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On peut être une élève douée en parachutisme et ne pas avoir de chance... Notre direct-live du mois présente un incident spectaculaire et étonnant, qu’il serait bien difficile de reproduire une deuxième fois !
Nous sommes à Chambéry, Denis Nguyen encadre le troisième saut P.A.C. de cette élève et tout se passe bien. Elle est décontractée et appliquée, la position est bonne, les exercices sont réussis et elle offre au passage un petit signe à la caméra de son instructeur, qui est ici notre témoin.

      Par Bruno Passe
      Images Denis Nguyen



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A l'altitude convenue de 1 500 mètres, Denis vient se replacer à la droite de son élève et lui tient la jambe pour assister l’ouverture. Il lui confirme par le signal, simultanément elle a déjà commencé son geste. Nous en sommes à l’image 3 de la série présentée ici et jusque là tout va bien.








Image 4 : L’élève a la main sur la poignée du hand-deploy : le geste est parfait, la position est bonne. Les jambes sont légèrement trop repliées vers le haut, mais ça n’est pas bien grave...








Image 5 : Elle commence à extraire le hand-deploy. Le geste est légèrement orienté vers le bas, mais ça n’est pas bien grave...








Image 6 : L’extracteur est complètement sorti de sa pochette et on distingue la drisse qui flotte derrière le pied droit.








Image 7 : Tout se joue à cet instant très précis : Par un hasard bien malheureux, la drisse frotte sur le pied et vient y former une boucle. À quelques centimètres près, l’incident ne se serait jamais produit.








Image 8 : La seule tension de la drisse flottant dans le vent relatif suffit à créer un twist sur la drisse et à maintenir la boucle autour du pied. Des mains agiles n’auraient pas fait mieux !








Image 9 : L’élève (qui n’a évidemment rien vu) lâche le hand-deploy. L’instructeur s’est rendu compte de la situation, mais il n’a pas le temps de réagir. Il s’est passé à peine une seconde depuis l’image 7.








Images 10 à 13 : L’extracteur a mis la drisse de liaison en tension, nouant la boucle sur le pied et provoquant un blocage de la phase de déploiement. Mais la tension se transmet tout de même le long de la drisse qui extrait la broche courbe de fermeture du sac. En même temps que le parachute s’ouvre, le piège se referme sur l’élève !








Images 14 et 15 : L’élève est soulevée par la jambe droite. Le lovage de sa voile principale est maintenant apparent, mais l’extracteur est toujours bloqué par la drisse. Elle semble regarder son instructeur d’un air perplexe et on la comprend !








Images 16 à 18 : La traction exercée par l’extracteur sur sa jambe droite la fait passer sur le dos, ce qui lui permet de voir l’incident en direct : la drisse bloquée sur la jambe et le sac de déploiement qui se balade au gré du vent relatif.








Images 19 à 22 : L’instructeur ne peut plus suivre son élève qui est freinée par l’extracteur en tension. Elle a déjà commencé à se battre en essayant de dégager tout ce méli-mélo.








Image 23 : L’instructeur décide d’ouvrir son parachute : d’une part il est temps de le faire, d’autre part cela va lui permettre de suivre son élève des yeux.








Images 24 à 26 : L’élève passe à coté de son instructeur qui est en phase d’ouverture. Elle est pliée en deux pour tenter de résorber l’incident qu’elle a semble-t-il bien analysé en repérant la drisse bloquée.








Images 27 et 28 : Accrochée à son extracteur, l’élève continue de chuter et l’instructeur la regarde s’enfoncer jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un petit point sur le sol. Elle s’acharne visiblement à tenter de résoudre l’incident.








La fin est à peine visible sur la vidéo : une petite tache blanche qui correspond à l’ouverture du parachute de secours par le déclencheur Cypres, donc à 225 mètres. On peut considérer qu’il lui a sauvé la vie car une procédure de secours entamée en dessous de cette hauteur a peu de chance de réussir.

L’histoire ne se termine pas trop mal : Ouverte sous un parachute de secours, au ras du sol et au-dessus d’une zone habitée, l’élève parvient à se trouver un petit coin d’herbe. Pas de chance, il est en pente. Elle s’en tire avec une entorse du genou. L’analyse de l’incident est assez simple. La somme de trois éléments : Un petit gabarit (1,60 m), des jambes un peu trop fléchies durant la phase d’ouverture et un hasard incroyable ont provoqué le début de l’incident sur lequel l’élève n’a pas grand-chose à se reprocher.

Désormais Denis Nguyen préconise de tendre légèrement les jambes à l’ouverture et d’éviter les "talons aux fesses", surtout pour les petits gabarits. L’hypothèse d’un mauvais conditionnement de la drisse hand-deploy est rapidement écartée, puisque dans cette école les parachutes élèves sont pliés par des confirmés.

La seule erreur (mais elle est de taille) commise par cette élève pourtant douée est la focalisation sur l’incident : elle a perdu la notion de temps en essayant de le résoudre. Mais lorsque l’on n’a que trois sauts et que l’on voit son emmêlage en direct, il doit s’en dérouler des choses dans la tête. Peut-être que si elle était restée face sol, l’incident n’aurait pas été "visible" à ses yeux et qu’elle aurait davantage pensé à sa procédure de secours.

Quelle que soit la situation, en parachutisme il ne faut jamais perdre la notion de temps. Lorsque le sol est proche, il faut tenter d’ouvrir le secours même si la situation n’est pas "idéale".


Cette rubrique est ouverte à tous. Si vous avez des images intéressantes, n’hésitez pas à nous contacter. La rédaction de ParaMag remercie particulièrement Denis Nguyen et tous les autres vidéomen qui acceptent de publier leurs images ici. Elles permettront peut-être à d’autres parachutistes de ne pas refaire les mêmes erreurs...



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