Le VR-8 France en entraînement dans le magnifique paysage marocain. Photo Johan Rousseau

La VR-8 France a participé au Shamrock, une compétition très connu aux USA.

 

Encart :

Le 4 voit double En double appartenance, c’est le 4 qui consacre le plus de temps à l’entraînement. Comment font-ils sur un plan professionnel ? Jérémie Rollett et Mathieu Bernier ont des postes de fonctionnaires (DRDJS professorat de sport pour Jérémie et Police nationale pour Mathieu) avec aménagement du temps de travail pour les entraînements. Julien Deguen et Guillaume Bernier travaillent à mi-temps sur des centres de parachutisme (Maubeuge pour Julien et Vannes pour Guillaume) Alex Peirera a été rappelé, mais il travaille à temps plein sans aménagement. Il assurera toutes les compétitions et il se répartit la moitié des stages avec Fabrice Rieu.

 

Crédit photo : Johan Rousseau
Le 4 France en vol relatif vertical : Un saut délire réalisé au Maroc sous forme de clin d’oeil, mais tout de même un saut à 4 points. Les plus observateurs remarqueront certainement et trouveront peut-être le «mouton noir», le 4 France n’a rien à cacher !

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Crédit photo : Régis Durand
Légende : Le VR-8 France à l’attaque d’un bloc durant le stage de Pamiers.


2008 est une année importante pour les équipes de France de vol relatif. En effet, le championnat du monde se déroulera à Maubeuge du 9 au 14 août prochain, autant dire «à la maison» pour l’équipe championne à 8 qui va remettre son titre en jeu tout en participant en double appartenance à 4. À la sortie de leur entraînement hivernal, nous faisons le point avec les 2 équipes qui sont sélectionnées pour représenter la France : le 8 et le VR-4 open. Dans la catégorie féminine, deux équipes sont encore en présélection.
Par Bruno Passe, d’après Mathieu Bernier


Le VR-8 France est composé de Manu Sarrazin, Clément Martin-St-Léon, Bruno Périn, Erwan Pouliquen, ainsi que, en double appartenance à 4, Jérémie Rollett, Julien Deguen, Mathieu et Guillaume Bernier. Les videomans sont Stéphane Mistro Pachet à 8 et Alex Pereira à 4. Les deux équipes ont effectué leurs stages hivernaux à Beni Mellal, au Maroc, durant deux semaines en janvier et deux autres en février. Pour chaque période, la première semaine était un stage à 4 et la seconde fut consacrée au 8. Les deux équipes y ont réalisé un total de 130 sauts chacune.

«Tout s’est parfaitement déroulé, les stages au Maroc furent très concluants, commente l’équipe de France à son retour, nous souhaitons remercier le staff en charge de l’activité para à Beni Mellal ainsi que le Para Club Air Maroc pour son accueil. Le choix du Maroc, plutôt que les US, fut d’abord motivé par l’utilisation du Pilatus qui sera l’avion des championnats du monde, mais aussi par le coût des stages et leur logistique (voyage court, pas de décalage horaire, facilité de logement, etc…).»

Début février, le 4 France a également effectué 4 heures 30 de soufflerie durant un stage de 5 jours réalisé à Bedford, en Angleterre. Puis, les 16 et 17 mars dernier, l’équipe a participé au Shamrock, une compétition très connue aux États-Unis et qui s’est déroulée à Deland, en Floride. « À l’issue de cette rencontre, le 4 France s’est classé second et à 5 points derrière Airspeed, l’équipe nationale américaine, explique l’équipe de France. Nous y avons réalisé une bonne moyenne de 24,7 sur dix sauts, dont un saut libre à 45 points comme meilleure manche de la compétition. Nous avons créé la surprise sur ce saut qui avait été bien travaillé avec notre entraîneur Marin Ferré. En entraînement, nous faisons 2 sauts rapides par jour : un saut de libre pur et un saut de libre avec un bloc qui inverse (17 ou 5). Sur ce libre Airspeed ne marque que 42, alors qu’ils sont généralement plus forts en libre.

Ce fut un très bon test de se confronter aux Américains, de Pilatus et à quelques mois du championnat du monde. Airspeed est au top de sa forme. Elle gagne tout depuis plus d’un an. Ce sont les grands favoris pour Maubeuge. Mais nos résultats au Shamrock font qu’ils ne vont pas arriver les doigts dans le nez, ils vont se dire qu’il y a du monde derrière. Ils ont une bonne avance mais pas le droit à l’erreur.»
La machine de guerre Airspeed est en marche, sur un mode d’entraînement assez spécial. Ils font beaucoup de soufflerie et ils alternent des journées de saut à 3500 mètres puis à 1500 mètres le lendemain. À 1500 mètres, ils enchaînent 20 à 25 sauts par jour pour travailler le premier cycle. «Étant donné leur grande expérience, c’est plutôt dans la sortie du Pilatus et les 10 premières secondes qu’ils peuvent chercher à s’améliorer, explique l’équipe de France. De Pilatus, comme il n’y a pas beaucoup de vent relatif, on subit la sortie pendant les premières secondes, le départ du saut est beaucoup plus lent que depuis un Twin ou une tranche arrière.»

Pour le reste de la saison, les équipes de France de VR ont choisi de s’entraîner à Pamiers, Tallard et Maubeuge. À Pamiers, en avril dernier, les équipes ont réalisé 75 sauts à 4 et 51 sauts à 8. Puis ce sera Tallard (mai, juillet) et Maubeuge (juin). «Notre entraînement est rythmé à la cadence de 15 jours par mois : la première semaine à 4 puis la deuxième semaine à 8. Le 4 est plus physique, alors on démarre à 4 pour être plus frais. Dans ce choix, nous bénéficions de l’expérience du 8 et 4 France de 2003 qui faisaient l’inverse et avaient conclu que c’était mieux de rajouter du monde en passant de 4 à 8.»

Les deux équipes participeront à la coupe de France de Brienne pour se préparer à une compétition en double appartenance complète. Rappelons que les objectifs affichés pour la France sont de conserver le titre à 8 et de faire un podium à 4 à Maubeuge. «Nous visons le podium à 4, mais nous avons tous dans un petit coin de la tête que si on pouvait gagner à 4 et à 8, ce serait magique ! Mais ça n’est pas notre objectif affich酻

À 4 le niveau a augmenté parmi les nations leaders. Avant c’était principalement les États-Unis et la France qui se battaient en tête du classement, maintenant il faut compter sur 4 ou 5 équipes : les Belges Hayabusa, les Norvégiens Arcterix qui viennent de réussir une belle compétition au Word Challenge de Bedford (fin mars) tout en intégrant un équipier, les Russes dont on ne connaît jamais les résultats à l’avance mais qui possèdent au moins deux équipes fortes : les Black Cat et les Sky Panter. Une de ces deux équipes sera certainement sélectionnée équipe nationale en juin prochain.
À 8, les 3 nations leaders demeurent la France, la Russie et les USA. On ne sait pas grand-chose sur les Russes. Les Américains ont composé une équipe à 8 avec les Golden Knights et les Fastrax. «Ce sont des skygods qui volaient entre 22 et 24 de moyenne à 4, commente l’équipe de France. Il faut 2 ans pour faire un bon 8 et ils sont partis de zéro alors que nous entretenons ce que l’on sait faire. Mais leur casting est bien fait à la base et ils ont les moyens pour s’entraîner. Alors où en seront-ils en août prochain ? C’est sûr, ils ne vont pas venir à Maubeuge pour rigoler !»

En outre, ils n’auront pas le handicap de la double appartenance, même si l’équipe de France ne la considère pas comme tel : «La double appartenance ne nous freinera pas pour conserver le titre à 8 car nous avons accumulé beaucoup expérience et ce n’est plus le volume de sauts qui compte, mais la qualité des stages d’entraînement et la restitution de ce qu’on sait faire en compète.» Rendez-vous est pris à Maubeuge pour supporter toutes les équipes de France, dans toutes les disciplines. ParaMag sera présent ! Et vous… ?