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Les freeflyers argentins qui ont doublé les scènes de chute.
Montage d’une caméra format HDV sur un casque .
Tournage à l’intérieur de l’avion.
Et voici un atterrissage de cinéma.
Un des comédiens argentins face à la statue.
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Voilà pour les deux films que nous pouvons voir en France, mais la campagne étant européenne, il existe un troisième film, avec le troisième parachutiste dont le Babybel roule sous la porte d’entrée principale d’une maison. Quand le parachutiste sonne, une jeune femme lui ouvre en même temps qu’elle mange... son Babybel. Si vous n’avez pas eu la possibilité de visionner ces films, vous pouvez peut-être essayer via Internet car ils sont proposés sur le site www.babybel.fr, en cliquant sur Saga Pub et en allant jusqu’à 2006. Je dis "peut-être", car au moment de notre bouclage, le site n’avait pas l’air encore très au point puisque seule la bande son des spots était accessible, mais peut-être que cela a été amélioré depuis. Les films ont été tournés en Argentine, durant le mois de février, par le réalisateur anglais Graham Rose. Bien que spécialiste des films publicitaires de comédie, ce réalisateur n’a aucune connaissance en matière de parachutisme, pas plus que les producteurs ou l’agence de publicité. L’idée d’utiliser le parachutisme est venue par hasard, du fait de la stratégie de la marque qui consiste à construire des comédies à partir de l’idée de "lancer en l’air le produit". Mais pourquoi aller tourner en Argentine ? Ce pays n’est pas particulièrement réputé pour sa pratique du parachutisme, ni pour ses infrastructures. Par contre il est situé dans l’hémisphère sud, et donc en février, c’est le plein été. Depuis quelques années, une très grande majorité de films diffusés au printemps, ou en été en France et en Europe, est ainsi tournée dans l’hémisphère sud, principalement en Afrique du Sud. C’était le cas des films pour l’Opel Zafira, pour lesquels ParaMag avait également présenté un article sur les coulisses du tournage (Cf. ParaMag n°218 de juillet 2005). D’autre part, l’Argentine fait face depuis quelques années à une sérieuse crise financière et les prix ont beaucoup baissé dans ce pays. C’est le cas des tarifs des comédiens, mais aussi des techniciens, et même en déplaçant une dizaine de personnes depuis l’Europe, cela revient moins cher que de tourner en France. L’Argentine offre en plus l’avantage d’avoir une population d’origine majoritairement européenne (espagnole, mais aussi italienne et allemande) ce qui permet de trouver facilement des comédiens pouvant figurer dans des films européens, mais aussi de trouver des lieux de tournages rappelant l’Europe dans l’architecture des lieux publics ou des maisons. Enfin, après des années à avoir passé l’hiver en Afrique du Sud, les gens des agences de pub ont, depuis un an ou deux, envie de changer et l’Argentine est devenue la destination "à la mode". Dans le cas des films Babybel, ce choix a un peu compliqué la production qui a été obligée de faire venir un Pilatus depuis l’Uruguay jusqu’au petit terrain de Los Lobos (situé à une centaine de kilomètres de Buenos Aires), juste pour tourner les quelques secondes de chute libre. Les freeflyers argentins qui doublaient ces scènes de chute étaient ravis et ils ont très bien fait ce qui leur était demandé. Surtout qu’en réalité, ils ne poursuivaient que du vide, les mini-Babybel qu’ils tentent d’attraper en chute ayant été rajoutés à l’image, en post-production et après le tournage. Les images en chute ont été tournées en vidéo HD, au format HDV, avec la nouvelle petite caméra de Sony HVR Z1 équipée des lentilles grand angles Century amenées de France. La volonté de tourner en HD était motivée par la garantie d’avoir la meilleure qualité d’image possible, tout en utilisant une caméra de petite taille, facilement montable sur un casque. Le résultat est plutôt bon, bien que le HDV soit un format encore difficile à manipuler et surtout à adapter en vidéo. Mais c’est certainement l’avenir pour les prises de vue de qualité à un coût nettement inférieur au 16mm. Le reste du film était tourné en 35mm. Ce qui est amusant, c’est que toute la séquence de départ est tournée dans un autre Pilatus, hors d’état de vol et appartenant à la gendarmerie argentine, dans un hangar proche du centre de Buenos Aires, avec la technique du fond bleu pour incruster les images de ciel. Toute cette séquence étant majoritairement tournée de nuit dans ce hangar servant de studio. Le "stylisme", c’est-à-dire les choix des combinaisons, des casques, des sac-harnais et des voiles, a été fait sur place par une parachutiste du centre de Los Lobos. Le choix des couleurs était important, car chaque film met en avant un des trois parachutistes, de la phase de chute jusqu’au sol, et il fallait donc des couleurs dominantes vives mais bien distinctes pour différencier les personnages d’un spot à un autre. Bien évidemment, les comédiens que l’on voit au sol et à l’intérieur du Pilatus ne sont pas les parachutistes qui ont sauté, mais cela se voit moins que dans d’autres films.
Globalement les actions présentées dans ces films ne sont ni ridicules, ni utopiques comme c’est trop souvent le cas dans les publicités mettant en scène notre sport. Cette fois on peut même y voir un rappel élémentaire : une fois posé, il vaut mieux ramasser sa voile, plutôt que de courir en la laissant traîner derrière soi...
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