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Sil est un domaine dans lequel le parachutisme français est bien en retard, cest celui du vol en soufflerie. États-Unis, Allemagne, Israël, Japon, Venezuela, tous ces pays disposent dune ou plusieurs souffleries à usage sportif ou commercial. Heureusement, cette année, grâce aux efforts de lO.N.E.R.A de Lille, près de 150 chuteurs européens ont pu bénéficier de ce genre dentraînement.
Cest sur linitiative de Pierre Garau, directeur technique du centre de Lens à lépoque, que la première session expérimentale eu lieu.
Lidée fit son chemin, et lannée suivante une délégation fédérale participa à une deuxième session expérimentale avec des athlètes de haut niveau, des cadres formateurs de la F.F.P. et Parachutes de France. Participant à cette session, on trouvait, entre autres : Bernard Colas, Charly Baum, Marcel Hérault et Michel Auvray.
Mais déjà il fallait attendre une accalmie dans le programme de recherche très chargé des scientifiques pour pouvoir bénéficier dautres créneaux, la soufflerie nétant pas ouverte au public puisquil sagit dun établissement de recherche dont lobjet est de réaliser des tests, de mener des études à usage scientifique. Il ny eut plus dautres sessions avec les parachutistes durant quelques années.
Des sessions furent alors organisées avec le Nord para club qui en gérait le déroulement. Bien que les disponibilités soient toujours limitées, laccès souvrait davantage puisquil ne sagissait plus de sessions expérimentales, mais payantes et ouvertes à tous, débutants et confirmés. Lincertitude des disponibilités rendait difficile la gestion des créneaux dans un établissement ne fonctionnant quen semaine, mais de 1993 à 1996, une dizaine de sessions eurent lieu.
La veine possède un diamètre de quatre mètres et une hauteur de cinq, ce qui rend possible le vol à 3 et permet le vol à 4 dans certains enchaînements serrés.
Mais il a suffi du bouche à oreille pour remplir les premières sessions de lannée en mars et avril 2000, puis dune page web et de quelques mails pour Véloce, ainsi que dune brève dans ParaMag pour compléter les 8 sessions de fin de saison, doctobre à décembre.
Cela confirme lintérêt des parachutistes pour un tel outil. Il est vraiment regrettable que la soufflerie Twister à Nancy (Cf. ParaMag n° 144 de mai 1999) nait pu ouvrir en 2000 comme prévu. Son déménagement est en cours, mais aucune date nest avancée pour le moment. Il en est de même pour lO.N.E.R.A. qui nétait pas en mesure de savancer sur des dates de créneaux possibles en 2001 pour les parachutistes, au moment où nous avons bouclé cette édition.
La soufflerie de Lille fonctionne sur la base dun circuit dair fermé et aspiré par le haut, cest le principe du flux guidé. Après avoir été aspiré, lair est reconduit de la sortie de la veine vers ladmission, où il est réutilisé. Lavantage de ce système est la puissance qui permet de reproduire la vitesse de chute réelle. Les inconvénients sont le coût des infrastructures (le bâtiment est gigantesque) et la température qui sélève rapidement à cause des frottements de lair dans le circuit fermé. Mais il faut dire que dans le nord de la France, la chaleur nest pas vraiment un problème... Autre inconvénient constaté par lO.N.E.R.A. durant la période où les parachutistes sont venus nombreux : les mouvements de grandes amplitudes et dissymétriques sur le plan horizontal font réagir léquipe de maintenance du moteur. Il faut dire que linstallation est prévue pour faire évoluer des maquettes et non pas des chuteurs dont certains pèsent près de 100 kilos et sont accompagnés par des moniteurs. De nouvelles limitations ont donc été établies durant les dernières sessions.
Les sensations sont proches de la chute libre mais toutefois différentes... Lentrée dans la veine se fait doucement et à plat : départ debout sur les coussins en mousse, puis on se penche buste et bras en avant pour chercher les appuis sur lair tout en poussant doucement sur les pieds. La veine ne fait que 4 mètres de diamètre, le moindre dérapage entraîne donc lexclusion... Il y a un petit temps dadaptation et après "ça lfait" sans problème !
Les figures de vol conduisant à des vitesses relatives trop importantes sont prohibées. Il est possible de voler à plat, seul ou en vol relatif. La chute assis ou dos est envisageable pour les gabarits légers sachant maîtriser la position de base.
Selon les gabarits, on évolue dans la veine en combinaison lisse de vol relatif, ou en combinaison coton un peu plus ample. Il nest pas nécessaire dutiliser une combinaison "ballon". Pour la séquence, lidéal est une combinaison serrée (avant-bras élastique pour éviter de fatiguer sur les bras) avec un t-shirt par-dessus. Le t-shirt doit être noué sur lentrejambe pour éviter de gonfler ou de se déchirer. Pour les plus légers, la ceinture de plomb est obligatoire.
Cest le privilège accordé aux chuteurs confirmés, et raisonnables... En haut de la veine, le flux dair est encore plus puissant car il est canalisé, contrairement à lentrée de la veine qui est ouverte et seulement entourée du filet de protection. Mais là-haut, la moindre erreur ne pardonne pas : le moindre dérapage se termine sur la structure externe en dur et le moindre déventement entraîne une chute de plusieurs mètres. Même dans le vent relatif et dans les coussins en mousse, ça peut faire mal.
Méthode P.A.C. indoor : Catherine Manen navait jamais sauté dun avion avant cette session. Après quelques minutes de vol, elle était capable de tenir la bonne position et dévoluer en sécurité dans le vent relatif. Il faut préciser quelle était entourée de 2 moniteurs top niveau : Thierry Boitieux et Daniel-Michel Holleville. Image darchive de la deuxième session expérimentale de 1984 : Michel Auvray évolue dans la veine avec une combinaison ballon. A gauche, Bernard Colas (de dos, en rouge) avec une élève et aussi Charly Baum (en blanc).
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