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La soufflerie
Skyventure en Floride
La soufflerie Skyventure tourne à plein régime depuis le 1er juillet 98. Au premier abord, on a du mal à croire que c’est une soufflerie, étant donné sa situation en plein coeur d’Orlando et sa proximité avec les magasins et les restaurants.
P a r M i k e B r o o k e
Le bâtiment mesure environ 30 mètres de haut et, au sommet, on remarque facilement les grilles qui correspondent aux moteurs. Au niveau du bruit, surprise : on entend juste un chuchotement d’aspiration d’air et vraiment pas de vacarme.
La partie «vie» du bâtiment est construite autour de la veine d’air, elle comporte 2 étages : le premier comprend l’entrée principale et la salle de spectacle pour les visiteurs ou les futurs candidats. Le deuxième étage abrite une salle de cours, une salle vidéo et des vestiaires pour se mettre en tenue de vol. Sur le plan technique, disons qu’il s’agit d’une soufflerie de type «ouverte» où l’air n’est utilisé qu’une fois. Ici la séance de vol ne se transforme pas en sauna au bout de 5 minutes car l’air est constamment renouvelé. Les moteurs et les hélices, au nombre de 5, se situent en haut de l’ensemble, ainsi l’air n’est pas «poussé » mais « aspiré » par le haut. L’avantage de ce système est qu’il génère un flux puissant, laminaire et ne nécessitant pas de filtres pour gommer les turbulences dues aux hélices.  Dans la veine d’air, si on lève la tête, on distingue facilement les 5 hélices entraînées par leurs moteurs électriques de 125 chevaux chacun (93 kW). Avec une vitesse annoncée au «sweet spot» (la partie de la veine ayant le diamètre le plus faible) de 130 mp/h (210 km/h) on se situe largement dans une plage de travail confortable pour le vol relatif. La veine d’air surprend aussi par rapport à ce qui existe sur d’autres souffleries : ici il n’y a pas de coussin sur les bords, juste un tube de béton d’un diamètre de 3 mètres 70 ! Mais il est impossible de tomber hors du flux d’air car celui-ci est constant. Par contre le risque de toucher plus ou moins gentiment le mur existe. Les genouillères et coudières sont fournies sur place et l’équipe technique est extrêmement vigilante, que ce soit le «pilote» qui est en mesure de ralentir rapidement le flux en cas de danger ou l’instructeur qui accompagne les novices durant leurs premiers vols. Comme la veine d’air est délimitée par le mur, il y a 2 issues de la taille d’une porte : une pour entrer et l’autre pour sortir. En attendant son tour, on est assis dans une sorte de sas entourant la veine et fermé de l’extérieur. Le mur en béton a aussi son importance, en effet une matière moins rigide (pour amortir d’éventuels chocs...) se déformerait et réduirait sensiblement le rendement de la veine d’air, créant des turbulences près des parois. 
Avant de pouvoir aller jouer, on passe par l’inévitable salle de cours... Mais, pour les chuteurs, l’instruction est réduite à l’essentiel : comment entrer et sortir du flux, plus quelques détails concernant la sécurité. Pour entrer on croise les bras au niveau de la poitrine et on pousse légèrement sur les jambes pour éviter de finir lamentablement dans le mur d’en face, au plus grand bonheur des spectateurs ! Dès qu’on est dedans, on est comme chez soi, en chute ! Ici, avec une vitesse réelle de chute, on n’a vraiment pas besoin d’artifices du genre tee shirt ou combinaisons gonflantes pour tenir. Si habituellement vous portez du plomb (en V.R.), n’oubliez surtout pas d’apporter votre gilet ! Dès qu’on entre, il faut monter un peu car la partie optimale pour travailler se situe à environ 2 mètres au-dessus des issues. Elle correspond à l’endroit où la pression d’air et la vitesse sont au maximum. La première fois, on fait un petit tour de 2 minutes en solo (pour les chuteurs expérimentés !) juste pour découvrir ses nouveaux quartiers et maîtriser l’entrée et la sortie. Pour sortir, on descend au niveau de l’issue, on attrape les murs des 2 côtés avec les mains et on ramène ensuite les pieds vers le bas de la porte : et hop !, on est de nouveau sur la terre ferme. Dès votre sortie, une personne prend votre place par l’autre issue. En attendant le prochain vol, on peut reprendre son souffle dans le sas ou préparer le programme suivant avec un équipier. Quand on entre de nouveau dans la veine et qu’on la partage avec quelqu’un d’autre, on commence réellement à s’amuser et à travailler ! On se rend réellement compte des déplacements dans l’air grâce aux références immobiles qui sont sur le mur en béton. Les performances de vol idéales s’obtiennent à 2 dans les 3 mètres 70, car ensuite on se retrouve vraiment à l’étroit et la vitesse d’air diminue. Mais le vol à 2 permet un travail optimal au niveau de la technique individuelle : 360°, marche arrière, vol latéral, il y a tellement de chose à faire ! Et lorsque l’on se retrouve à 4 (ou davantage...) en chute on ne se pose vraiment plus de questions.. 
Au niveau de la durée de travail, on achète du temps : 1 heure ($ 450) ou 1/2 heure ($ 250) ; ensuite c’est à vous de vous organiser. Pour une équipe à 4, 30 minutes suffisent largement pour commencer : prendre ses marques et gérer la fatigue (15 minutes de V.R.-2 intense, ça fatigue !). Avant d’entrer dans le sas, il est impératif d’avoir préparé son programme et éventuellement de l’avoir écrit sur un papier pour s’en souvenir pendant la séance en cas de brainlock (trou de mémoire).. La soufflerie d’Orlando est un outil d’entraînement idéal par ses performances mais également par sa proximité avec les centres de Floride qui se situent à moins d’une heure de voiture. Elle est la seule soufflerie ouverte au public qui propose une telle «qualité» de flux d’air ! 4 séances d’entraînement d’une heure sur une ou 2 semaines apportent réellement des résultats au niveau des sauts, mais il faut bien les planifier et penser à la fatigue consécutive à ces «extras». Autre détail : en moyenne, la soufflerie accueille 60 % de chuteurs et 40 % de touristes ; donc pensez à réserver à l’avance, car c’est souvent complet. Retrouver la suite de cet article...?
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