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Le groupe au sommet dune pente surnommée Pioneer,
juste avant le premier vol de la première journée du stage.
Préparation au premier décollage avec laide des instructeurs.
Décollage de Pioneer sous une voile de type Sabre.
Peu de vent, des caissons extérieurs qui tardent à se mettre en pression, il va falloir courir ! Cette image montre bien langle de la pente, en comparaison avec le plan deau et la route, en arrière-plan.
La voile vient dobtenir la portance nécessaire au décollage, le swoop va pouvoir commencer. Il sagit dun modèle spécifique au ground launching. Les caissons sont tous croisés et les trois cellules du milieu sont complètement ouvertes pour un gonflage plus rapide.
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Le "ground launching" consiste principalement à gonfler une voile de parachute sur une colline et la piloter jusquà une zone de posé. Cela peut sembler simple mais le ground launching réussi et en sécurité requiert des connaissances et exige une attention portée à de nombreux détails. Laérologie, le terrain, le design de la voile, la condition physique du pilote et son expérience comptent parmi les facteurs importants. Dans cette discipline, le pilote passe du temps avec sa voile posée sur le sol ou volant près du sol. Il apprend toutes les façons de la contrôler (aux commandes, aux élévateurs avant et arrière et au harnais). Il découvre le domaine de vol de sa voile et les bonnes actions à mener pour la piloter. Le G.L.C. a formé des parachutistes avec 90 sauts et les a suivis dans le cadre dune école de pilotage sous voile sur un centre avec dexcellent résultats. Selon Jim Slaton : les parachutistes qui viennent au G.L.C. approfondissent leurs connaissances en pilotage et cela se voit lors des sauts davion, ce processus est similaire au travail en soufflerie pour la chute. Il est même possible dapprendre à piloter une voile avant son premier saut.
Le vent est un facteur plus critique pour le ground launching que pour le parachutisme. Lusage dun anémomètre à main de bonne qualité est vivement recommandé. Les débutants sont généralement limités à des vents inférieurs à 5 m/s et même pour des personnes très expérimentées, un vent au-delà de 7 m/s peut être très risqué et doit être évité. Les turbulences peuvent être très dangereuses. Une seule rafale peut très bien soulever un pilote ou le traîner sur de grandes distances. À certains endroits, il est possible de partir avec un vent de travers mais le long des reliefs, ces conditions sont souvent imprévisibles et turbulentes.
Lopération de gonflage du parachute au-dessus de la tête sapparente à la technique du cerf-volant. Elle peut être réalisée grâce au vent, au déplacement du pilote ou une combinaison des deux. Pour sentraîner, le gonflage peut être effectué en toute sécurité sans être installé dans le harnais. La même opération réalisée dans le harnais demande plus de soin. Laérologie et les obstacles avoisinants doivent être pris en compte. Le G.L.C. dispose de prés dégagés pour le gonflage. De plus, cela donne loccasion aux pilotes de tester les réactions de la voile aux différents gestes. Les caractéristiques de gonflage varient énormément selon la forme, la taille ou la charge alaire de la voile. Les parachutes à caissons ouverts se gonflent plus facilement mais sont plus difficiles à manier par vents forts. Comme en vol, les profils moins performants réagissent moins vite au changement de vent et aux actions du pilote.
Les parachutistes débutants trouvent souvent quun peu de vent simplifie latterrissage car la vitesse horizontale de la voile sen trouve réduite. De la même manière, un vent régulier de moins de 5 m/s aide les débutants du ground launching. Afin dobtenir la portance nécessaire au décollage, il faut que le flux dair au-dessus de laile gonflée atteigne un niveau suffisant. Sil ny a pas de vent, la pression de gonflage et le flux dair au-dessus de laile doivent être obtenus en dévalant la colline en courant. Sans vent, le gonflage nest possible quen tirant la voile ou avec de laide. Le vent de face réduit la vitesse de course et la distance nécessaire au décollage - le vent fournit une partie du flux dair. Comme les paras adeptes du swoop, les habitués du ground launching préfèrent souvent labsence de vent. Tout vent de face diminue la vitesse sol et ainsi lintensité du vol. Les voiles utilisées sont calées avec un angle de plané donné. Toute colline avec une pente plus raide que la trajectoire naturelle des ailes est candidate pour accueillir du ground launching - du moment que laérologie et le relief le permettent. Si vous pouvez courir et comprendre quelques notions simples, vous pouvez faire du ground launching. Dans de bonnes conditions, il suffit de quelques pas rapides pour partir. Quand un flux dair suffisant est établi sur le dessus de laile, une action douce sur les freins ou les élévateurs arrière permet le décollage. A la fin du stage, les pilotes décollent seuls et volent plus de 60 secondes. Des collines mieux adaptées pourraient permettre des vols de plus de 2 minutes. Labsence de séquence douverture du parachute implique quil ny a pas besoin de plier ! Si la météo est bonne, le nombre de vols nest limité que par la capacité du pilote à remonter les pentes à pied. Les stagiaires se sont présentés avec toutes sortes de voiles et parmi celles utilisées avec succès, on trouve les modèles suivants : Sabre 150, Sabre 135, GLX 130, Hurricane 120, Stiletto 120, Alpha 117 et Set 400. Au bilan du stage, la nouvelle GLX (Ground Launch Extreme) sest avérée être la favorite du groupe. Les participants ont constaté que les petites voiles sont beaucoup plus difficiles à maîtriser, voire impossibles à faire décoller dans certaines conditions. Dailleurs, Slaton a choisi la version 135 pieds carrés de la GLX pour son école. La GLX est une voile dérivée de la Daedalus JVX (ancêtre dIcarus). Elle est réalisée avec un tissu résistant (du type de celui utilisé en parapente) et a des suspentes continues pour la robustesse. Les caissons sont tous croisés et les trois cellules du milieu sont complètement ouvertes pour un gonflage plus rapide. Les stabilisateurs sont supprimés et les six cellules extérieures sont presque totalement fermées pour une meilleure efficacité aérodynamique. La GLX est conçue pour résister à lusure due au ground launching mais cette voile ne doit pas être utilisée pour le saut davion. Une autre voile spécialement conçue pour cette activité est la GLS (Ground Launch Sport) qui est disponible en deux versions - une de type Safire et une de type Crossfire - avec des paramètres adaptés au ground launching.
Les sensations du ground launching sont très proches de celles du swoop. La vision du sol défilant sous les pieds donne une impression de grande vitesse. Tracer des trajectoires courbes sur les collines apporte une dimension supplémentaire. La technique pour un départ en souplesse demande une bonne maîtrise des actions sur les élévateurs avant, arrière, les commandes et le harnais. Lorsque la hauteur sol est suffisante pendant le vol, il ny a aucun problème à sentraîner aux changements de position des mains pour aller des commandes (pendant le décollage) aux élévateurs arrière (pendant le vol) puis de nouveau aux commandes (pour le posé). La "mémoire" musculaire se développe rapidement de cette manière. Les vols de pente durent plusieurs dizaines de secondes, bien plus que la durée dun atterrissage après un saut. Le risque de distraction est minime. Il ny a pas de trafic à gérer, pas dapproche à faire et pas de virage bas : juste le pilote, son aile et la nature. La formation délivrée au Ground Launch Center est centrée sur la connaissance des ailes et sur le développement de lhabileté des pilotes. Laugmentation du temps passé à voler près du sol est un outil précieux pour explorer le domaine de vol des voiles. Les parachutistes de tous niveaux peuvent apprendre beaucoup dans ce contexte : sur les ailes, leurs temps de réponse aux ordres donnés et lamélioration des techniques de posé.
Lors des stages au G.L.C., la partie théorique couvre le matériel, laérodynamique de base, laérologie, le relief, les techniques de départ, la sécurité et les procédures en cas de problème. Toute la théorie est complétée par une importante partie de mise en pratique. La totalité des cours se termine par un test écrit qui permet dobtenir un diplôme de premier niveau. Ce certificat permet daccéder à des stages de plus haut niveau, au Blade running (slalom sous voile le long des pistes de ski) et autres évènements organisés par le G.L.C.
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