L'article du mois :

XGames et XTrials : Prologue

Du 28 février au 3 mars derniers se sont déroulés en Floride les préliminaires du Pro Tour 1997, qui regroupe, en quatre étapes, des compétitions de freefly et de skysurf, avec à la clé pour ce dernier, des places aux Extreme Games 1997 (cf. interview de Pete McKeeman). ParaMag est allé courageusement braver l'hiver de la Floride...


Par Gilles Défourneaux


C'est à Zephyhills, dans l'ouest de la Floride qu'avait lieu ce qu'il est convenu d'appeler la "générale" du Pro Tour 1997. C'était tout d'abord une occasion pour les juges, venus d'états et de continents différents, d'accorder leurs critères, et de se familiariser avec les règlements, lesquels ont un peu changé cette année. Ainsi, vendredi a-t-il été une journée à huis-clos pour les six juges, qui tourneront cinq par cinq tout au long des rencontres. Le week-end s'annonce sous les meilleurs auspices : le temps est chaud et superbe, et les trois Twin Otters s'apprêtent à recevoir aussi bien les passages de compétition que les nombreux parachutistes venus sauter au-dessus de la gigantesque zone de sauts. D'autant que le lendemain doit se dérouler un "Money meet", compétition de VR-4 où le total des frais d'inscription ainsi que des cadeaux sont répartis entre les meilleures équipes. Trois équipes de freefly et deux de skysurf sont venues se mesurer.

Un avant goût

Pour certaines, il s'agit de donner à tous un avant goût de leur programme, déjà bien au point ; d'autres sont venus se frotter pour la première fois à la compétition. Les cinq manches sont prévues dans la journée, ce qui ne pose aucun problème. On assiste alors à des sauts où prouesses techniques et originalité se combinent. On peut d'ores et déjà constater que le niveau (tout spécialement en freefly) évolue à une vitesse vertigineuse. Des mouvements qui semblaient hier impossibles sont exécutés avec une précision déconcertante. L'équipe locale Z-Airtime, composée de Brian Germain, Robert Mahaffey et derrière la caméra l'incontournable Adrian Nicholas, gagne la rencontre haut la main. En skysurf, c'est l'équipe de Deland qui s'impose. La journée se conclut par un "sunset load", où compétiteurs et quelques organisateurs se retrouvent... tête en bas. Dimanche matin est consacré à de longs débriefings, et discussions entre les juges et les équipes. Pour certains athlètes, le Pro Tour semble loin, réservé aux Clowns et autres Fly Boyz, alors qu'ils offrent déjà en l'air un spectacle dont peu de parachutistes sont capables. Ils sortiront plus confiants de ces discussions.

L'équipe Air Time

A l'est, du nouveau

La première rencontre du Pro Tour 1997 aura lieu au "Skydive Space Center", à Titusville, sur la côte Est de la Floride, et à quelques brasses de Cap Canaveral... Les juges participant à la deuxième partie de cette "générale", auront bien le temps d'admirer le pas de tir, lors du premier saut (encore un sunset load), où chacun ouvre à 4000 mètres, et vient partager ses impressions dans des embryons de voile contact en porosité zéro ! Dans la ville, on peut admirer des Harley-Davidson superbes : la "Bike Week" se déroule tout près, à Daytona Beach. Au sol, on se met en quatre pour préparer la venue prochaine des athlètes. Le hangar, déjà imposant, s'agrandit ; la zone de sauts est également immense. En plus du Cessna Caravan, doté d'une sonorisation digne de ce nom, on trouvera CASA, King Air, Pilatus, etc., afin de permettre aux gens de sauter pendant la rencontre.

Le directeur du centre (il parle français !) n'a reculé devant rien : pub en ville et sur les chaînes de télévision locales. Titusville, encore peu connue de ce côté de l'Atlantique, se développe pour devenir une des "grandes" zones de sauts. Ici, le skysurf est à l'honneur : Bob Greiner, grand vainqueur du Pro Tour et des Extreme Games 1996 a pris sa retraite de compétiteur, et a ouvert une école à Titusville. Il sera aussi juge cette année. On retrouve pêle-mêle Américains, Canadiens, et aussi Russes, venus faire une préparation intensive sous son égide. Mais le freefly est partout, et Omar Alhegelan, ex-Clown et champion du monde de freestyle, s'est installé pour créer avec Orly King et Ol Tim' Straus une nouvelle équipe : the "O" Boyz. Là encore, Roger Flinn, chef juge, prodiguera ses conseils à ceux qui veulent bien les entendre, et rêvent déjà de podiums. Souhaitons à tous... que le meilleur gagne !

Aide mémoire

Les 4 compétitions X-Trials s'appelaient l'an dernier Destination Extreme. En 1997, la première rencontre s'est déroulée à Titusville (Floride) du 14 au 16 mars, ensuite ce sera Monterey (Californie) du 18 au 20 avril. Les 2 dernières étapes auront lieu en Europe (sites à déterminer) Les Extreme Games s'appellent cette année ESPN X-Games. Après Newport l'an dernier, ils se dérouleront en 1997 à San Diego (Californie), du 21 au 26 juin prochain. En résumé : Pro Tour = X Trials + X Games.

Pro Tour "mode d'emploi"

Aucun satellite ne diffuse les programmes de la chaîne ESPN en Europe. Mais il est possible de les voir sur Eurosport (chaine câblée) et sur M6, en général, 2 semaines plus tard. À vos programmes TV...

L'étape de Titusville

Photo Brian Erler

14 équipes en Skysurf et 6 en Freefly sont venus disputer les 14 000 US$ de primes à partager entre les vainqueurs. Les sauts étaient effectués à partir d'un Casa 212. Cette première étape permet de découvrir les nouvelles compositions des équipes, nous publions donc pour cette fois les résultats intégraux.

Resultats SKYSURF Titusville

Clt Équipe Skysurfer/Videoman Pays Pts Moy. Prime
1 Perris Airwaves Troy HARTMAN/ Vic PAPPADATO USA/USA 1 493 99.5 4 000 US$
2 Space Center Sean Mac CORMAC/Clif BURCH USA/USA 1 473 98.2 2 500 US$
3 Brésil Pierre CHOFARD/SABIA BSL/BSL 1 451 96.7 1 700 US$
4 Pulse Oliver FURRER/Christian SCHMID SUI/SUI 1 412 94.1 1 300 US$
5 Perris/ITT Sheraton Damian HRDLICKA/Richard STUART USA/AUS 1 330 88.7 1 000 US$
Après 4 manches, seules les 5 premières équipes restent en lice.
6 Skydive Dallas Amy BAYLIE-HAASS/ Gary HAASS USA/USA 1 002 83.5
7 Dallas Airtime Dan DRURY/ Rob CHICKERING USA/USA 981 81.8
8 Killer Loop Dani HUNZIKER/ Peter RAYMOND SUI/USA 957 81.8
9 Play Station Mike FROST/ Andy FORD ANG/ANG 934 77.8
10 Russie Michael IVANOV/ Andrey VESELOV RUS/RUS 931 77.6
11 Freefly Clowns Eric FRADET/ Olav ZIPSER FRA/ALL 922 76.8
12 Moscou Valery ROZOV/ Alex KRISHTOPA RUS/RUS 916 76.3
13 Pure Need Stefan KLAUS/ Edson PACHECO SUI/BSL 895 74.6
14 Arizona Surf Scott SMITH/ Mike VAIL USA/USA 675 56.3

Resultats FREEFLY Titusville

Clt Équipe Skysurfer/Videoman Pays Pts Moy. Prime
1 Fly Boyz Eli THOMPSON/ Mike ORTIZ/ Fritz PFNUR USA/USA/USA 1 469 97.9 2 000 US$
2 Z Airtime Brian GERMAIN/ Robt. MAHAFFEY/ Adrian NICHOLAS USA/USA/ENG 1 402 93.5 1 500 US$
3 Freefly Clowns Olav ZIPSER/ Steffi MARTINENGO/ Charles BRYAN GER/ITA/USA 1 388 92.5 1 000 US$
Après 4 manches, seules les 5 premières équipes restent en lice.
4 Mad Style Evan MORTIMORE/ Tim MATTSON/ Brad CHATELLIER USA/USA/USA 944 78.7
5 The Chronic Mike VAIL/ Greg NEVOLO/ Rob WELTZ USA/USA/USA 931 77.6
6 Modern Skyflying Ippo FABBI/ Alaska John DEVORE/ MikeSWANSON ITA/USA/USA 905 75.4

Pete McKeeman : "Mr Extreme Games"

Alors que l'édition 97 des X Trials (anciennement Destination Extreme) a commencé en Floride à la mi-mars, ParaMag a rencontré Pete McKeeman, président de SkySportif International, et organisateur du premier circuit professionnel de parachutisme.

ParaMag : Pete, vous êtes désormais bien connu dans le milieu de la compétition, mais pas encore dans celui du parachutisme en général. Comment en êtes-vous arrivé au Pro Tour ?

Pete McKeeman : Je saute depuis 1979, dont un certain nombre d'années avec peu de sauts. J'en ai 930 au total, dont 160 l'an dernier. A peu près la moitié sont des sauts vidéo, 60-70 de freestyle, 23 avec un baby-surf, les 150 derniers sont presque exclusivement du freefly.

J'ai un diplôme de journaliste de télévision. J'ai travaillé comme directeur de programme et caméraman pendant vingt ans. Depuis 1989, je travaille en indépendant comme directeur de la photographie pour des magazines d'information à la télévision, ce qui m'a permis d'avoir la liberté de travailler sur une idée d'émission de parachutisme pour la télévision. C'est un projet auquel je pensais depuis quatre ans déjà, depuis que nous avions fait la version parachutiste de la chanson de Van Halen "Jump" en 1985.

En 1989, Norman Kent a sorti le film "From wings came flight" dans lequel Deanna Kent et Mike Michigan pratiquaient pour la toute première fois du parachutisme en trois dimensions. J'ai commencé ce que j'appelle "ce projet" en 1990, quand Mike Michigan et moi avons imaginé un format de programmes sportifs télévisuels qui impliquait que le vidéoman en chute soit une partie intégrante de l'équipe, afin d'amener le freestyle à la télévision. Nous avons construit le format de la compétition autour de cela. Il en est sorti le premier championnat du monde de la Fédération Mondiale de Freestyle (WFF) à Bryan, au Texas (voir PM no 61, juin 92 et PM no 67 décembre 92). Mon idée, et ce que j'espérais à ce moment, était que le sport évolue vers un circuit professionnel pour la télévision, comme pour le surf ou le volley, et que je devienne le producteur de tels programmes de télévision. Mais en 1990, la vidéo interactive en 3D était juste une idée, étant donné que suivre un freestyleur avec précision était une prouesse, même pour les meilleurs cameramen. Le réservoir des caméramen de compétition talentueux s'approche seulement maintenant vers ce que j'avais à l'origine envisagé : la caméra interactive devenant une "signature", un élément du sport, tout comme l'exécutant.

Enfin, j'ai produit (comprenez : payé de ma poche) les deux premiers programmes de télévision annuels d'une demi-heure sur les rencontres de freestyle de 1990/91 et 1992. En 1993, quand nous avons ajouté le skysurf à la rencontre d'Ampuria (voir PM no 78), j'avais hérité du travail de directeur de la rencontre, directeur du marketing, responsable du règlement, ainsi que producteur du programme de TV. En 1994, pour la compétition à Eloy (voir PM no 90) et avec ce qui était ma troisième société de marketing du sport, nous avons eu notre premier avant goût de sponsoring grâce à Sony Handycam, qui nous a permis de payer effectivement les coûts de production du programme de télé et d'offrir une petite prime (5 000 US $ en tout, dont 700 US $ pour le vainqueur).

En 1995, ESPN (chaîne de télévision de sports câblée, NDLT) a commencé les Extreme Games. Pour ce projet, ils nous ont demandé d'organiser le skysurf à Rhode Island (USA, voir PM no99), en se basant sur nos succès précédents dans l'organisation des coupes du monde 1993 et 1994 de cette discipline. Nous avons vraiment essayé d'introduire le freestyle dans les Extreme Games aussi, mais finalement, ESPN a considéré que le freestyle ne correspondait pas au moule "extrême" utilisé pour le marketing.

Donc, en 1995, j'ai transféré la Fédération Mondiale de Freestyle en Allemagne, et créé une nouvelle compagnie, SkySportif International (SSI). Bien que mon rôle au sein de SSI se soit réduit au seul travail de "Sport Organizer" (directeur de rencontre), il était bien plus complexe, ne serait-ce que par l'ampleur de l'événement, et ça a occupé tout mon temps l'année dernière. Heureusement, la compétition à Ampfing en 1995 (la sixième et dernière coupe du monde de la WFF, voir PM no102) était dans les mains compétentes de Judith Graile et Steffen Lipps, à Fallschirmsport Colibri. Je me sens encore triste de donner l'impression d'avoir abandonné le freestyle, mais la coupe du monde WFF de 1995 a été la meilleure année, et la WFF a fait sa sortie sur une bonne impression.

Après le succès des premiers Extreme Games, ESPN nous a demandé d'organiser une série d'évènements pour aider le parachutisme à se développer, et pour créer plus de couverture télé. Cela nous a amenés directement au premier SSI Pro Tour en 1996, avec une prime totale de 85 000 US $. Au cours de cette saison, nous avons organisé nos quatre événements de qualification, connus sous le nom de Destination Extreme, successivement à Sebastian (USA), Ampuria (Espagne, voir PM no 109) Château d'Oëx (Suisse) et Perris (USA, voir PM: no 114) et les Extreme Games d'ESPN à Rhode Island (USA, voir PM no 111). Deux de ces rencontres étaient en Europe, parce qu'en dehors des États-Unis, c'est de là que viennent la moitié des athlètes. Si nous voulons faire "grossir" le sport, nous devons être mobiles géographiquement pour faciliter l'implication de nouvelles équipes. C'est plus compliqué pour nous, mais c'est le mieux pour le sport. Et, tandis que je vous dis tout cela d'une chambre d'hôtel à Titusville, en Floride, nous sommes à la veille de commencer notre deuxième SSI Pro Tour annuel. En comptant cette année, les rencontres ESPN auront distribué 190 000 US $ en trois ans. Je pense que c'est plutôt bien, mais nous avons encore de meilleurs plans.

ParaMag : Le Pro Tour et les Extreme Games commencent à devenir des notions familières pour le parachutisme français (cf. tous les articles précédemment cités), sans vraiment savoir ce qu'ils représentent. Que sont-ils exactement ?

Pete McKeeman : Tout d'abord, je dois dire que nous n'avons pas bien communiqué jusqu'à maintenant. Nous espérons faire mieux à l'avenir. Mais pour répondre à votre question, le SSI Pro Tour est un événement hybride. C'est en partie une compétition, en partie des sauts de démonstration, et en partie un spectacle de télévision. C'est une voie d'accès pour les athlètes du parachutisme, pour pouvoir peut être un jour vivre correctement en faisant exactement ce qu'ils aiment : du parachutisme. C'est une société, pas une association. C'est une formule toujours en évolution que nous avons mise au point au cours des sept dernières années, afin de "vendre" le parachutisme, pas uniquement à la télévision, ce qui est facile, mais aussi aux sponsors, indispensables si nous voulons faire accéder notre sport à un statut complètement "professionnel". J'utilise le terme "complètement" pro parce que nous n'en sommes pas encore vraiment là. Nous avons atteint un premier stade avec le support du projet des ESPN X Games. Au travers des X Games Trials, nous avons fait un premier pas significatif vers un sport professionnel. La situation est cependant un peu ironique. Le skysurf est souvent considéré par le public comme le plus "extrême" des sports des X Games, alors qu'en réalité, il est probablement le plus sûr. En fait, nous avons besoin de garder l'image "radicale", mais aussi d'être aussi sûrs que possible, car il y a encore beaucoup de sponsors qui sont toujours très nerveux à l'idée d'associer leur nom à des gens qui sautent d'un avion en plein vol. C'est l'équilibre à trouver dans le marketing des sports "extrêmes". Quand un sport cesse de paraître extrême, il n'est plus vendable. Mais si un sport est tellement extrême que les sponsors sont réticents à l'aider, alors il n'est plus vendable non plus. C'est seulement avec le temps et des antécédents de sport sûr et à succès que l'on pourra alléger ce soucis.

ParaMag : Seul le skysurf est présent aux Extreme Games actuellement. Le freefly a -t'il une chance de le rejoindre un jour ?

Pete McKeeman : Nous l'espérons. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que cela arrive. Le fait que le freefly soit de nouveau aux X Trials (les quatre événements qualificatifs) en 1997 en dit long sur ses chances. Hélas pour le freefly, la décision quant à savoir quels sports seraient admis aux X Games 97 devait être prise l'été dernier, juste après les X Games 96. Et à cette époque, nous n'avions fait que deux rencontres, et le montage télé d'une seule d'entre elles avait été diffusé. Il n'y avait tout simplement pas assez d'informations à ce moment. Nous sommes le seul sport des X Games que je connaisse qui ait une nouvelle discipline "prétendante" déjà impliquée dans les X Trials, ce qui est aussi un plus.

ParaMag : A chaque événement, des places sont ouvertes à des équipes non-invitées en skysurf et en freefly. Qui peut y prétendre ?

Pete McKeeman : La nature de l'événement et son budget nous obligent à être une rencontre sur invitation, mais une partie très importante de notre mission est de développer le sport, de trouver de nouveaux talents, de découvrir les prochains De Gayardon, Zipser ou Jennings. Comme nous sommes encore un sport nouveau et ne sommes pas encore parvenus au niveau du tennis par exemple, où des tournois entiers sont organisés juste pour qualifier les joueurs pour les rencontres pros, nous le faisons sur place. Donc les quatre rencontres des X Trials proposent une phase de sélection le vendredi, avant la compétition officielle. Les sélectives sont ouvertes à tous ceux qui remplissent les conditions de sécurité et de compétence et qui ont le désir de devenir des professionnels. Les équipes des sélectives font jusqu'à trois sauts, sont notées par les juges de SSI Pro, et en fonction de divers facteurs, peuvent être invitées à participer à la compétition officielle le jour suivant. En skysurf, nous réservons trois places pour des équipes sorties des sélectives, et en freefly, il y a deux places réservées. Ça donne à chacun l'opportunité de venir, de bien faire, et de ramener à la maison une partie de la prime.

ParaMag : Comment ces équipes doivent-elles procéder pour participer ?

Pete McKeeman : Simplement en venant sur le site de la rencontre un peu tôt, en s'inscrivant sur la liste (dans l'ordre chronologique) pour manifester son intention de participer ; le vendredi matin nous commençons la vérification de l'équipement, etc. Il y a un droit d'entrée nominal de 100 US $ pour chaque personne n'ayant jamais participé à l'une de nos compétitions auparavant. Il est de 50 US $ si l'on a déjà participé mais sans avoir amassé suffisamment de points pour être invité comme équipe de tête de liste.

ParaMag : Que peuvent attendre les équipes qui participent à ces événements ?

Pete McKeeman : Au mieux, quelques-unes des équipes des sélectives ont le niveau pour être invitées à la rencontre le jour suivant et progressent jusqu'à devenir des réguliers du Pro Tour. Au minimum, c'est une énorme expérience acquise. Certaines équipes peuvent encore avoir à affiner leurs possibilités. Mais le simple fait de participer aux sélectives donne aux équipes un feedback précieux qu'ils ne peuvent tout simplement pas avoir ailleurs, parce que nulle part ailleurs ils ne sont notés (et ils n'ont de debriefings personnels) par le même panel de juges pros de SSI, ceux là même qui jugent les rencontres télévisées.

ParaMag : Quelles sont les conditions nécessaires à un centre para pour être candidat à l'accueil d'une rencontre du Pro Tour ?

Pete McKeeman : Nous sommes toujours en train de chercher des sites nouveaux et différents pour y amener le Pro Tour, et pas uniquement des centres paras ; nous envisageons aussi des sites spéciaux, mais cela dépend du budget. Parce que le SSI Pro Tour n'est pas uniquement une rencontre de parachutisme, nous avons d'autres facteurs à prendre en considération comme par exemple la façon dont le site "passe" à la télé, etc. ESPN nous a donné un budget pour travailler, mais il y a beaucoup d'éléments qui interviennent dans ces événements, autres que l'achat des tickets de sauts. Notre but est de faire de la rencontre la meilleure expérience possible pour nos athlètes pros. De quelle façon un centre para peut-il combler les trous là où notre budget s'arrête est un facteur à prendre en considération, tout comme le paysage que l'on voit en chute.

ParaMag : Les règles ont un peu changé depuis l'an dernier. Qu'y-a-t'il de nouveau ?

Pete McKeeman : L'un des principaux commentaires à la suite du Pro Tour de l'an dernier portait sur la nécessité de récompenser la variété des mouvements. Prenons l'exemple de deux équipes "A" et "B" qui ont chacune une moyenne de 85 points après trois manches. L'équipe A a réalisé la même séquence trois fois de suite, tandis que l'équipe B effectuait trois séquences différentes. 'B' est évidemment la meilleure équipe, mais le système de notation précédant ne le reflétait tout simplement pas, pas plus qu'il n'encourageait ce type d'efforts supplémentaires. Alors nous avons instauré deux nouveaux scores pour la "variété". Après trois manches (normalement le premier jour), les juges déterminent combien de séquences différentes chaque équipe a effectué, et accordent une note de variété qui est calculée comme un bonus. Puis une fois encore, après les quatrième et cinquième manches, on détermine si les séquences étaient les mêmes ou différentes. Une autre note de variété est alors attribuée. La variété ne peut affecter le score total possible d'une équipe que de 13 %, donc ce n'est pas assez pour pénaliser, mais juste assez pour séparer les meilleures équipes. Le système a été conçu de façon à ce que l'on ne DOIVE pas présenter trois séquences différentes, à moins de vouloir jouer au plus haut échelon mondial.

Propos recueillis par Gilles Défourneaux, Traduction Jeff Ripoche


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