Saut tête en haut avec un tube en référence, au coucher du soleil.
Les journées étaient agréablement longues durant le Gap Vector Festival.


 Alors qu’une météo désolante coiffait une grande partie de la France au tout début de cet été 2007, la vallée gapençaise bénéficiait de son microclimat légendaire offrant ainsi le plus beau décor qui soit à la 3ème édition du Gap Vector Festival qui s’est déroulé du 23 juin au 1er juillet derniers 


                                        Par Patrick Passe



Tim Porter se pose non loin de la tente de 400m2, là où l'ambiance se met doucement en place en ce début de soirée.


Perspective intéressante : Loïc Jean-Albert encadre un saut de wingsuit avec l'appareil photo fixé sur la jambe. Dans la main gauche, il tient son déclencheur à distance.


Antoine Forestier, adjoint du chef de centre et mousquetaire au service des participants du Festival.


Un des plus gros «big ways» du Festival, alors que le soleil descend derrière les sommets morcelant l'horizon Gapençais.


Ambiance et sourires dans la camionnette et sa remorque parties près de 500 fois à l'embarquement durant la semaine du Gap Vector Festival.


Ambiance et sauts sympas pour le groupe de vol relatif encadré par Patrick Passe.


James Tranter dit Jimmy a su faire «causer» sa voile durant le Festival pour des flares époustouflants.





n 2005, la 1ère édition fut pour essayer, pour voir, par passion pour le parachutisme qui brûle encore et toujours dans le cœur de l’équipe dirigeante du centre école de parachutisme de Gap Tallard. En 2006, la 2ème édition confirmait que le concept du Gap Vector Festival séduisait. Et cette année, la manip affirmait son succès. La philosophie du Vector Festival est basée sur la convivialité dans un rythme de sauts effréné où chaque participant peut entrer ou sortir selon sa cadence personnelle, tout en profitant d’une organisation de sauts à la carte. Les maestros de cette fête du parachutisme sont Marc Chardavoine, directeur technique de la plate-forme, et son adjoint Antoine Forestier. Leur prestation est épaulée par toute l’équipe du centre, du secrétariat jusqu’aux packers en passant par les employés du club-house, chacun redoublant d’énergie pour qu’aucun grain de sable ne vienne enrayer la mécanique parfaitement huilée qui dilate la cadence de sauts du petit matin jusqu’au coucher du soleil. Comme pour les deux éditions précédentes, le Festival fut principalement sponsorisé par Vector. Dans l’ordre d’importance, les autres partenaires qui ont permis de valoriser l’événement furent : Vector – UPT, Performance Designs, Vigil - AAD, Sky Blue Sports, Fly your Body, Larsen & Brusgaard, Icarius Aerotechnics, Le «Phlint» Philippe Mauduit, Alti-2.

Animation

Le Gap Vector Festival séduit aussi par son pool d’organisateurs de sauts en freefly surtout, et aussi en wingsuit ainsi qu’en vol relatif. Ces organisateurs ont plus exactement l’âme d’animateurs puisque la philosophie du Festival se reflète dans leur façon de travailler. Ils sont à la disposition des sautants pour que l’ambiance d’une journée de sauts soit d’abord axée sur le plaisir d’être là et le pur bonheur de sauter tout en développant leur technique individuelle sans aucune rigueur. En freefly, le pool d’organisateurs était constitué de flyers sponsorisés par Vector tels qu’Emmanuelle Célicout, l’Italien Filippo Fabbi et Philippe Vallaud. Il y avait aussi Arnaud Fletcher, l’Américain James Tranter, Pascal Gauchot, Tim Porter et Wendy Smith qui assuraient davantage le rôle de vidéo extérieure. La plupart des participants étaient des freeflyers intermédiaires qui ont donc pu bénéficier d’un encadrement de qualité pour se perfectionner, découvrir et profiter de la vision personnalisée des différents organisateurs en matière de freefly. Au-delà de cet encadrement «ouvert à tous» correspondant à la philosophie du Festival, des groupes plus importants constitués de freeflyers expérimentés ont réalisé des sauts plus techniques ainsi que des big ways. Ces plus gros sauts de 10 à 20 personnes étaient structurés par quelques-uns des organisateurs et menés principalement par Filippo Fabbi qui a acquis, au fil du temps, une large expérience en la matière au sein des événements organisés par Babylon à Ampuria. L’atelier «wingsuit» était animé par Loïc Jean-Albert et Stéphane Zunino qui ont encadré des sauts de tous niveaux et fait découvrir les exaltations de la discipline à un grand nombre de gens grâce à la combinaison Access conçue spécialement par Fly Your Body pour la découverte et le perfectionnement.

En vol relatif, Patrick Passe animait un groupe grossissant jusqu’à une petite vingtaine de personnes en deuxième partie du Festival. Des sauts qualitatifs dans une ambiance relax ont permis aux jeunes et aux plus expérimentés d’affûter leur piqué, leur approche, leur vol et tout ce qui permet d’être un relativeur entier. Aux côtés de Patrick, Damien Sorlin contribua à stimuler ce groupe tout en doublant sa tâche par l’encadrement d’un ou deux autres groupes de relativeurs débutants. Damien totalisa 95 sauts d’animation à l’issue du Festival. Les moyens aériens de ce 3ème Vector Festival étaient alléchants avec le Twin et le Pil du centre équipés d’A34, le Beech 99 de Yan au taux de grimpé remarquable et le Casa de Boogie Performance avec sa tranche arrière particulièrement appréciable pour les sauts de groupes. Des sauts d’hélicoptère Ecureuil à un prix très intéressant (49,90 euros) étaient également proposés durant les deux week-ends du Festival.

La traditionnelle tente de 400 m2, avec plancher en bois cette année, était installée devant les hangars du centre. Le jour, elle recevait les stands des principaux sponsors y présentant ou proposant leur matériel à l’essai ainsi que quelques échoppes telles que Philippe Mauduit, ses tee shirts et tableaux, et aussi Fly Your Body avec des wingsuits en démo et divers produits Salomon. Le soir, l’ambiance chaleureuse du Festival s’y perpétuait avec un bar, la sono, l’écran géant pour les vidéos de la journée, montées par Sophie Guibal (Indasky) assistée de Wendy Smith, et avec les repas proposés chaque soir par Lisette de la Pizzeria du Château à Tallard.

Orchestration

Marc Chardavoine à l’avionnage et à la supervision ainsi qu’Antoine Forestier sur la plate-forme technique formaient un tandem efficace et parfaitement rodé assurant au quotidien une totale fluidité dans le déroulement des séances de sauts. Le binôme était assisté de Werner Norenberg au sol, aux camions pour l’embarquement Sylviane Jardel et Thierry Raguenet en tant que bénévoles, Samantha Roche et Valérie Fort au secrétariat ainsi que les moniteurs Bertrand Fontenau et Nicolas Gaudin. Au club-house et pour les soirées il y avait Franck, Angélique, Luc et Aurélie. Forts de leur expérience sur une DZ aux conditions de vent souvent turbulent durant les après-midi d’été, le chef de centre et son adjoint ont toujours su prendre les bonnes décisions quand la manche à air titillait l’horizontale. Ainsi, les stand-by s’imposaient seulement au-delà d’un vent qui semblait trop fort mais qui ne l’était pas encore suffisamment pour contraindre les plus expérimentés à rester au sol. C’est donc en prenant tout ce qu’il y avait à prendre de 8 heures du matin jusqu’au coucher du soleil que le Gap Vector Festival totalisa 7800 sauts durant la semaine, avec de remarquables journées à environ 1200 sauts. Le respect des consignes de sécurité ordonnées par le centre permit de conclure cette plaisante semaine sans le moindre incident, et cela malgré le trafic incessant des avions au largage et des nombreux posés.

La dernière soirée du Festival s’anima encore davantage et plus particulièrement pour la loterie où de jolis prix étaient à gagner. Malheureusement, et pour seul grain de sable de la semaine, une panne micro ne permit pas de mettre en valeur le tirage au sort pour lequel le plus gros lot se trouvaient un parachute complet composé d’un sac-harnais Vector, deux voiles Performance Designs et un déclencheur automatique Vigil. D’autres prix furent également tirés du chapeau tels que des altimètres sonores Larsen & Brusgaard, des bons de réduction Vigil AAD et Fly your Body, des sauts offerts par Icarius Aerotechnic, des altimètres Alti 2 et des t-shirts «Phlint». L’absence de sono a aussi privé l’assemblée parachutiste du discours attendu de Marc Chardavoine, mettant un point final à ce rendez-vous chaleureux. Cette lacune fut rapidement noyée dans quelques verres de champagne accompagnés de pâtisseries durant un pot offert par le centre.

Conclusion

Avec un total de 250 inscrits et une augmentation d’activité de 30% sur l’édition de l’an passé, le Gap Vector Festival s’inscrit désormais comme le plus gros rendez-vous français dans le style boogie. Le pari lancé en 2005 par le centre de parachutisme de Tallard fut donc rapidement gagné. Ce rendez-vous ensoleillé a aussi le mérite d’avoir un caractère unique alors qu’il n’est guère facile de se démarquer des nombreux rassemblements qui foisonnent sur l’hexagone au fil des saisons. Que manquerait-il donc pour que le Gap Vector Festival s’auréole de perfection ?... Davantage de freeflyers et de relativeurs expérimentés, peut-être, afin de profiter des moyens aériens mis en place qui permettraient d’emmener de gros «big ways» dans le ciel de Tallard. Pour le reste, tous les ingrédients y sont. Et, pour l’équipe du centre gapençais, il ne reste plus qu’à bonifier annuellement sa recette afin que son Festival soit toujours le rendez-vous que de nombreux parachutistes souhaitent ne pas manquer 


Patrick Passe Wendy Smith Philippe Vallaud
Manu Célicout Damien Sorlin Sophie Guibal Marc Chardavoine
243 août 2007