Le groupe au sommet d’une pente surnommée “Pioneer”, juste avant le premier vol de la première journée du stage.

Préparation au premier décollage avec l’aide des instructeurs.

Décollage de “Pioneer” sous une voile de type Sabre.

Peu de vent, des caissons extérieurs qui tardent à se mettre en pression, il va falloir courir ! Cette image montre bien l’angle de la pente, en comparaison avec le plan d’eau et la route, en arrière-plan.

La voile vient d’obtenir la portance nécessaire au décollage, le swoop va pouvoir commencer. Il s’agit d’un modèle spécifique au ground launching. Les caissons sont tous croisés et les trois cellules du milieu sont complètement ouvertes pour un gonflage plus rapide.

Jim Slaton,
en quelques mots...


Vainqueur des nationaux U.S. de pilotage sous voile, Jim Slaton est un des meilleurs compétiteurs de la discipline. Il a établi des records de distance et il est régulièrement présent sur les podiums du Pro Swooping Tour et autres compétitions de canopy piloting. Pilote d’essai depuis 1998 pour le fabricant de voiles Icarus, il est toujours impliqué dans la recherche et développement pour le fabricant néo-zélandais. Il contribua largement à la création des premières compétitions de canopy piloting et fut choisi par B.J. Worth (à l’époque président de la F.A.I.) pour présenter cette nouvelle discipline à la C.I.P. en 2003.
La Californie est sa région natale...

Bonus vidéo
Pas très facile de se faire une idée réaliste de ce qu’est le ground launching sur des images fixes...
Cliquez ICI pour un long swoop à visionner sous forme d’un petit film vidéo fourni par le G.L.C. : "Dingo on a GLX".



                               Par Sean Gunn
                               Traduction Jeff Ripoche



  Voici une nouvelle qui va plaire aux amateurs de sensations à haute vitesse, aux passionnés de pilotage sous voile et de swoop. Le Ground Launch Center (G.L.C.) a été ouvert par Jim Slaton à Lake Isabella, une tranquille bourgade de montagne, en Californie. Basiquement, il s’agit de vol de pente en parachute. De manière formelle, le "ground launching" en parachute est considéré comme du parapente par l’aviation civile américaine. Mais la vocation du G.L.C. est de devenir l’équivalent de la soufflerie en matière de swooping 


e deuxième stage conduit au G.L.C. s’est tenu du 17 au 20 février dernier avec 8 stagiaires venant d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Japon et des U.S.A. Malgré le vent et la pluie, tout le monde a pu voler chaque jour.

Le "ground launching" consiste principalement à gonfler une voile de parachute sur une colline et la piloter jusqu’à une zone de posé. Cela peut sembler simple mais le ground launching réussi et en sécurité requiert des connaissances et exige une attention portée à de nombreux détails. L’aérologie, le terrain, le design de la voile, la condition physique du pilote et son expérience comptent parmi les facteurs importants.

Dans cette discipline, le pilote passe du temps avec sa voile posée sur le sol ou volant près du sol. Il apprend toutes les façons de la contrôler (aux commandes, aux élévateurs avant et arrière et au harnais). Il découvre le domaine de vol de sa voile et les bonnes actions à mener pour la piloter.

Le G.L.C. a formé des parachutistes avec 90 sauts et les a suivis dans le cadre d’une école de pilotage sous voile sur un centre avec d’excellent résultats. Selon Jim Slaton : “les parachutistes qui viennent au G.L.C. approfondissent leurs connaissances en pilotage et cela se voit lors des sauts d’avion, ce processus est similaire au travail en soufflerie pour la chute”. Il est même possible d’apprendre à piloter une voile avant son premier saut.


L’aérologie

Le vent est un facteur plus critique pour le ground launching que pour le parachutisme. L’usage d’un anémomètre à main de bonne qualité est vivement recommandé. Les débutants sont généralement limités à des vents inférieurs à 5 m/s et même pour des personnes très expérimentées, un vent au-delà de 7 m/s peut être très risqué et doit être évité.

Les turbulences peuvent être très dangereuses. Une seule rafale peut très bien soulever un pilote ou le traîner sur de grandes distances. À certains endroits, il est possible de partir avec un vent de travers mais le long des reliefs, ces conditions sont souvent imprévisibles et turbulentes.


Le gonflage

L’opération de gonflage du parachute au-dessus de la tête s’apparente à la technique du cerf-volant. Elle peut être réalisée grâce au vent, au déplacement du pilote ou une combinaison des deux. Pour s’entraîner, le gonflage peut être effectué en toute sécurité sans être installé dans le harnais. La même opération réalisée dans le harnais demande plus de soin. L’aérologie et les obstacles avoisinants doivent être pris en compte. Le G.L.C. dispose de prés dégagés pour le gonflage. De plus, cela donne l’occasion aux pilotes de tester les réactions de la voile aux différents gestes.

Les caractéristiques de gonflage varient énormément selon la forme, la taille ou la charge alaire de la voile. Les parachutes à caissons ouverts se gonflent plus facilement mais sont plus difficiles à manier par vents forts. Comme en vol, les profils moins performants réagissent moins vite au changement de vent et aux actions du pilote.


Le départ

Les parachutistes débutants trouvent souvent qu’un peu de vent simplifie l’atterrissage car la vitesse horizontale de la voile s’en trouve réduite. De la même manière, un vent régulier de moins de 5 m/s aide les débutants du ground launching.

Afin d’obtenir la portance nécessaire au décollage, il faut que le flux d’air au-dessus de l’aile gonflée atteigne un niveau suffisant. S’il n’y a pas de vent, la pression de gonflage et le flux d’air au-dessus de l’aile doivent être obtenus en dévalant la colline en courant. Sans vent, le gonflage n’est possible qu’en tirant la voile ou avec de l’aide.

Le vent de face réduit la vitesse de course et la distance nécessaire au décollage - le vent fournit une partie du flux d’air. Comme les paras adeptes du swoop, les habitués du ground launching préfèrent souvent l’absence de vent. Tout vent de face diminue la vitesse sol et ainsi l’intensité du vol.

Les voiles utilisées sont calées avec un angle de plané donné. Toute colline avec une pente plus raide que la trajectoire naturelle des ailes est candidate pour accueillir du ground launching - du moment que l’aérologie et le relief le permettent.

Si vous pouvez courir et comprendre quelques notions simples, vous pouvez faire du ground launching. Dans de bonnes conditions, il suffit de quelques pas rapides pour partir. Quand un flux d’air suffisant est établi sur le dessus de l’aile, une action douce sur les freins ou les élévateurs arrière permet le décollage.

A la fin du stage, les pilotes décollent seuls et volent plus de 60 secondes. Des collines mieux adaptées pourraient permettre des vols de plus de 2 minutes. L’absence de séquence d’ouverture du parachute implique qu’il n’y a pas besoin de plier ! Si la météo est bonne, le nombre de vols n’est limité que par la capacité du pilote à remonter les pentes à pied.

Les stagiaires se sont présentés avec toutes sortes de voiles et parmi celles utilisées avec succès, on trouve les modèles suivants : Sabre 150, Sabre 135, GLX 130, Hurricane 120, Stiletto 120, Alpha 117 et Set 400. Au bilan du stage, la nouvelle GLX (Ground Launch Extreme) s’est avérée être la favorite du groupe.

Les participants ont constaté que les petites voiles sont beaucoup plus difficiles à maîtriser, voire impossibles à faire décoller dans certaines conditions. D’ailleurs, Slaton a choisi la version 135 pieds carrés de la GLX pour son école.

La GLX est une voile dérivée de la Daedalus JVX (ancêtre d’Icarus). Elle est réalisée avec un tissu résistant (du type de celui utilisé en parapente) et a des suspentes continues pour la robustesse. Les caissons sont tous croisés et les trois cellules du milieu sont complètement ouvertes pour un gonflage plus rapide. Les stabilisateurs sont supprimés et les six cellules extérieures sont presque totalement fermées pour une meilleure efficacité aérodynamique. La GLX est conçue pour résister à l’usure due au ground launching mais cette voile ne doit pas être utilisée pour le saut d’avion.

Une autre voile spécialement conçue pour cette activité est la GLS (Ground Launch Sport) qui est disponible en deux versions - une de type Safire et une de type Crossfire - avec des paramètres adaptés au ground launching.


L’expérience globale

Les sensations du ground launching sont très proches de celles du swoop. La vision du sol défilant sous les pieds donne une impression de grande vitesse. Tracer des trajectoires courbes sur les collines apporte une dimension supplémentaire.

La technique pour un départ en souplesse demande une bonne maîtrise des actions sur les élévateurs avant, arrière, les commandes et le harnais. Lorsque la hauteur sol est suffisante pendant le vol, il n’y a aucun problème à s’entraîner aux changements de position des mains pour aller des commandes (pendant le décollage) aux élévateurs arrière (pendant le vol) puis de nouveau aux commandes (pour le posé). La "mémoire" musculaire se développe rapidement de cette manière.

Les vols de pente durent plusieurs dizaines de secondes, bien plus que la durée d’un atterrissage après un saut. Le risque de distraction est minime. Il n’y a pas de trafic à gérer, pas d’approche à faire et pas de virage bas : juste le pilote, son aile et la nature.

La formation délivrée au Ground Launch Center est centrée sur la connaissance des ailes et sur le développement de l’habileté des pilotes. L’augmentation du temps passé à voler près du sol est un outil précieux pour explorer le domaine de vol des voiles. Les parachutistes de tous niveaux peuvent apprendre beaucoup dans ce contexte : sur les ailes, leurs temps de réponse aux ordres donnés et l’amélioration des techniques de posé.

Lors des stages au G.L.C., la partie théorique couvre le matériel, l’aérodynamique de base, l’aérologie, le relief, les techniques de départ, la sécurité et les procédures en cas de problème. Toute la théorie est complétée par une importante partie de mise en pratique. La totalité des cours se termine par un test écrit qui permet d’obtenir un diplôme de premier niveau. Ce certificat permet d’accéder à des stages de plus haut niveau, au Blade running (slalom sous voile le long des pistes de ski) et autres évènements organisés par le G.L.C.  



 Plus de détails sur le Ground Launch Center et les évènements à venir, sur Internet : www.canopypiloting.com/glc.htm



216 mai 2005