinne Fitzgerald en témoigne : «Une nouvelle peinture est une grande aventure pour un centre car elle est son image de marque et elle est faite pour durer». Les dessins sortent pour la plupart de l'imagination fertile de Fabienne Prin, mais chaque centre peut évidemment choisir ses propres couleurs. Le petit dernier de l'atelier Icarius est un Pilatus en provenance des États-Unis qui, à son arrivée en France, a fait se hérisser les cheveux du propriétaire ! En effet, c'est une épave qui fut amenée dans l'atelier et qui illustre bien la spécialité de l'entreprise de Mike et Corinne Fitzgerald
La spécialité de l'atelier
2 500, c'est le nombre moyen d'heures qu'il faut aux mécaniciens pour remettre totalement sur roues un Pilatus délabré ! Une fois la carcasse achetée et ramenée dans l'atelier, l'équipe s'affaire à lui redonner vie. Une révision complète et bien souvent une modification du fuselage (changement du nez pour nouveau moteur type Pratt & Whitney, porte non adaptée ) sont nécessaires à la remise en état.
Le propriétaire a ensuite un large choix de
possibilités d'aménagement de l'intérieur et de
l'extérieur : couleurs du fuselage, de l'habitacle,
installations propres aux largages de parachutistes (marche-pied,
poignée vidéo
) ainsi que l'instrumentation de
bord. Imaginez la tête de l'heureux propriétaire du
Pilatus d'Annemasse qui s'effrayait devant une épave quand il
découvrit, complètement remis à neuf, son avion
aux couleurs révolutionnaires !
Historique du Pilatus Avion suisse construit à Stans. Nom
officiel : «Pilatus Porter PC6». Le premier est
construit en 1958 pour une utilisation dites
«multi-activités» avec une grande
caractéristique pour les atterrissages et
décollages courts. Le premier modèle est
équipé d'un moteur à piston (Lyncoming
350 cv). En 1960, lors d'une expédition en Himalaya,
le Pilatus se posera pour toujours en haut du site. On peut
encore le voir aujourd'hui. En 1961, le constructeur
décide de l'équiper d'une turbine Aztazou pour
augmenter le poids autorisé au décollage et
ses performances. Une large panoplie d'utilisation - Largage de parachutistes. 3 types de Pilatus - PC6 B1H2 : turbine A20 avec poids
autorisé au décollage de 2 200 kgs,
homologué à 9 paras Production
Pilatus
pour les paras |
L'équipe d'Icarius fait non seulement des merveilles en réhabilitant ces avions mais elle continue à les suivre tout au long de leurs heures de vol. Un suivi technique très rigoureux est mis en place. En effet, chaque avion est différent et les mécaniciens les connaissent parfaitement bien. Si un pilote rencontre un problème, il en avise immédiatement Mike et son équipe qui décideront si oui ou non l'avion peut revoler. Icarius se déplace la plupart du temps sur le centre concerné mais l'avion peut être amené à revenir dans les ateliers hauts-alpins.
Le plus d'Icarius
Tout d'abord une situation privilégiée, les Hautes-Alpes, lieu d'entraînement des équipes de France. Ensuite, et surtout, une équipe qui est à même de comprendre et de répondre rapidement aux besoins des parachutistes. Et pour cause, Mike et Michel Vidal, un des mécaniciens, sont tous deux pilotes largueur et parachutistes. Corinne n'est pas en reste avec un long passé de compétitrice de haut niveau, elle connaît bien les problèmes dus notamment au largage des équipes de V.R. A eux trois, ils sont donc très impliqués dans le milieu para et avec les avis des équipes présentes sur le site, le problème est vite résolu et l'avion efficacement adapté aux besoins. De plus, au niveau du pilotage, des conseils sont judicieusement donnés aux pilotes largueurs pour optimiser les performances de la machine. Le constructeur donne des normes d'utilisation qu'Icarius Aerotechnics aménage pour un réglage spécifique au largage de parachutistes.
En effet, la vie d'un Pilatus voué au largage para n'est pas de tout repos, pas plus que pour son pilote. Tout cela nécessite un très bon suivi technique et une utilisation optimum des ressources de la machine en préservant une plage de sécurité et de confort pour la mécanique, le pilote et les parachutistes. «L'avantage d'Icarius est qu'ils connaissent parfaitement les contraintes liées au largage, les grosses variations de vitesse que subit la machine, les atterrissages et décollages successifs, les différences de pression. Tout ceci est pris en compte au niveau de la maintenance, ce qui renforce la qualité du suivi technique» précise Sylvain Volpe, pilote-largueur.
Beaucoup de contraintes également pour les pilotes ; un parachutiste effectue en moyenne 6 montées dans la journée et en ressent la fatigue une fois le soir venu. Alors imaginez ce qu'un pilote endure toute la journée dans son avion avec souvent plus de 15 aller-retour. De plus, le travail est répétitif et l'homme subit autant que sa machine les effets des variations de pression. Le piège étant de tomber dans la monotonie
Rajoutez à cela les demandes parfois incongrues de certains parachutistes tatillons qui ne connaissent pas forcement le pilotage et vous aurez une idée de la vie d'un pilote-largueur !
Les aménagements
Pour soulager un peu les pilotes, Mike a mis au point il y a quelques années une alarme de trim qui fait partie des modifications possibles sur Pilatus Porter. Une alarme qui aurait pu éviter certains accidents... Elle se déclenche au moment où la roulette de queue quitte le sol, si le pilote omet de remettre le trim en position de vol. Le premier avion à être équipé de ce système volait à Gap, mais à présent la plupart des avions largueurs en sont dotés. Évidemment, tout ce qui modifie la structure de l'appareil d'après les normes de fabrication du constructeur, nécessite une approbation de l'aviation civile. Un dossier est alors déposé pour chaque type d'aménagement et pour chaque avion sur lequel cette opération est réalisée. Ceci est valable pour un marchepied, une poignée vidéo, une alarme, etc...
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Un autre type de modification est l'hélice quadripale. Arrivée des États-Unis et installée pour la première fois en France par Mike, cette hélice apporte une réponse aux problèmes des nuisances sonores. Elle a été testée à l'occasion de la Coupe du Monde de V.R. en 1992 sur un Pilatus de Gap alors qu'une foule énorme envahissait le terrain et visiblement le changement fut concluant même pour les plus hardis «défenseurs du ciel alpin». Depuis, d'autres centres se sont équipés en quadripale afin de diminuer les nuisances sonores.
Bons vols...
Le Pilatus est l'outil idéal pour le largage de parachutistes sur nos terrains de saut européens. Pas de rivalité cependant avec les gros porters qui sévissent aux États-Unis, il faut dire que les dimensions extraordinaires de leurs terrains de jeux sont sans commune mesure avec les nôtres ! Cet avion a donc un bel avenir devant lui et la compétence d'Icarius Aerotechnics en assure une bonne longévité dans des conditions de sécurité optimales.
Domaine d'activités : Spécialistes du Pilatus Porter, 23 Pilatus en entretien en France, Espagne, Allemagne, Italie, Suisse et Angleterre. Particularités : Reconstruction, remotorisation (changement moteurs pistons en moteurs turbines). - Modifications type Garett en Pratt & Withney En projet : - Atelier de révision générale
moteur Pratt & Withney
Aéropole - 05130 Tallard Tél. (33) 4 92 54 16 23 Fax. (33) 4 92 54 16 22 |