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Olivier Metrot, le DT : à fond - àfond !
Cathy Gallet, Sandy Labattu et Severine Bocquet, du V.R.5 France, ont essayé de transmettre au mieux leur excellente technique. Elles étaient également marraines de la manifestation.
La photo de famille avec le t-shirt offert la jeune société "4thirty6". Ci-dessous le t-shirt officiel du rassemblement.
Pascal Gauchot dirige
lencadrement en freefly.
La "surprise", pas encore complétement dévoilée...
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Dès notre arrivée, laccueil se veut attentionné et efficace. Chaque fille reçoit un petit dossier informatif sur la Meurthe et Moselle, ainsi quun programme des activités. A la mi-journée, le président Jean-François Angles nous accueille par un petit mot de bienvenue. Il propose un moment de réflexion sur la place des femmes dans le monde para. Il est notamment question de définir quels sont les freins à la pratique du parachutisme au féminin et éventuellement dy apporter des solutions. Le maître mot sera "le parachutisme actuel a besoin des femmes". Environ une cinquantaine de filles sont inscrites et chacune va pouvoir se diriger vers lactivité quelle a choisie. Lors de notre inscription par courrier, il nous était demandé de choisir une discipline et de préciser quelles étaient nos attentes, en fonction de notre niveau technique. Véritable casse-tête : organiser des groupes dans 5 disciplines avec des niveaux allant de 10 à plus de 1000 sauts...
Le souci des organisateurs était de répondre aux attentes de chacune. Noble cause, mais programme ambitieux, entraînant un choix sans doute trop vaste pour prétendre satisfaire tout le monde. Il en sera dailleurs question lors du forum de samedi soir. Les organisateurs prévus initialement nétaient pas tous présents. Il y avait bien entendu les filles du V.R.5 France pour le vol relatif, Pascal Gauchot (venu de Gap) pour le freefly, Thomas Jeannerot (du collectif France junior) en PA/Voltige et Fred Nenet en freestyle. Malheureusement personne en voile contact, à la suite du désistement de deux membres de léquipe de France, pour cause dentraînement. On notera quà part Cathy, Sandy et Severine..., il ny avait que des organisateurs masculins... Un des regrets dAndré Le Faou, secrétaire général de la F.F.P., présent sur place dès notre arrivée, est justement de navoir pu réunir tous les organisateurs de sauts souhaités : "A loccasion dun rassemblement national, on aurait aimé compter sur la participation de plus de filles pratiquant les disciplines à haut niveau (championnes ou simples compétitrices). Malheureusement, nous sommes en pleine période dentraînement pour la plupart de nos championnes et le budget limité du rassemblement de cette année ne permettait pas doffrir les services, souvent payants, de paras réputées ou de talent". Il faut donc saluer avec dautant plus de reconnaissance le geste de nos marraines du V.R.5 France, venues gratuitement, alors quelles étaient en plein programme dentraînement !
La répartition dans les différents groupes sest organisée en une matinée. Dès les premiers briefings, la gentillesse est au rendez-vous. Prise de contact en freefly : en parfait pédagogue, Pascal Gauchot prend note de tous les niveaux (une quinzaine de filles ayant entre 2 et 700 sauts en freefly), des attentes de chacune, et tâche dorganiser les groupes pour satisfaire tout le monde. Il sera largement aidé par les initiateurs du centre afin de répondre à toutes les demandes : sauts en petits groupes ou en "one-to-one". Les briefings dans cette discipline seront toujours détaillés, minutieux et personnalisés : du vrai caviar ! Il en sera de même pour le saut de dérive organisé en fin de séjour : un saut à 20 qui aura permis à plusieurs filles de découvrir la glisse et les règles du track en groupe. En précision datterrissage, Thomas Jeannerot pourra faire évoluer quelques filles qui combineront V.R. et P.A. au cours dun même saut, mais les conditions météo ne lui permettront malheureusement pas de faire progresser deux débutantes, clouées au sol. Il appuie la demande de certaines filles afin de pouvoir à lavenir, disposer dun minimum matériel adéquat pour pratiquer la P.A. Du côté freestyle, la demande se limite également à quelques filles, que Fred Nenet prendra gentiment en charge, y compris pendant le long stand-by météo de samedi, quil consacrera en partie à détailler le programme de compétition officiel à une ou lautre future compétitrice. Enfin, en vol relatif, lidée des organisatrices était au départ de gérer chacune des groupes de quatre, tâche quelles assurent vaillamment en doublant chaque saut dès vendredi après-midi. Mais après le stand by de samedi, le programme dut être adapté afin de satisfaire le plus grand nombre, avec quelques beaux sauts à 10 ou 12 et plus selon les niveaux. La gestion des rotations était assurée par une équipe efficace, sous loeil dun directeur technique dynamique et enthousiaste. Le centre mettait également quantité de vidéomen à disposition des groupes ainsi que tout le matériel permettant de briefer et débriefer les sauts correctement.
Samedi fut condamné à cause dun "ciel qui tombe par terre". On déplore que cette journée nait pas été mieux rentabilisée par des projections de films ou par des séances dinformation sur les différentes disciplines. Il reste de cette journée grise une vague impression de temps perdu, bien quune partie de football mixte et folklorique ait animé la zone de posé. Cest loccasion de signaler quun kiné était présent pour soigner déventuels bobos..., et que celui-ci fut essentiellement sollicité après la fameuse partie de foot... Cest tout dire !
Une cinquantaine de filles, cela représente seulement trois pour cent du parachutisme féminin français, soit une faible participation mais néanmoins assez de monde pour animer le forum de samedi soir, présidé par Jean-François Angles, accompagné par le secrétaire général André Le Faou, Yves Grosse, président de lE.F.P. de Nancy et médecin fédéral, ainsi quOlivier Metrot, directeur technique, également actif à la commission fédérale, sans oublier nos marraines du V.R.5.
Les représentants fédéraux ne cachent pas leur souhait de faire grandir ce rassemblement féminin, essentiellement à travers une plus grande participation des filles au niveau de lorganisation : "Toutes les suggestions seront bienvenues, la F.F.P. pourra toujours apporter son support technique et financier à des projets correspondant à ses objectifs.". Autrement dit : "ya plus quà..." Au cours de son allocution, André Le Faou a rappelé les différents objectifs de ce rassemblement : "Il ne sagit pas dune compétition. Les grandes lignes de cette rencontre sont issues dune rencontre avec les filles du V.R.5 France, à Paris. Elles ont soumis dexcellentes idées et leur collaboration est un élément très appréciable ! Le propos est bien de favoriser un maximum déchanges entre les participantes : quelles sont leurs attentes, quels obstacles rencontrent-elles dans la pratique du parachutisme, comment évoluer et progresser dans ce sport, que souhaitent-elles pour une prochaine rencontre ?" Vaste sujet et déluge de réactions ! Dune manière générale, on obtient deux types de réponses : celles dordre plutôt technique, énoncées au cours du forum, et des "confidences dordre plus pratique", faites dans lintimité des stand-by météo. Dune part, il est de nouveau question du gouffre qui sépare les débutants des expérimentés : après le B2, cest souvent le vide et beaucoup de filles trouvent peu de possibilités dapprendre et dévoluer dans leur centre. Pour certaines, la pratique du para dans ces conditions devient vite limitée, voire décourageante. Mais ce problème nest pas uniquement féminin, il concerne vraiment tout le monde. Par exemple, Eliane, 330 sauts, témoigne : "Quand jai commencé le para, à La Ferté, il y avait parfois des stages V.R. accessibles aux débutants, à des conditions abordables. Après cinq ans darrêt, quand jai recommencé à sauter, je ne reconnaissais plus le paysage para : tout se paye, il y a beaucoup de business !" Concernant lorganisation même du rassemblement, laspect convivial est évidemment apprécié, comme le dit Anne Sophie, 900 sauts en V.R. : "Je saute uniquement avec des mecs toute lannée... Alors pour une fois, je suis vraiment heureuse de pouvoir sauter "entre filles !". On notera plusieurs remarques venant des plus débutantes. Coincées entre un niveau insuffisant pour pouvoir accéder à des groupes (quelques-unes nayant pas encore obtenu leur B2) et les exigences dune météo capricieuse (vent trop fort pour permettre des atterrissages en toute sécurité), plusieurs dentre elles furent contraintes de rester au sol tout le week-end. Elles sattendaient pourtant à être prises en charge et on comprend leur déception dautant que plusieurs bonnes relativeuses qualifiées (initiation V.R.) présentes auraient été disposées à leur consacrer quelques sauts si on leur avait demandé de le faire, ce qui aurait finalement arrangé tout le monde ! Cette remarque importante a bien été prise en considération par les organisateurs pour un prochain rassemblement. Quelques critiques concernaient le manque de précision des informations communiquées avant le rassemblement : beaucoup dentre nous sont venues sans trop savoir quel genre de parachutisme elles allaient pouvoir pratiquer : perfectionnement, découverte, loisir ? Ce genre de détails explique peut-être partiellement le faible taux de participation de cette année ? Mis à part cela, tout le monde a remercié et félicité léquipe du centre, du staff technique aux équipes chargées de lhébergement, de la restauration ou du secrétariat : leur dévouement est un élément majeur de la réussite de ce rassemblement.Alex Thévenot, directeur adjoint, explique avec une pointe de fierté que trois mois de préparation ont permis daccueillir ce rassemblement dans les meilleures conditions : affichage, décoration, avionnage, staff technique rodé, restauration... Les félicitations du jury "féminin" sont donc bien méritées ! Furent également chaleureusement remerciés les organisateurs de sauts et nos supers marraines pour leur extrême gentillesse et leur grande disponibilité.
Parmi les sujets abordés en dehors du forum, il y a une autre catégorie de remarques plus personnelles que techniques, celles que les filles séchangent au cours dun stand-by météo, autour dune table, ou en fin de journée : cest lautre aspect de ce rassemblement féminin, qui permet sans doute de se sentir moins isolée face à certains problèmes. Il semble en effet que les contraintes pratiques, exclusivement liées au statut de femme, soient encore à lorigine de pas mal de soucis : lorsque le compagnon ou le mari ne saute pas, ne partage pas, ne comprend pas le parachutisme, les choses deviennent parfois difficiles pour les femmes, alors que linverse semble moins problématique. La "para-maman" rencontre également la difficulté de gérer la prise en charge des enfants, qui, pour des aspects pratiques, repose généralement plus sur ses épaules que sur celles du père... Surtout du "papa-pas-para", où là, ça craint grave ! Il en résulte une liberté restreinte dans le temps comme dans lespace : bon nombre des filles présentes doivent se limiter à pratiquer le para assez près de leur domicile et au compte-goutte afin de pouvoir concilier leur passion et léquilibre familial. Cela réduit considérablement les possibilités de faire des stages ou daller chercher plus loin ce quun centre régional ne peut parfois pas leur offrir. Sans tomber dans des revendications purement féministes, il faut bien admettre que légalité nest pas encore acquise pour toutes !
Cest sans doute pour compenser cette évidence que nous avons eu droit à..., comment dire ?..., un "petit rectificatif" au cours de la soirée de samedi, organisée par le centre. Les responsables locaux avaient effectivement annoncé une petite surprise absolument réservée aux femmes. Non, ce ne fut pas une réunion Tupperware, ni la recette de la bouillabaisse présentée par Maïté, ni un défilé de lingerie féminine... (bien que les mecs présents eussent apprécié), non, non et non, "lobjet" du spectacle était masculin, musclé, bronzé, épilé, huilé, et de moins en moins vêtu au fur et à mesure que les cris des spectatrices déchiraient lair du hangar dans des échos presque hystériques ! Vengeance de fille en mal de mâle ou pure rigolade, voilà une surprise qui aura fait son effet. Petite suggestion personnelle pour une autre année : On remplace Monsieur Muscle par un membre du staff technique, on troque la casquette de capitaine contre un casque intégral, le stupide costume de Tarzan contre une wingsuit ou une combi de speed bien moulante... (jimagine le plan catastrophe lors du déshabillage sur fond musical de circonstance, hi-hi !...)
Bien que marquée par une mauvaise météo, lédition 2004 de ce rassemblement féminin laisse certainement le souvenir dune très grande gentillesse de la part de tous les organisateurs, majoritairement masculins, il faut quand même le rappeler. Ils ont fait preuve dune patience et dune attention très touchantes.
Pour chaque discipline, la sécurité a toujours été mise en avant et on ne déplore aucun incident.
Laccueil de lE.F.P. de Nancy était irréprochable, toute léquipe a vraiment fait du bon boulot !
Nos marraines du V.R.5 France ont essayé de transmettre au mieux leur excellente technique, quel que soit le niveau des groupes, avec un grand enthousiasme, et une bonne humeur inébranlable. Elles sont tout simplement géniales ! Leur attention, leur générosité et leur sens de lécoute forcent le respect !
Les questions posées par les filles aux différents organisateurs de sauts concernaient souvent la voie à suivre pour progresser : quelles techniques, quelles filières ? Il semble que cette demande ait trouvé de réelles réponses. Il manque peut-être à certaines filles un peu plus daudace, à dautres plus de liberté afin de pouvoir réaliser leurs objectifs ou leurs rêves.
Le séjour sest terminé sous un soleil rayonnant, avec la photo de groupe et la remise de deux tee-shirts pour chaque participante : le premier offert par la jeune société "4thirty6", un modèle court et blanc, décoré dun dessin choisi par le V.R.5 France, le second tout aussi seyant, aux couleurs du rassemblement. Enfin quelque chose qui ne ressemble pas à un pyjama ! Merci les filles ! Merci à lE.F.P. de Nancy pour la jolie rose offerte avant notre départ : les femmes adorent les fleurs, trop de mecs loublient !!
A lannée prochaine, en espérant que nous serons plus nombreuses et que la météo nous sera plus favorable ! | |||
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