Par Loïc Jean-Albert | ||||
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i vous avez vu Crosswind, le film de Patrick Passe, vous connaissez ces images de vol en combinaison ailée à proximité des falaises. Très occupés par le tournage, nous navions pas eu la possibilité de réaliser des photos. Un an après, jai renouvelé le même genre de vols. La proximité avec le relief est à peu près la même, mais le site est différent.
Ici nous sommes à la sortie du cirque de Mafate. Le lieu exact est le "Dos d'âne", c'est également l'endroit duquel on a décollé avec Val pour les largages avec la Ninja présentés dans larticle précédent (Séquence Folie intitulée "Fallait lflare").
Nous utilisons les U.L.M. de Félix Ulm pour le largage et le photographe suiveur.
Au pied de cette falaise se trouve une petite piste de décollage. Il y a en gros
1 200 mètres de quasi verticalité. Dès mon départ, lU.L.M. suiveur maccompagne en descente (forcément !). On arrive à maintenir la proximité sur une dizaine de secondes, puis ma vitesse devient trop importante. Je me rapproche alors de la falaise. Sur ma trajectoire de vol, je vois un petit chemin de randonnée assez pratiqué. Juste de quoi faire une petite attaque aux touristes un peu surpris... Le posé se situe au fond, sur le lit de la ravine.
Ce site est lun de ceux que nous avons choisis pour vous faire découvrir lîle au travers de sauts " montagne" que nous proposons dans nos séjours intenses.
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as facile dêtre BASE jumper quand on habite à la Réunion, dautant plus si on est parapentiste et canyoneur. Beaucoup de très belles falaises vous excitent, mais elles manquent toujours de verticalité. La tentation est donc forte mais pas moyen de se défouler. En puis dès que vous parlez de votre sport, on vous pose la question : "Et le Trou de Fer, ty as déjà pensé ?". Un petit cirque de 400 mètres de diamètre, dans lequel se jettent plusieurs cascades. Au milieu, une falaise de 300 mètres coiffée dune puissante chute deau. Oh que oui, on y a déjà pensé, mais pas évident daccès ce fameux trou... La verticalité est-elle bonne ? La hauteur suffisante ? Et le posé...? Plutôt la jungle dans le coin ! Au passage de mes potes - Val Montant, Raf Charmot et Piaz - on a bien essayé dy aller en hélico, mais il faut rouler sur lor et pas moyen de trouver quelquun pour vous poser en haut. On a donc décidé dy aller dans le genre "sanglier puriste". On canyone jusquau point de sortie du saut, on saute et on ressort le bras de caverne avec les parachutes en sac étanche. Un sacré canyon de deux à trois jours à se taper tout de même. Et on nose même pas penser à la taille des sacs avec les parachutes, les cordes, le bivouac, etc... Il nous faut donc des canyoneurs sur le plan. On décide de contacter Emeric Baucheron de Ric à Ric. On sait quil a ré-équipé la voie et quil la sort dans la journée. On décide aussi de faire le canyon une fois à vide avant daller y sauter, ça nous permettra de vérifier la paroi et le posé et de découvrir le canyon pour gagner du temps quand on sera plus chargés. Nous voilà donc le soir au gîte pour la reconnaissance. Demain départ à trois heures, la journée sera longue. Il pleut sans discontinuer, ça glisse plein pot et on se met gamelle sur gamelle. Par contre cest beau, super beau. On passe les deux premiers cassés. Il y a déjà un saut possible dans la deuxième verticalité. Cent mètres bien clean. Par contre, arrivé en bas, cest vraiment pas du délire pour se poser. Des blocs deux fois comme nous. On découvre "La" falaise en fin de matinée. Le trou est énorme, des cascades de partout, on voit une autre paroi qui peut se sauter sur notre droite, sous nos pieds cest "plein gaz", ça déverse à fond au début, puis une grosse marche dans les 200 mètres et la lagune à 240 mètres.
Par contre le posé pose toujours un sacré doute. La seule zone sans galet est un peu en contre-haut par rapport au fond, pas certain quon puisse latteindre. La descente en fil daraignée ne laisse aucun doute quant à la verticalité. La zone de posé nest pas gigantesque et plutôt touffue, mais ça ira. Si on ne latteint pas, la lagune nous laisse une bonne issue de secours. La sortie dans la gorge du bras de caverne est superbe. Très resserrée et aquatique au début, puis beaucoup de marche dans ces foutus galets qui glissent. On ressort à la nuit. Le saut est donc bon, le posé ça ira et le canyon bien long. Il ne va pas falloir chômer avec les parachutes en plus. Léquipe sagrandit un peu, Emeric emmène un de ses apprentis pour laider dans les manips de corde et un caméraman. Mathieu un pote canyoneur, para, médecin (ça peut toujours servir...) nous rejoint. Piaz ne pourra pas faire le canyon avec nous. Dommage, ce ne sera que partie remise. La météo est meilleure, on est un peu plus lourds, mais cest tout à fait supportable.
On est à lheure en haut de la paroi. Une petite vérification du vent et on enlève notre matos canyon. Emeric met les rappels en place. On place du monde un peu partout le long de la falaise afin davoir le maximum dangles de prise de vue. Tout est en place, on peut y aller. Léternelle question se pose : "Qui saute en premier ?" Jy serais bien allé, mais jai caméra et appareil photo, je reste donc faire de limage sur les sauts de Raf et Val. Raf tranche. Un petit coup doeil en bas, on prévient les vidéos et il part avec un gros "gaaaz" bien grave ! Val ne tarde pas à le suivre. Je laisse le dernier canyonneur en haut et y vais à mon tour. La vision est magnifique, le cirque, la cascade, la lagune, la végétation partout, cest du délire ! Le poser est nickel. Le temps de ramener les cordes, casser une petite croûte et on est dans le bras de caverne. Cest un peu plus sec et vraiment moins glissant. La remontée sur Salazie sera difficile par contre avec le poids quon transporte. Cest peut-être aussi la difficulté qui fait le charme de ce saut. Notre revanche sur la Réunion est prise et il nous reste de superbes images dans la tête. Ah que votre automne est doux dans notre Réunion, quand même. | ||||||||||
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