Le nouveau 4 France : Guillaume Bernier, Julien Degen, Mathieu Bernier et Jérémie Rollett sont entourés de Jean-Baptiste Cugerone, nouveau vidéoman de l'équipe (combi blanche), et Marin Ferré l'entraîneur.
| |
Amateurs de swoop, les membres du 4 France ont de quoi se
distraire sur le plan d’eau de Skydive Arizona, prévu à cet effet.
Un look familier mais une équipe toute fraîche : le nouveau 4 France au cours de son tout premier stage d’entraînement à Eloy.
Fin d’une journée d’entraînement pour le 4 France qui se pose à l’issue de son dernier saut. Pour ceux qui en veulent plus, la soufflerie tourne déjà à plein régime non loin de l’aire de posé de Skydive Arizona.
|
près un fructueux parcours de trois années, l’équipe de France à 8 remporta le titre de champion du monde en Allemagne, en août 2006. Ce titre, la France en rêvait depuis le début de la discipline et les jeunes loups du 8 France 2006 mirent tout en œuvre pour atteindre leur objectif. Après tant d’efforts en commun et après l’aboutissement se concluant par la gagne suprême, il semblait normal que l’équipe se restructure. Finalement, à la fin 2006, peu de changements modulèrent le 8 France qui repart maintenant pour deux ans en vue de doubler son titre de champion du monde en 2008. Au sein de l’équipe, une moitié doit également partager son temps entre vie de famille et/ou professionnelle. Les quatre autres se sont donné une totale disponibilité pour élargir encore davantage leur aventure parachutiste. Assoiffés d’entraînement, de sauts et de compétitions, Julien Degen, Jérémie Rollett, Guillaume et Mathieu Bernier se sont donc unis dans l'entreprise d’un 4. De par leur choix commun et leur détermination spontanée, ils ont officiellement endossé la cape d’équipe de France de V.R.4, sans toutefois la moindre intention de délaisser le 8.
ParaMag : Comment en êtes-vous venus à constituer l’équipe à 4 telle qu’elle se présente maintenant ? Pourquoi vous êtes-vous mis ensemble vous 4 tout particulièrement ? Le 4 France : Faire du 4 était l’objectif de beaucoup de membres de notre équipe à 8. Nous nous sommes trouvés tous les quatre par affinité, non pas que nous ayons moins d’amitié pour les autres. Notre disponibilité fut également un critère de décision commun. Par rapport au temps que nous sommes prêts à consacrer sur les terrains et vis-à-vis de l’investissement personnel que nous pouvons donner à la compétition, nous avons la même vision des choses. Nous nous sommes choisis naturellement. Nous pensions et nous pensons pouvoir donner énormément de notre vie actuelle pour être en mesure de remporter un championnat du monde à 4. Combien de temps vous donnez-vous pour atteindre l’objectif d’être champions du monde à 4 ? L’objectif officiel est un podium à 4 en 2008 et l’or en 2010. Parallèlement, notre objectif à 8 est de doubler notre titre de champion du monde en 2008. Pour les deux saisons à venir, nous nous consacrerons donc de façon équilibrée au 8 et au 4. Après le championnat du monde 2008, nous ne ferons que du 4 car la relève sera certainement prête pour construire une équipe de France à 8 de top niveau. Bien évidemment, si notre travail à 4 paie et que nous sommes au niveau en 2008, l’objectif évoluera vers la première place. Comment s’est déroulé le Valentine Meet et, plus précisément, comment vous êtes-vous sentis par rapport aux adversaires américains et particulièrement Airspeed ? Le Valentine Meet fut notre première compétition à 4 pour notre nouvelle équipe. Nous sommes satisfaits. Ce fut notre premier tirage et il nous a permis de voir où nous en étions. Au cours de cette compétition, nous avons eu un très mauvais saut et deux sauts moyens. Nous avons conclu la compétition avec 21,2 points de moyenne, mais nous avons eu sept points de pénalité vidéo. Sans ces fautes, nous pouvons dire que nous étions à 21,9 de moyenne. Jean-Baptiste Cugerone, notre nouveau vidéoman effectuait ici son premier stage en équipe de France et sa première compétition internationale. Il faut lui laisser le temps de se caler un peu. Durant le Valentine Meet, nous étions au coude à coude avec Airspeed qui a terminé la compétition avec 22,2 points de moyenne. Comme nous, Airspeed s’est fraîchement reconstituée et l’équipe est en plein travail de fond. Ils ont bien sûr comme objectif de gagner le championnat du monde 2008, et ils seront prêts. J’espère que nous leur avons montré que nous pouvons l’être aussi. Sur le plan technique, comment vous situez-vous par rapport à Airspeed ? Nous n’avons pas grand-chose à leur envier sur le plan technique. Nous savons aussi que nous avons une bonne marge de progression. Au cours du Valentine Meet, Airspeed ne nous a pas particulièrement impressionés. Ils ont certes une plus grande expérience que nous à 4, un plus grand vécu. Ils sont aussi très forts sur des sauts de libres ou sur les blocs 5, 7, 9 et 14 grâce à leur travail en soufflerie. Si nous travaillons efficacement, nous pouvons être en mesure de les battre en 2008, Airspeed ou une autre équipe américaine car les Golden Knights et l’équipe Fastrax seront également très forts. Comment envisagez-vous votre entraînement à 4 pour ce cycle 2007-2008 ? Nous avons prévu de faire environ 1000 sauts à 4 d’ici au championnat du monde 2008. Cela représente dix jours d’entraînement par mois. Nous aimerions en faire plus et nous essayerons, mais ce n’est pas facile de trouver de quoi financer les stages. Nous avons fait une heure de soufflerie à Eloy cet hiver. Mais, à ce jour, nous n’avons pas de soufflerie de prévue cette année. Nos entraînements se dérouleront principalement à Ampuriabrava, Maubeuge, Brienne-le-Château et Tallard. Nos partenaires sont en grande partie les mêmes que pour l’équipe de France à 8 et que nous avions l’an passé : la région Nord-Pas-de-Calais, les centres de Maubeuge et de Vannes, la police nationale, la F.F.P., Parasport et Vigil. En revanche, il y a un gros changement au niveau des équipements. Nous nous engageons avec Parachutes de France et nous sauterons avec le sac-harnais Atom et la voile Instinct. Comment s’est déroulé votre premier entraînement à 4 cet hiver aux U.S. ? Nous étions à Eloy, en Arizona. On y trouve une météo plus que correcte l’hiver, des moyens aériens assurés et des tarifs de saut intéressants. À Eloy, il est facile de faire douze à quatorze sauts par jour sans se bousculer. Nous y avons fait 250 sauts en deux fois quinze jours, et une compétition de haut niveau pour finir notre séjour aux U.S. Quand tout va bien, on peut faire douze sauts par jour pendant cinq ou six jours, puis un break. Et si la météo n’est pas favorable, il y a la soufflerie sur la D.Z. à un prix très intéressant. Vous faites la double appartenance en remettant en jeu votre titre de champions du monde à 8 pour 2008. Gagner à 4 et à 8 est un challenge qui n’a jamais encore été réussi. Comment imaginez-vous réussir là où les autres ont échoué (Airspeed en 99 et la France en 2003) ? La double appartenance n’a pas pour but de ramener l’or dans les deux disciplines en 2008. Nous insistons sur le fait que gagner à nouveau à 8 est l’objectif affiché. À 4, nous envisageons un podium. C’est la stratégie officielle et la plus objective en considérant le niveau mondial actuel à 4, et également notre position de favoris à 8. En faisant du 4, n’avez-vous pas crainte de contrarier l’osmose de l’équipe à 8 parce que l’autre moitié pourrait croire que vous êtes plus motivé par le 4 ? Cette année, nous ferons seulement deux stages à 8, soit 150 sauts, afin de nous préparer pour la coupe du monde qui aura lieu en Russie au mois d’août prochain. L’année prochaine, nous consacrerons une semaine par mois à partir de mars, soit 300 sauts d’entraînement pour la saison 2008. Notre statut de champions du monde nous permet d’envisager de redoubler ce titre à 8 sans pour autant devoir nous investir dans un entraînement chargé. Ceci nous laisse donc du temps pour y juxtaposer un entraînement à 4 puisque nous avons choisi d’être entièrement disponibles sans charge familiale ni professionnelle. Nous alternerons les stages à 8 et à 4. Nous ne connaissons pas encore ce genre de fonctionnement, mais cela nous paraît enrichissant et nous sommes ultra-motivés. Nous imaginons aussi que le 4 et le 8 nous soient complémentaires, aussi bien sur un plan technique que dans le déroulement des compétitions. Vous êtes champions du monde à 8. Pensez-vous que votre niveau en tant que favoris soit difficilement accessible pour d’autres équipes adversaires à venir ? À votre connaissance, quelles seraient d’ailleurs ces équipes concurrentes ? Notre niveau à 8 et le fait que la composition de l’équipe change très peu (seul Erwan remplace Damien) nous donne un avantage. Mais une équipe U.S., telle qu’Airspeed ou les Golden Knights, ou une équipe russe qui travaille dur pendant deux ans peut être dangereuse. Ce serait une erreur de nous croire à l’abri parce que nous sommes champions du monde en titre. Rien n’est joué tant que le dernier saut d’un championnat du monde n’est pas jugé. Comment est structurée votre équipe à 4 ? Il n’y a pas réellement de capitaine. Jérémie et Mathieu s’occupent de la logistique, Guillaume est chargé de gérer le matériel, Julien fait le relationnel avec nos partenaires. Nous avons tous de l’expérience et chacun gère un peu tout en sachant nous relayer. Marin Ferré, notre entraîneur, c’est le Grand Sorcier qui apporte les remèdes techniques pour faire la différence. Pourquoi avoir choisi un entraîneur, alors que vous avez déjà acquis un niveau technique élevé ? Comment Marin va t-il intervenir durant votre entraînement ? Nous pensons qu’un regard extérieur sur notre équipe nous est indispensable. En 2006, en tant qu’entraîneur, Erwan Pouliquen a joué un rôle déterminant dans la victoire du 8 France. Marin est deux fois champion du monde à 4 et il a volé a 23,5 de moyenne. Il nous fait gagner du temps et des sauts. Il connaît tous les secrets du vol relatif à 4. C’est un super coach. Il fut présent pour nos deux premiers stages, durant l’hiver. Il nous encadrera également durant 50 % de nos stages à venir cette année. Il nous a d’ores et déjà donné les bases fondamentales et il interviendra à mi-temps durant notre entraînement. Avoir un technicien de sa qualité à nos côtés, c’est quelque chose de formidable !
|
|