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![]() Monica Salvarani en pleine séance de maquillage sur le visage de Gigliola Borgnis. Cette première étape nécessite déjà 2 heures de travail.
Briefing avant le premier saut en lumière du jour. Marco et Gigliola sont concentrés comme en compétition.
Le poids final de la coiffure atteint deux kilos et un volume important, surtout installé sur le visage fin de Gigliola.
Dans l'avion, encore la concentration pour Gigliola.
Monica, Sylvain, Gigliola et Luca se réjouissent après l'atterrissage du dernier saut. Le projet a généré un grand intérêt pour tout le monde sur place.
Atterrissage de Gigliola : la pièce est intacte, ouf !
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Cette histoire vit le jour deux années auparavant, lorsque Monica Salvarani, designer italienne, maquilleuse et parachutiste, et le caméraman Suisse Marcus Heggli développèrent une idée au sujet de créatures volantes existant dans les cieux. Travaillant ensemble, ils créèrent le concept du projet Bluebook2000 (Cf. ParaMag n*158 de juillet 2000), qui commença par l'exposition d'une série de photographies originales et inhabituellement fortes présentant les plus talentueux parachutistes mondiaux recouverts d'étranges et superbes maquillages, volant et dansant dans l'air, magnifiques et impressionnants. Le projet initial s'est développé pour illustrer Bluebook Flying Material; une gamme d'accessoires customisés, sacs et bijoux, créés et fabriqués à partir de composants de parachutes. Les grands posters publiés à cette époque sont restés dans nos mémoires.
de vol corporel" Cette dernière avancée, connue comme le projet "Evolution", est une suite de la série initiale. Elle développe l'idée de l'évolution d'êtres humains en êtres volants et ces images ont été réfléchies et réalisées pour représenter ce stade de la mutation. Le projet "Evolution" fut le résultat d'un mélange d'esprits et de la fusion d'idées, réunissant des aspects distincts du parachutisme pour continuer l'histoire de Bluebook et créer d'incroyables images sur le thème du parachutisme. Le projet fut pensé pour promouvoir l'Atom Legend en tant que sac-harnais conçu pour un parachutisme d'une nouvelle génération, se rapprochant du fantasme de Bluebook d'ailes intégrées au corps humain, et qui en lui-même symbolise l'évolution du vol moderne. Nous pouvons voir Gigliola et Marco se servant de leurs compétences en freestyle et freefly pour repousser les limites du vol humain dans la trace d'Atmonautes qui leur est propre. "Ils se comportent comme des pilotes de vol corporel" (Monica). Sylvain Turina, par sa nouvelle fonction de communication pour Parachutes de France, souhaitait utiliser le concept de Bluebook pour mettre en valeur l'Atom Legend parce qu'il lui apparut que la philosophie de l'évolution concordait avec l'axe de communication de la compagnie et ils décidèrent de collaborer. "Le but du projet 'Evolution' est de créer des images artistiques percutantes qui représentent une vision de l'évolution du vol humain. C'est la collaboration d'énergies, idées, compétences et moyens réunissant de nombreux talents de la communauté parachutiste, travaillant tous ensemble pour réaliser ces superbes photographies. Parallèlement à l'aspect technique et performant du matériel, Parachutes de France souhaite promouvoir l'aspect esthétique et artistique de notre sport" (Sylvain) L'implication de Frick-Atmonauti fut la touche finale, ils sont sponsorisés par Parachutes de France et Sylvain comme Monica pensèrent qu'ils étaient particulièrement représentatifs des idées soutenant le projet. Gigliola était parfaite pour jouer le rôle d'une espèce volante émergente et Marco excellent pour prendre les photos. La relation entre les deux freeflyers est cruciale pour la prise de vue et le cadrage des images, de plus le développement du style de vol particulier des Frick, appelé Atmonauti, navigateurs de l'atmosphère, s'accorde complètement avec le concept évolutionnaire.
Les photographies de Gigliola par Marco sont intrigantes et belles, le costume, les couleurs et sa posture en vol, tout cela contribue à donner l'image d'un être vulnérable et néanmoins confiant qui emprunte un peu de sa propre personnalité et illustre les premiers pas précautionneux d'une créature nouvelle, en contraste avec la confiance naturelle que Gigliola tient de sa grande compétence en vol. "Gi était la personne naturelle à impliquer à ce stade de l'histoire, elle représente exactement l'émergence de son espèce, l'enfant volant, douce, néanmoins forte et puissante dans son vol." (Monica) Le style des Frick symbolise un type d'évolution qui se produit dans le parachutisme et ses différentes techniques : la liberté de vol, libération des contraintes qui permettent à chacun de choisir son propre chemin, son propre style de vol. C'est ce que font les Frick à leur manière avec le vol Atmonauti, choisissant leur propre trajectoire et vitesse, créant un mouvement élégant et libre leur permettant aussi de pratiquer le freestyle sous cette forme. "C'est un type d'évolution des compétences de vol, une navigation dans l'atmosphère en utilisant la gravité pour générer la portance nécessaire au contrôle parfait d'une trajectoire" (Marco) Un point primordial du projet a été le choix du dessin et la peinture de l'Atom, ce fut une collaboration entre Monica et l'artiste Allemand Christian Majewski. Plus connu sous le surnom de "Moke" (prononcé Moky), il est parachutiste, réputé pour son travail de peinture sur parachute et également de tatoueur, il habite et travaille à Empuriabrava en Espagne où il est graphiste et web designer au sein du studio Xoxgrafxlab. La transformation de l'Atom en oeuvre d'art prit de nombreux jours de travail et nécessita la peinture des ailes sur le parachute blanc et le collage de plumes. Il fut ensuite entièrement vérifié pour la sécurité et équipé d'un Cypres par Colin Thompson, le plieur-réparateur d'Empuriabrava. "Le principal défi fut de combiner la forme du parachute avec le dessin des ailes pour donner un effet de volume. Puis il fallut trouver l'équilibre entre une peinture agressive qui aurait abîmé le parachute et une peinture trop douce pour supporter les frottements en chute. Au final, la preuve est sur les photos, je suis fier, ça a marché !" (Moke) Les images devaient dépeindre l'étape finale de l'évolution du cycle de vie de la créature, depuis le stade humain en chrysalide dans le nid, émergeant du cocon après une phase de métamorphose en un être volant bleu ciel. Le tournage prit deux jours, le premier jour toute l'énergie fut consacrée aux photographies au sol, créer l'image, construire le nid, les sauts furent effectués le jour suivant. Les photographies au sol montrent Gigliola dans le nid et dans un cocon de soie blanche fabriqué à partir d'un vieux parachute hémisphérique. Elle est photographiée en position foetale avec sa longue coiffure impressionnante de cheveux et plumes, le parachute peint semble faire partie de son corps avec les plumes blanches et bleues qui suivent sa colonne vertébrale. Le maquillage demanda deux heures de travail pour ensuite installer le harnais et la coiffure. Le parachute se fond dans son dos, devient une partie d'elle-même. L'idée était de relier la tête et la colonne pour que l'on ne voie plus un parachute mais une structure corporelle résultant de la transformation du corps humain en un corps adapté au vol. La conception générale de l'image fut influencée par l'utilisation théâtrale de masques et maquillage et le concept français de mime. L'effet final donne un aspect extraterrestre aux photographies.
La coiffure est influencée par le théâtre parisien des années 20 et 30, avec un style cabaret utilisant des plumes et dreadlocks. Elle fut cousue avec du fil de nylon renforcé et peinte avec un enduit pour donner solidité et flexibilité afin de résister aux efforts en vol. La réalisation demanda deux jours de travail et le poids final atteint deux kilogrammes et un volume important, surtout installé sur le visage fin de Gi. Le deuxième jour permit de réaliser les photographies en chute. Marco et Gigliola firent trois sauts, deux avec des lumières de jour différentes et nous attendîmes le sunset pour tenter de fixer la pleine lune sur les photos. La considération principale des sauts était la sécurité, évidemment, voler avec une coiffure aussi démesurée entraîna des difficultés qui durent être étudiées. Le problème était de fixer la coiffe correctement pour qu'elle ne bouge pas en chute, d'un point de vue esthétique et sécurité. À la fin, elle fut cousue directement sur Gigliola en utilisant un matériau très solide et des bandes élastiques argentées réparties et étroitement fixées autour du visage. Une fois la coiffure en place, les dreadlocks furent rangées derrière le parachute et les plumes reliées à la décoration du harnais. À ce stade, elle était presque incapable de bouger le cou et la tête. C'était plutôt inquiétant et nous avons beaucoup étudié la sécurité de l'ensemble. "Tout le monde retenait son souffle lors du premier saut, souhaitant que tout se passe bien et qu'elle soit en sécurité. Il y avait aussi une anticipation au sujet de la coiffure, espérant comme des fous qu'elle ne s'envole pas - tout ce travail perdu - ce fut un moment très intense. Lorsqu'elle se posa sans problème, la pièce était intacte, pas une plume n'avait disparu et même le maquillage avait tenu. En regardant les photos, il est dur de croire qu'elle pouvait bouger, et la coiffure et le parachute donnent un effet fantastique" (Monica) Marco et Gigliola étaient super concentrés pour les sauts. Gigliola nous dit par la suite qu'elle s'était sentie comme un acteur avant de monter sur scène, ce fut pour elle aussi intense que le premier saut d'une compétition. Elle était nerveuse et excitée. C'était une lourde responsabilité pour eux à ce stade du projet et ils voulaient être sûrs de réussir les meilleures images possibles. Les sauts se passèrent vraiment bien à la fois techniquement et photographiquement. Le vol fut parfait et ils purent réaliser les images désirées avec la lumière et le fond que nous recherchions. "L'encadrement du terrain a été particulièrement efficace. William Hamouchi et Françoise Simons pour On Top Aviation nous ont beaucoup aidées, confirmant les vérifications de sécurité sur le parachute, le contrôle au sol et créant une atmosphère agréable. Ils nous ont grandement facilité la tâche et permis à chacun de s'exprimer au mieux. Pierre-Yves Eugene, le pilote, s'est volontiers adapté à nos besoins en prenant un axe et un point de largage étudiés en fonction du fond et de la lumière que nous recherchions. Tout le monde attendait que la lune se lève en la cherchant avant le dernier saut, c'était vraiment un bon moment à passer sur une drop zone" (Sylvain) Ce projet a généré un grand intérêt pour tout le monde sur place. Certains se retrouvèrent pour construire le nid sur la plage, cherchant du bois et autres éléments. Il faisait très chaud et tout le monde a travaillé dur, mais ce fut un grand plaisir.
la sécurité de l'ensemble." Luca Poretti, enthousiaste cameraman de l'équipe Italienne "Sinapsi", réalisa en même temps de superbes images et films de l'évènement. Toute cette énergie mise en commun permit de créer ce nid incroyable pour Gigliola. "La meilleure partie de tout ceci fut de voir toute cette créativité se libérer, comme pour un film ou une pièce de théâtre, mais cela se passait sur une drop zone cette fois. C'était comme une histoire dans l'histoire, chacun prit part à l'idée de raconter cette histoire, le maquillage, le costume, la coiffe; tout le monde eut sa contribution, chacun put être directeur artistique à son heure" (Monica)
Dans ce conte de fées, les êtres volent, chassent, jouent et dansent dans l'espace au-dessus de nos têtes, nous voyons Gigliola réincarnée en une créature enchantée. Dans cette partie de l'histoire, elle est le symbole d'une évolution possible de l'humain en une espèce de conscience et d'intégrité plus élevées. Elle ne propose pas seulement une vision du vol mais aussi une représentation plus spirituelle d'un optimisme pour le futur de notre planète et des éléments. Elle nous indique que nous pouvons évoluer et continuer à vivre comme nous étions peut-être destinés à l'origine, volants par nos esprits, libres et attentionnés envers le monde, nous sommes forts et merveilleux, nés
pour voler.
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