Par Martin Ciekala

Un après-Noël venteux pour les habitués de la Costa-Brava

Comment peut-on qualifier ce boogie espagnol ? Traditionnel, incontournable, indémodable... Nombreux sont les qualificatifs pour décrire ce qui reste sans aucun doute la plus grande concentration de parachutistes européens en fin d’année 

a eu lieu pour la énième fois sur la drop-zone d’Empuriabrava en Espagne du 25 décembre au 3 janvier dernier. Un peu moins de 400 parachutistes provenant de 16 pays ont participé à cette concentration. Les sauts du boogie additionnés à ceux réalisés le reste de l’année amènent le centre à un total de 104.249 sauts pour la saison 2004. A nouveau une belle performance qui fait toujours d’Empuria le premier centre d’Europe en volume de sauts.

La mauvaise météo fut récurrente avec la présence d’une tramontane tout au long de la semaine alors que l’ensoleillement était au rendez-vous. Seulement quatre jours de saut ont été possibles sur pratiquement 10 jours de boogie ! Un vrai supplice pour ceux et celles qui étaient présents durant toute la durée du rassemblement. Heureusement que la ville d’Empuriabrava et ses environs offrent bon nombre d’activités afin de faire passer le temps.

Comme chaque année, le centre a augmenté pour l’occasion ses moyens aériens : Trois Super Otter, un Pilatus et pour la seconde année l’hélicoptère de type Ecureuil de Pierre et Julie, qui emmène quatre parachutistes pour des largages à 2000 mètres. A l’origine les largages devaient avoir lieu au-dessus de la plage, mais compte tenu des conditions, ces derniers se sont fait sur le centre. Par contre la montée en altitude était digne du "Salaire de la peur" : rase-mottes sur la ville et la mer, et bien évidemment toutes les sensations qui se dégagent du pilotage d’une telle machine avant d’arriver à l’altitude de largage. Que du bonheur !

Côté organisation des sauts, sept organisateurs en vol relatif étaient présents. Milko, Billy Payn, Caroline, Cartsen, Regan et Livio. Chacun de ces loadmasters a pu quand même effectuer un certain nombre de sauts avec son groupe. Les deux principaux groupes (16 à 20 personnes) ont réalisé des séquences d’une moyenne de 4 à 5 points.

Les membres de l’équipe Babylon, sous la houlette de Stéphane Fardel, en plus de leur travail d’instructeurs, ont organisé gratuitement des sauts pour les plus confirmés de la discipline.

Loïc Jean-Albert et Cathy Pichon de Fly your Body ont organisé des sauts de wingsuit ainsi que de l’initiation à leur dernier modèle, l’Access.

La compétition du 10 vitesse, sponsorisée par l’institution nocturne locale, le Surf ‘Inn, a eu lieu le 31 décembre. Cette année, le record du nombre de manches validées fut battu (!). Deux manches on pu tout de même être réalisées pour le plus grand plaisir des sept équipes engagées (l’an passé, la tramontane avait empêché de terminer et de valider ne serait-ce que la première manche ! Exit l’édition 2003 !). Le trophée a été remporté par l’équipe locale, principalement constituée des instructeurs du centre. A la seconde place on trouve l’équipe In The Hedge et pour finir, l’équipe des Vénérables, constituée de Français, emmenés par l’infatigable Bernard Colas.

L’ambiance est toujours la même, à savoir celle d’un boogie : très bonne lorsque ça saute et moribonde en cas de stand-by météo. C'est-à-dire, la traditionnelle journée, "café-clope", si vous voyez ce que je veux dire... !

La fameuse tombola organisée pour l’occasion fut comme chaque année un moment important et attrayant compte tenu de la grande quantité de cadeaux tirés au sort (pour plus de 10.000 euros de prix). Le premier prix était un ensemble complet Javelin Odyssey + voile principale et secours de Performance Designs. Aerodyne a également offert une voile principale.

Seul bémol au tableau (il en faut quand même un!), en dehors du temps : l’inscription obligatoire de 54 euros, même pour un seul et unique saut, pas très commercial diront certains !

La nuit la plus agitée fut certainement celle du 31 au Surf’Inn. Ce bar demeure le rendez-vous incontournable des noctambules et le point de ralliement des parachutistes, le soir du réveillon du nouvel an : l’alcool coule à flot, la musique est enivrante, des images de chute sont diffusées sur des téléviseurs haut perchés. Ainsi les clients de passage et les parachutistes assidus s’offrent quelques heures d’un voyage qui les mène jusqu’aux 12 coups de minuit et quelques aspirines le lendemain. Un endroit à découvrir ou redécouvrir, car comme vous l’avez compris, c’est un haut lieu de la "Fiesta".

En définitif, et après des années d’existence, ce boogie fait toujours salle comble, même si plus rien d’extraordinaire ne s’y passe. C’est une mécanique bien rodée, à l’image du fonctionnement du centre, tous ceux qui y ont goûté une fois reviennent pratiquement chaque année !