C’est par un championnat de type multidiscipline que la fédération a choisi de marquer le premier demi-siècle de cette rencontre nationale. Après avoir envisagé de l’organiser à Saint Yan, lieu historique où s’était déroulée la toute première édition, c’est finalement le centre de Brienne-le-Château qui fut retenu. Nous vous proposons ici une vue globale du championnat, suivie d’un reportage plus détaillé dans chaque discipline 


                                                                                      Par Thomas Malahel
                                                                                      et Bruno Passe
                     Photos Evelyne Chiarot, Sylvain Girault, Fleur Chalot, C.P.S.











Massages Shiatsu Ki réalisés bénévolement par l’école de Michèle Mathaut.









D.T.N. et D.T., à l’affût de la moindre fenêtre météo...










Médiatisation
Les parachutistes qui n’étaient pas présents à Brienne ont certainement pu voir quelques minutes de ce championnat tant il a été diffusé par les télévisions. Les 4 grandes chaînes hertziennes plus quelques télés locales étaient présentes à Brienne et plusieurs sujets ont été présentés dans les J.T. de 13h ou 20h du vendredi et samedi. C’est bon pour notre sport et c’est grâce notamment à l’excellent travail des chargés de communication de la F.F.P.




rganiser un championnat de France multidisciplines est toujours un challenge compliqué, mais le centre de Brienne s’est donné les moyens de réussir ce pari avec 2 Twin Otter et 2 Pilatus, une infrastructure gigantesque et une organisation impeccable.

Brienne c’est l’histoire d’une promesse tenue par les collectivités locales. Elle a mis du temps à se concrétiser, mais aujourd’hui tout est là. Comme nous l’avons déjà décrit dans un précédent article sur le Random 40 (Cf. ParaMag n°241 de juin 2007), le centre peut désormais profiter des vastes structures qu’offre cette ancienne base de l’O.T.A.N. Le conseil général du département de l’Aube participe financièrement à ce renouveau. Il a financé le gros ?uvre pour la mise aux normes du terrain et la rénovation de certaines parties de l’infrastructure (un grand bloc sanitaire, une salle de détente, une salle de musculation et quatre salles de cours) venait juste de se terminer avant le début du championnat de France. C’est ainsi que les compétiteurs ont été les premiers à en bénéficier. Ils avaient également à leur disposition deux salles de pliage : la première est la plus usuelle avec le bloc technique, des mezzanines pour les vidéomen et 2 écrans géants pour la retransmission des sauts. La deuxième salle est utilisée principalement en été, car semi-ouverte, elle comprend aussi l’aire de planche à roulette et, occasionnellement pour le championnat, une estrade et un podium.

Le bar-restaurant est lui aussi entièrement rénové. «Stabilo» et son équipe ont assuré avec efficacité tous les repas des centaines de compétiteurs, repas de gala y compris. La mise en place d’un système de cartes de paiement permettait notamment d’économiser un temps précieux. L’installation de 3 chapiteaux permettait aux compétiteurs de s’installer confortablement pour se restaurer.

Le camping du centre compte 250 emplacements de tentes et de caravanes, plus 12 mobil homes. Il en a surpris plus d’un par sa capacité et son charme, beaucoup d’emplacements y sont ombragés, il comporte un plan d’eau et il est situé à côté du terrain.

Il restait à soigner les petits détails pour marquer un véritable sans faute dans l’organisation de ce 50ème championnat, et ce fut fait grâce à l’engagement du personnel salarié auquel venait s’ajouter celui de nombreux bénévoles : distribution généreuse de fruits variés (et délicieux !), mise en place d’un service de massage gratuit, ouverture de quelques échoppes où chacun pouvait venir acheter un souvenir à l’effigie de ce 50ème championnat ou acheter un des produits des marques partenaires, mise à disposition d’une connexion Internet wifi gratuite et accessible dans plusieurs endroits du centre, etc.

Le site de Brienne est donc vraiment idéal et, dans le cadre d’un championnat multidiscipline, il permet de lancer plusieurs manches simultanément et sans restriction. Dans le ciel, le tube aérien est dégagé de tout trafic et au sol, la zone est gigantesque avec sa piste de 3 km de long, bordée de vastes dégagements.

Malheureusement la météo, décidement très capricieuse cette saison, est venu perturber tout cela.

Il fait pourtant beau lorsque la compétition commence, le mercredi à 16 heures. Les organisateurs ont opté pour un timing ambitieux : enregistrement des équipes et ouverture du championnat le matin du premier jour, puis trois jours de sauts pour finir le samedi soir avec le repas de gala et la fête de clôture.

Toutes les disciplines en chute passent 2 manches en cette fin d’après-midi du premier jour. Pour la P.A., le vent semble vouloir être de la partie et cette compétition s’annonce très difficile. Les pauvres PAtistes sont convoqués très tôt les matins suivants (6h45) en espérant passer une manche, mais il a déjà trop de vent en altitude. Jusqu’au jour de la clôture, des rumeurs courent sur une possible annulation des championnats en P.A. et un report en septembre. Finalement, la dernière journée permettra de valider 3 manches in extremis, ce qui est assez frustrant pour les compétiteurs mais suffisant pour la validation.

En dehors de la voltige qui parvient à passer toute ses manches, pour les autres disciplines, la cadence de sauts n’est pas non plus très élevée. Le beau temps se maintient le jeudi mais ça se gatte à partir du vendredi où de nombreux stand-by météo bloquent les compétiteurs au sol.

Le samedi débute sous un ciel «bâché» pour toutes les disciplines en chute et les tentatives pour envoyer du voile contact n’aboutissent pas.

Au total, cela donne 4 et 5 manches pour le vol relatif, 2 manches pour le voile contact et 4 manches pour les disciplines artistiques. Évidemment, en ce dernier jour de compétition passé au sol pour la plupart, les commentaires vont bon train. Fallait-il des avions supplémentaires ? Peut-être, mais même durant les périodes de beau temps, les avions restaient parfois une demi-heure au sol entre chaque manche. Il semble que la double appartenance et le respect du règlement (qui impose un temps minimum entre chaque manche avant qu’un compétiteur puisse être de nouveau appelé à l’embarquement) soient à l’origine de pertes de temps considérables lorsqu’elles sont répétitives. Quoi qu’il en soit, c’est bien la météo qui a joué les trouble-fête de ce 50ème championnat.

Cependant, lors de ces quelques manches, de très belles performances se sont exprimées. Notamment en V.R.4 où le niveau est très élevé. La nouvelle équipe de France est présente, mais aussi l’ancien V.R.4 Maubeuge, celui du mondial 2003 à Gap (Davidé, Erwan, Julos, et Marin) qui ont recomposé l’équipe pour l’occasion afin de donner un challenge aux jeunes. Il y a aussi les 4 équipes Espoirs, plus Véloce, plus les Go Fast, au total 8 équipes à plus de 16 de moyenne. Les espoirs ont progressé individuellement d’une manière incroyable ; si l’année dernière ils avaient un peu déçu au championnat, cette année ils ont épaté tout le monde (certains tournent à 21 de moyenne) prouvant que le collectif France en vol relatif fonctionne bien. La relève se prépare. À 8, il faut noter une forte participation (12 équipes) ce qui est encourageant pour la discipline.

En artistique, la participation générale est bonne, mais ne présente pas de surprise. À noter tout de même les très bons sauts libres des Osmoses de Chalon (freefly) qui arrivent directement à la 2ème place pour leur 1ère saison en N1.

En pages suivantes, les reportages par discipline donnent plus de détails sur le déroulement épreuve par épreuve.

Même si aucune discipline n’a validé la totalité de ses manches, tous les podiums ont donc bien lieu en cette dernière journée grisonnante. Ce championnat de France aurait pu se finir tristement sans la soirée de clôture. Heureusement le C.P.S. Brienne avait prévu une fête mémorable, en plein air, avec feu d’artifice, D.J. de qualité (merci à Antoine et Kevin), éclairage psychédélique, fontaine de mousse, etc. On dira ce qu’on voudra mais du bon son et une bonne ambiance remet tout le monde de bonne humeur. La fête a battu son plein tard dans la nuit et même jusqu’à l’aube pour un petit groupe de résistants. Le camping étant situé à 10 minutes à pied, ceux qui se sont couchés plus tôt n’étaient pas dérangés par les derniers teufeurs.

Félicitations donc au centre de Brienne et ses bénévoles pour l’organisation impeccable, vous auriez mérité une meilleure météo. Ce championnat a permis aux compétiteurs qui ne connaissaient pas Brienne ou qui n’y étaient pas allé depuis plus d’un an (époque où le centre connaissait encore des difficultés avec le voisinage) de découvrir un nouveau centre, où l’infrastructure est idéale et l’ambiance vraiment chaleureuse. Le C.P.S.B. devrait redevenir un des plus grands centres de France dans les années à venir 


244 septembre 2007