par Loïc Jean-Albert

L’année 2000 marquera l’arrivée du free-fly en tant que discipline de compétition reconnue par la F.A.I. A l’issue de la première rencontre internationale de ce genre (l’Iberian FF Cup, voir notre article précédent “Go Vertical Boogie”), nous vous proposons un bilan technique par Loïc Jean-Albert, de l’équipe Babylon qui a déjà eu l’occasion de s’entraîner sur ce nouveau programme.

Comme pour les autres disciplines du parachutisme, il existe un règlement international établi par la F.A.I et un règlement national, établi par la F.F.P. sur la base internationale.
Sans rentrer dans le détail de ces réglements-tests, qui sont disponibles auprès des fédérations concernées et sur internet, nous en faisons une présentation succinte en encadré.
Les règles sont en effet en continuel changement et les imposés sortent comme des champignons pour être dévorés aussitôt par un mystérieux gros ogre. Ainsi, depuis cette compétition qui a eu lieu début mars en Espagne, ont disparu le “stand-up carve” et “l'accordéon-loop-accordéon”.

D'un avis général et au vue des sauts, les imposés sont d'un niveau technique élevé par rapport au niveau actuel, mais sont tout à fait faisables. Il ne faut pas perdre de temps car les 45 secondes passent très vite et la plupart des équipes sont hors temps, ce qui réduit largement la note.
Les imposés sont classés en blocs et libres, mais un classement “no contact-grip” peut tout aussi bien être imaginé. Les mouvements en “no contact” tels que “eagle” et “carve” sont faciles à réaliser, mais attention ils doivent être d'autant plus appliqués au niveau de la réalisation qu'ils sont faciles. Les figures avec prises comme le “totem”, le “foot to foot”,
“l’accordéon”, ou le “double joker” sont souvent plus difficiles, mais les juges étaient assez indulgents sur leur réalisation.
Il est à noter que les imposés représentent 2 sauts sur les 7 d'une compétition F.A.I., ce qui n'est pas négligeable. Le règlement qui a été adopté pour les compétitions nationales est le règlement F.A.I.
simplifié tout de même de nombreux imposés. En effet, ils ne sont qu'au nombre de 4 (deux libres et deux blocs) au lieu des 5 libres et 5 blocs pour la F.A.I..

Les libres ont souvent été composés des figures basiques du free-fly comme “l'eagle” et les “carves”, mais les juges ont beaucoup apprécié tout ce qui était "différent" et ont largement noté la “track” et les figures bizarres. Par exemple, on a beaucoup apprécié une sortie des Fricks en sky-surf humain.
Les juges sont au nombre de trois, mais le mode de décompte des points est pour le moins compliqué, ce qui rallonge le temps de jugement. Regrettable car c'était déjà un des principaux défauts du jugement en free-style.
Les différences de score entre un saut de libre effectué proprement et un saut juste complété sont plutôt faibles à mon goût. Le contrôle n'est, je pense, pas apprécié à sa juste valeur et le jugement est plus comparatif qu'autre chose. Ce qui était également un défaut du jugement en free-style. En effet, une équipe ayant réalisé des imposés parfaits ne fait pas suffisamment la différence pour tenir avec des libres légèrement inférieurs.

Le jugement des libres est bien entendu "au pif", les critères étant très vagues. Il est aussi comparatif, mais s’avère plutôt juste.
La vidéoman n'a pas eu un rôle déterminant sur la note. Chose regrettable étant donné la difficulté de cette tache. Certains mouvements peuvent être rendus plus difficiles pour les performeurs s'ils veulent garder la proximité avec le vidéoman.
Le vidéoman ne doit donc en aucun cas être jugé comme en VR où il influe peu sur la performance et le résultat de l'équipe, sauf grosse faute. Il a un rôle déterminant sur la performance des équipiers et doit être noté en fonction de cela.


Photos Léo Schneider

Les imposés français
Voici quelques conseils techniques sur la réalisation des 4 imposés du programme français.

Vertical Compressed
La vitesse de chute doit être relativement élevée pour que le performeur en position “tête en bas” soit à l’aise.
C’est lui qui vient se placer par rapport au performeur en position “tête en haut” qui fait la prise de main. La prise cuisse se fait au feeling, elle est facilitée par la pose d’un boudin sur la combinaison.

Eagle
Le performeur qui passe de “tête en haut” à “tête en bas” doit enclencher un mouvement de rotation sur place en partant vers le bas. L’autre performeur ouvre le passage en donnant la distance.

Il doit rester assez étalé au moment où il passe sur le dos, planter les pieds pour remonter en position assis et non pas subir en restant sur le dos.
Il doit tout de même garder un bon appui dos pour freiner l’inertie. Puis le mouvement s’enchaîne en cherchant un maximum de proximité.

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