|
|
| |
|
Vu depuis l’extérieur, le complexe Aerokart ne semble pas avoir changé depuis son ouverture en 2002.
C’est durant l’été 2007 que d’importants travaux ont démarré dans la soufflerie Aerokart.
L’équipe Amnesia, durant une des premières séances de réglage du simulateur.
Pour les moniteurs comme pour les élèves, le travail sur le filet est beaucoup plus confortable.
L’équipe Aerokart/Mamba en démonstration pour l’ouverture officielle de la nouvelle soufflerie.
Jeu entre 2 freeflyers à l’entrée de la veine.
L’intérieur du complexe Aerokart qui peut accueillir des groupes de 30 à 300 personnes.
|
Ouvert en 2002, le complexe Aerokart s’était doté d’une soufflerie novatrice, le premier simulateur de chute libre français accessible au public. Dimensions de la veine, puissance des moteurs, situation en région parisienne, concept mixte avec l’installation d’un karting en parallèle, les atouts ne manquaient pas et le succès fut immédiat aussi bien chez les pratiquants parachutistes que chez les candidats au baptême de chute libre. L’idée d’avoir associé une piste de karting au simulateur de chute libre, le tout dans un établissement haut de gamme capable d’accueillir des groupes de 10 à 300 personnes se révéla être une réussite. Les parachutistes sportifs et militaires voient désormais en la soufflerie un moyen presque incontournable de parfaire leur entraînement individuel et en équipe. De plus, le site d’Argenteuil est idéal pour accueillir les nombreux baptêmes, qu’ils soient individuels ou en groupe et il séduit encore aujourd’hui régulièrement les comités d’entreprise, lassés des concours de paint-ball, des circuits automobiles ou d’accro-branche. Entre septembre 2002 (ouverture à tous les publics) et juillet 2007 (début des travaux et fermeture de l’ancienne soufflerie), Aerokart a accueilli 29.000 clients et organisé 122.000 sessions de vol d’une durée de 2mn30. Les clients sont issus des entreprises pour 50%, du grand public pour 30% et du milieu parachutiste pour 20%. En revanche, en termes de sessions de vol, la répartition est tout autre puisque les parachutistes représentent 60% des créneaux consommés contre 25% pour les entreprises et 15% pour le grand public. D’autres concepts performants existaient déjà au États-Unis au moment de l’ouverture d’Aerokart, et de nouveaux se sont développés depuis. Le leader en la matière se nomme SkyVenture, qui équipe 15 souffleries dont 9 aux U.S.A. et 6 à l’étranger (Russie, Espagne, Émirats Arabes, Malaisie, Brésil, Angleterre). Le concept SkyVenture devrait équiper prochainement 9 nouveaux projets de soufflerie dont certains en Europe. La concurrence est donc bien présente et d’autres concepts existent à proximité de Paris, tels Bodyflight Bedford (en Angleterre) et Skydive Roosendaal (au Benelux). Aerokart devait donc réagir pour faire face à cette concurrence. En outre, le concept innovant d’Aerokart se révéla progressivement inadapté aux nouvelles techniques de chute tridimensionnelles et au volume important de baptêmes de chute libre absorbé par l’entreprise. Le concept de la veine d’air ouverte, entourée d’une margelle en mousse et d’un filet circulaire rendait la circulation difficile entre l’intérieur et l’extérieur du simulateur, engendrant une perte de temps et d’énergie considérable. La présence même de la margelle et du filet était une source de déventement et d’inconfort, représentant une perte de l’espace de vol utilisable. Enfin, l’absence de variateur était un handicap considérable à cause du manque de souplesse dans la puissance du flux d’air qui restait constant quels que soient le gabarit et l’expérience des pratiquants. Le concept initial devait permettre de voler au choix sur 8, 10 ou 12 moteurs et de varier ainsi les vitesses de chute. Ce système se révéla inadapté car la variation liée à l’allumage ou l’arrêt de deux moteurs était beaucoup trop importante par rapport aux besoins, elle nécessitait trop d’inertie (l’allumage de moteurs supplémentaires prenait environ 1mn) et ne pouvait pas être répétée un trop grand nombre de fois dans une journée. Le but des travaux effectués en 2007 était donc clairement affiché : créer un nouveau produit pour répondre aux attentes des pratiquants (confirmés, élèves et moniteurs) et faire face à la concurrence. Le 18 décembre dernier, pour marquer l’ouverture de la nouvelle soufflerie, Aerokart organisait un événement auquel étaient conviés les médias grand public, la F.F.P., des représentants militaires, les équipes sponsorisées, des clients habitués de la soufflerie et ParaMag. Au programme : présentation du nouveau «produit», baptêmes et vols de découverte, démonstrations de haut niveau par les équipes sponsorisées Aerokart. Après avoir eu l’occasion de voler, nous rencontrons Françoise Simons-Hamouchi, directrice générale d’Aerokart, qui nous explique plus en détail les nouveautés techniques. ParaMag : Et si pour une fois, on commençait par ce qui n’a pas changé... ? Françoise Simons-Hamouchi : Pourquoi pas... Le concept de circuit fermé est resté le même, l'air y est propulsé du bas vers le haut par 12 moteurs électriques de 250 kW (chacun...) et autant d'hélices qui sont donc installées en sous-sol, dans la chambre de compression. L'air accéléré reste à l'intérieur du dôme de béton et retourne aux ventilateurs. Quatre extracteurs d'air permettent de maintenir un gradient de température correct par rapport à l'extérieur. L’édifice principal est toujours le même avec ses 23 mètres de haut, dont 8 mètres enterrés et 15 mètres en extérieur, 16 mètres de diamètre extérieur. Bien... Nos lecteurs parachutistes sont impatients de tout savoir sur les nouveautés, et toi de leur expliquer... Bien sûr ! Commençons par la présence des parois rigides et la suppression du filet médian et du filet inférieur. Elles apportent un plus grand confort en vol, éliminent la zone de déventement en périphérie et améliorent les conditions d’attente autour de la zone de vol : moins de bruit, moins de vent. Le fait que cette nouvelle paroi rigide soit transparente est un plus en termes de confort visuel, pour les participants comme pour les spectateurs. Les moniteurs peuvent également y prendre appui durant certains exercices. L’agrandissement de la zone de vol est une autre amélioration importante. La totalité de l’espace de vol est désormais exploitable en permanence, alors que sur l’ancienne soufflerie il fallait par exemple démonter le filet médian pour pouvoir évoluer en 3D. La hauteur de l’espace de vol est passée de 4m76 à 6m95. Le diamètre de la veine varie de 4 m à 4m60. La mise en place d’un variateur de vitesse est une des améliorations fondamentales. Nous pouvons désormais faire varier la vitesse des moteurs à tout moment, donc adapter en permanence la vitesse de vol par rapport à ce qui se passe dans la veine. C’est un gain considérable au niveau sécurité, mais aussi au niveau confort car les pratiquants (élèves et moniteurs) fatiguent moins vite. La pratique du freefly est désormais possible en permanence et non plus sur une période dédiée à cette discipline. Enfin nous pouvons mixer toutes sortes d’exercices au sein d’une même séance, sans avoir à nous soucier des différences de gabarits et de vitesses. Associée à l’utilisation du variateur, la mise en place d’un filet rigide en limite basse de la veine permet aux moniteurs d’effectuer une partie de leur travail debout, ce qui leur est très utile pour les baptêmes ou le coaching freefly. D’autres nouveautés sont immédiatement visibles dans la structure de la soufflerie. Par exemple, pourquoi avoir construit 2 niveaux ? Nous tenions à profiter des travaux pour mettre en place un espace visiteurs et répondre à la demande des accompagnants. Cet espace est très apprécié par les entreprises mais aussi par les accompagnants, parachutistes ou non. L’espace visiteurs permet au public de découvrir l’activité en temps réel et de développer ainsi la connaissance de notre sport. Le niveau inférieur est réservé aux chuteurs ayant accès à la veine. Parallèlement à ces espaces, la création de sas d’accès fermés facilite l’accès au simulateur, supprimant la passerelle venteuse qu’il fallait obligatoirement traverser et supprimant aussi les escaliers à franchir pour les participants. Les résultats positifs sont une évidence, que ce soit au travers des baptêmes réalisés dans des conditions optimales de confort et de sécurité que des brillantes démonstrations effectuées aujourd’hui par les équipes sponsorisées. Faisons le point au passage sur le sponsoring, quelles sont les équipes qui portent vos couleurs en 2008 ? Il y a deux équipes de V.R.4 : Aerokart/Mamba (avec Manu Sarrazin, Clément Martin Saint-Léon, Julien Olek, Arnaud Mille et Stéphane Mistrot Di Pachet) et Deep Blue/Aerokart (avec Sophie Deremaux, Bérangère Duplouy, Amélie Tirman, Françoise Simons Hamouchi et Christophe Chekroun), une équipe de V.R.4 Vertical : 170 Max/Aerokart (avec Fred Nenet, Cyril Colin, Raphaël Coudray, David Malézé et Julien Briquez) et une équipe de free-fly : Amnesia/Aerokart (avec Alex Gillard, Raphaël Coudray et Julien Gebel). Nous avons pu constater en 2007 un changement au sein du staff technique, principalement dû à la fin du partenariat avec Veloce dont les 8 moniteurs n’interviennent plus au quotidien. Quelle est la composition du nouveau staff technique ? Nous disposons toujours de 8 moniteurs qui sont Jean Debièvre, David Dobski, Polo Grisoni, William Hamouchi, Frantz Jardel, Davide Moy, Yves Négrié, Stéphane Zunino. Pour information, ces 8 moniteurs travaillaient en direct avec nous depuis mai 2004, rien n’a donc changé en ce qui les concerne... En revanche, il est vrai que les 3 moniteurs Veloce (Martial, Manu et Damien) n’interviennent plus dans le staff régulier d’Aerokart depuis juillet 2007. Le travail en soufflerie est assez usant et ils ont préféré recentrer leur activité sur du coaching et d’autres missions plus proches de chez eux. Toutefois, ils continuent à fréquenter la soufflerie dans le cadre des Tunnels Camps qu’ils organisent et je ferai sans doute appel à eux de temps en temps en dépannage. J’interviens quant à moi en tant que directrice technique de la soufflerie. Et puis d’autres moniteurs ou écoles proposent de l’encadrement au travers de leurs propres sessions de vol ou Tunnels Camps. Parle-nous du challenge Aerokart qui se déroulera très prochainement, les 23 et 24 février 2008, il devient bien le championnat de France Indoor ? Eh bien oui, notre challenge international devient officiel et permettra effectivement la délivrance d’un titre de champion de France. Par ailleurs, la participation à cette compétition comptera comme sélective pour le championnat de France de saut d’avion. Le règlement se rapproche de ce qui se pratique à l’étranger et en saut d’avion, à savoir réaliser un maximum de figures en 35 secondes à partir du lâcher de l’étoile. Les juges seront fédéraux. Il y aura trois classements : un classement championnat de France ouvert à toutes les équipes N1, un classement coupe de France duquel seront exclues les équipes de France et les équipes comptant plus d’un membre inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau et un classement N2. Le règlement sera très proche du règlement F.A.I. avec quelques adaptations liées à la soufflerie (exclusion des blocs 1 et 13 par exemple). Pour la N1, il y aura des sessions d’entraînement avant le tirage au sort du programme. Pour la N2 en revanche, on garde le même système que les années précédentes, à savoir la possibilité de s’entraîner sur le programme de la compétition afin de maintenir la participation d’équipes peu expérimentées qui pourront bénéficier comme chaque année du coaching et de l’accompagnement en vol de membres du groupe France. Cette nouvelle formule devrait permettre de répondre à la demande des pratiquants qui souhaitaient un peu plus de reconnaissance et un règlement plus officiel. Par ailleurs, ce nouveau format permet un rapprochement plus évident entre la soufflerie et les sauts d’avion, inscrivant ainsi notre championnat de France indoor comme la première compétition officielle de l’année, ce qui est motivant pour les équipes qui seront ensuite présentes sur le circuit. Enfin, la volonté d’Aerokart est de se positionner sur un circuit international de coupe du monde en soufflerie, qui ne devrait plus tarder à voir le jour. Y a-t-il une question à laquelle tu aurais souhaité répondre et que je ne t’ai pas posée ?
Il y a une question que tout le monde se pose : comment vont évoluer les tarifs en 2008 ? Eh bien ils ne changent pas par rapport à 2007 et à l’ancienne soufflerie. La carte de membre (valable un an) est à 30 euros, le prix de base de la session membre (2mn30) est de 49 euros et la session peut être partagée par plusieurs membres. Il est donc possible de se regrouper pour acheter du volume d’heures sur un même compte (volume payable à l’avance et valable un an) ; dans le meilleur des cas, en achetant un volume de 10 heures, la session membre est à 35,94 euros. Les cartes membres et les encadrements en vol ne sont pas compris dans ces tarifs.
D’autre part, pour voler, il faut soit être titulaire d’une licence de parachutisme en cours de validité, soit présenter un certificat médical de non contre-indication à la pratique du parachutisme, datant de moins de trois mois. Il est important de le rappeler aux parachutistes, en ce mois de janvier où tous n’ont pas encore repris le saut d’avion !
|
Fermée pour travaux durant tout l’été, la nouvelle soufflerie Aerokart (à Argenteuil) a réouvert ses portes à la mi-novembre et les parachutistes qui ont eu la chance de voler dans les nouvelles installations ont pu en apprécier les qualités. ParaMag est allé y faire un petit tour également 
David Dobski (combinaison noire) durant une des nombreuses sessions |
|
