Les compétitions d'aéromodélisme, parapente, deltaplane, ULM, planeur, acrobatie aérienne et ballon se sont déroulées de part et d'autre de la Turquie. Dans ce pays plutôt austère et rocailleux, le parachutisme était certainement le mieux loti, puisque sa compétition a eu lieu à Ephèse, lieu encore vibrant d'histoire où le charme ancestral des ruines romaines se mélange à la culture et aux coutumes turques. L'aéroport accueillant ces championnats du monde de parachutisme est implanté à une dizaine de kilomètres de la côte, bordée par la Mer Égée. Des centaines d'hôtels s'y dressent sur les rochers escarpés et des millions de touristes y déferlent durant une grande moitié de l'année. Pendant ces 2 semaines de septembre, près de 700 personnes, réparties entre compétiteurs parachutistes, juges et membres de l'organisation, ont changé le rythme habituel et nonchalant de ce coin de la Turquie.
Dès le 5 septembre, l'aéroport d'Ephèse semble prêt au déroulement de cette grande compétition : une tente par délégation, des locaux pour les juges, pour la presse et l'infrastructure vidéo, un chapiteau pour la restauration, 4 magnifiques Casa de l'armée turque (31 parachutistes) et 2 reluisants Cessna Caravan (11 parachutistes). Cette semaine qui précède le championnat du monde est ouverte à toutes les équipes désireuses d'effectuer quelques sauts d'entraînements. Mais elle sera surtout indispensable à Patrice Girardin, directeur de la compétition, afin qu'il puisse mettre au pas le personnel turque impliqué dans le déroulement et le fonctionnement de la compétition.
Et le terme n'est pas trop fort. Dans ce pays où les gens prennent le temps de regarder pousser les figues et le raisin, l'énergie et l'efficacité nécessaire au déroulement d'un tel événement est un facteur qui échappe et qui surtout ne fait pas partie du rythme de vie. Les 58 pages de ce ParaMag ne suffiraient à énumérer les problèmes de chaque heure auxquels Patrice Girardin fut confronté et qu'il a toujours su résoudre. Le plus gros morceau fut sans doute qu'il obtienne des pilotes turques la discipline et la présence indispensable à la progression de la manifestation. A la fin de la compétition, il fut félicité par de nombreux compétiteurs pour son efficacité, sans laquelle rien de concret n'aurait pu se dérouler, et surtout pas les 10 manches de chaque discipline. Pascale Favier, Jean François Prunier, Martin (Canadien) et Denise Tat ont su l'épauler efficacement en travaillant au manifest, à l'avionnage et à l'embarquement.
Vendredi 12 septembre, on compte 38 équipes de VR-4, 13 équipes de VR-8, 24 en skysurf et 31 en free style. Durant toute la compétition, le jugement en direct sera impossible faute de moyens technique. Immédiatement après le posé, les vidéomen devront recopier le saut sur cassette vidéo pour ensuite l'apporter en salle des juges. Compétiteurs et supporters seront aussi déçus par l'absence de grand écran pour la projection des sauts du championnat. L'émotion et le suspens en direct, vécus par ceux qui étaient au championnat du monde 95 à Gap, n'existera pas ici en Turquie.
Samedi 13, le déroulement de 3 manches à 4 est programmée dans la matinée, avant la cérémonie d'ouverture qui aura lieu dans l'après midi. Les sauts à 4 et à 8 se feront du Casa, sortie tranche arrière, vitesse de largage 110 noeuds. On attend bien sûr de voir se battre les favoris : la France et l'équipe américaine Airspeed, championne du monde en titre. On est aussi curieux de voir quelles autres équipes pourraient éventuellement se joindre à la bataille. Au cours des World Games qui se sont déroulés en Finlande en août dernier (cf. ParaMag n°124), l'Afrique du Sud s'était profilée comme une nation qui pourrait éventuellement taquiner. Première manche : la France et les États Unis sont dans le même avion. La France attaque fort et passe 25 figures dans les temps. Mais juste avant le break, et après la 35ème seconde, Davide Moy se déboîte l'épaule. On savait que celle-ci était fragile, après un choc qui lui avait était fatal en avril dernier, au cours d'un saut d'entraînement. Depuis, Davide devait sauter avec un strapping. Coup de théâtre d'entrée et mauvaise surprise, la France serait-elle déjà hors circuit ? Davide arrive toutefois à ouvrir sa voile principale et à se poser sans incident.
Les USA font 26 sur le saut, et 25 pour l'Afrique du Sud. Cette première manche est rapidement terminée. Une heure après que les Français se soient posés, on les appelle en piste pour la seconde. Moy est sur la touche. C'est Jérôme David, entraîneur et remplaçant du 4, qui sautera pour cette deuxième manche. Le morceau est dur à avaler. L'entraîneur doit retrouver ses ailes d'antan. Dans l'avion, lui seul sait ce qui lui passe par la tête, mais une chose est sûr : il n'est pas à la fête... La tranche arrière s'ouvre maintenant. Les coéquipiers du 4 France se manifestent mutuellement leur confiance. Lumière rouge qui n'en finit d'attendre le vert, et le vert qui arrive déjà. Les Français s'avancent sur le bord, Jérôme David y place prudemment ses pieds ; la réussite d'une sortie accrochée réside aussi dans la mise en place. Flexion et départ. Bonne chance à l'équipe de France, que le souffle du Casa emporte presque horizontalement tandis qu'ils attaquent le deuxième puis le troisième point, avec pour seul témoin Jean Pierre Roy, vidéoman de l'équipe.
35 secondes plus tard, ils auront passé 19 points. Thierry Boitieux et les frères Ferré sauvent la seconde manche en compagnie de Jérôme David. Toutefois, les Américains et les Sud Africains affichent 20 points et ont respectivement 2 points et 1 point d'avance sur les Français. A peine sont ils remis de leurs émotions qu'on les appelle pour la troisième manche. Dans l'avion Jérôme David est malade. Les Français choisissent de redescendre. Pour cette troisième manche les États unis font 18, et 17 pour l'Afrique du Sud. Dimanche 14, l'épaule de Davide Moy va mieux ; il peut reprendre la compétition avec toutefois un sérieux strapping, qui lui entoure le haut de la poitrine (il a été réalisé par Thierry Foucault, médecin du 4 France). Mais il lui faudra serrer les dents durant toute la compétition. Ils partent donc pour cette troisième manche qu'ils n'ont pas effectuée la veille. Score: 17 points. Ils ont repris 1 point aux Sud Africains, les 2 équipes sont maintenant à égalité. Les US restent en tête avec 3 points d'avance. La matinée se poursuit avec la première manche à 8. Les membres de l'équipe Américaine Golden Knights, championne du monde en titre, ont leur visage des grands jours : sereins, lucides, confiants et fiers d'être Américains. Ils ont déjà un bon nombre de supporters qui les accompagnent à l'embarquement en brandissant les couleurs nationales. Cette équipe militaire avait mené une rude compétition contre les Français à Gap en 95. Depuis ils ont formé 3 nouveaux coéquipiers, poussés au sommet de la positivité et de la technicité par le noyau restant. Tous les 2 ans, et à l'issue de chaque championnat du monde, c'est le même rituel chez les Golden Knights : après 6 à 8 ans de bons et loyaux services, les 2 ou 3 plus anciens quittent lÕéquipe et sont remplacés par des jeunes ayant réussi toutes les épreuves de sélection.
L'équipe de France a aussi très bonne mine, mais ils ne compétiteront pas dans la même cour que les Knights. Aucune équipe narrivera d'ailleurs à la cheville de l'équipe américaine de vol relatif à 8. Ils gagneront la compétition avec 53 points davance sur les Russes qui sont second et 69 points d'avance sur les Français qui sont troisième. En regardant le tableau des résultats, on constate qu'il n'y a pas eu de compétition en VR-8. Les 3 équipes sur le podium ont rapidement creusé l'écart avec les autres, ainsi qu'entre elles même. Les Golden Knights, déçus par l'absence d'adversaire, décident d'entrer en compétition contre eux même. Scott Rhodes, capitaine de l'équipe et maintenant 6 fois champion du monde de VR-8, met la pression au sein de son groupe en annonçant à la presse télévisée qu'ils gagneront avec plus de 22 de moyenne et qu'ils tenteront de battre 2 fois le record du monde de points dans les temps au cours de cette compétition. Même sans adversaire, les Chevaliers d'Or ont décidé de briller.
Et presque à chaque manche, c'est alors une démonstration de Grande séquence à 8. Avant l'embarquement, ils sont déjà gonflés à bloc. Tous ont les boosters en place sur les chaussures et les boucles des parachutes réglés. Il n'y a pas de place pour la distraction de l'esprit. Dans l'avion et à chaque saut, ils se comportent comme s'ils se battaient contre un sérieux adversaire pour la première place. Ils ne se laissent aucune seconde de relâchement, puisant leur énergie dans une profonde concentration jusque l'altitude de largage où Scott Rhodes donnera les dernières recommandations que ses coéquipiers considéreront comme une mission. A la quatrième manche, ils passent trente points dans les temps, soit un nouveau record du monde en battant leur propre performance (25 pts), établie 2 ans auparavant à Gap. A la vue du score sur le tableau d'affichage, c'est l'admiration générale. De nombreux compétiteurs s'en vont les féliciter. A la huitième manche, ils feront 31 points dans les temps, et battent leur propre record du monde, enregistré à la quatrième manche. Le saut est très rapide, sans faute et sans cafouillage. Durant 50 secondes, les 8 Golden Knights sont sur la même longueur d'onde à raison d'un point toutes les secondes et demi. Un saut de rêve. Scott Rhodes se pose et annonce: "C'est le plus beau saut de séquence de ma vie!", c'est bien évidemment la même chose pour ses 7 coéquipiers. Et pour finir en beauté, les Knights remplissent leur mission en faisant 22,4 de moyenne. C'est la consécration du talent par le succès.
Les Russes font 17,1 de moyenne à l'issue de cette compétition, soit 1,8 de mieux qu'au championnat du monde 95 à Gap. On constate toutefois une irrégularité au cours de leur 10 manches avec quelques contre performance sur certains des sauts, pas pour autant technique. Avec 15,5 de moyenne, les Français à 8 font une belle compète, à leur niveau bien sûr. En quelques mois, l'entraîneur Philippe Schorno a bien fait progresser le 8 français qui semblait pourtant dans une impasse en début de saison. En Turquie, la question fut bien sûr posée par quelques équipes étrangères: "Pourquoi la première équipe ayant gagné les championnats de France n'est elle pas ici présente?" Mais les jolis sauts des Français ont étouffé cette question restant sans réponse. Les membres de cette jeune équipe de France ont connu en Turquie leur première rencontre internationale, et ils l'ont vécue la tête haute. Les sauts étaient propres et réguliers (une seule faute sur la manche 9). On regrette peut être de ne pas avoir constaté ce que l'équipe vaut sous la pression exercée par de sérieux adversaires. Ils ont néanmoins rempli leur contrat moral en montant sur la troisième marche du podium. Tel était l'objectif fixé par la Direction Technique Nationale et l'entraîneur du 8, Philippe Schorno.
Expérience positive donc pour cette fraîche équipe dont chaque membre affirme haut et fort sa motivation pour être champion du monde en 99. Comment ne pas soutenir un tel élan d'énergie et d'appétit, si toutefois il n'aveugle pas. Le 8 France doit alors réaliser dès à présent qu'à l'issue de ce championnat 97, l'écart de points entre la France et les USA n'a jamais était aussi important et que s'ils veulent vraiment être champions du monde, leur moyenne devra faire un bond de 7 points en avant sur une période de 2 ans et cela en considérant que les Américains cessent de progresser là où ils en sont maintenant. S'ils arrivent à remplir ce contrat, ils prouveront que la foi soulèvent des montagnes. Et tel n'est pas le cas, on pourra alors reprocher à la Direction Technique Nationale de s'être enlisée dans le mauvais choix après le championnat du monde 95, à l'issue duquel un acquis et des valeurs techniques en matière de vol relatif à 8 ont été mis au placard. Mais d'ici là, le temps aura passé et on pensera à autre chose... La DTN, les entraîneurs, les compétiteurs eux mêmes et leurs supporters accepteront peut-être même ce que l'on a finalement reproché à l'ancien 8 France : être des éternels seconds.
Revenons au VR-4. Nous sommes lundi 15 septembre et à l'issue de la quatrième et la cinquième manches l'écart entre les équipes de tête se creuse doucement : Airspeed totalise 114 points, les Français 108 points et l'Afrique du Sud 101 points. Les Français enchaînent des bons sauts mais les Américains montrent néanmoins leur supériorité. Le 4 France semble toutefois adopter une tactique consistant à talonner l'équipe US afin de la pousser à la faute. La patience semble payer puisqu'à la sixième manche l'équipe américaine fait une faute à la quatrième figure et affiche 17 moins 2, soit 15 contre un 16 pour la France qui reprend ainsi un point sur son adversaire. L'écart entre les 2 équipes et maintenant de 5 points. Après une journée de repos durant laquelle se sont déroulées plusieurs manches de VR-8, de free style et de skysurf, les équipes de VR-4 se retrouve le mercredi pour la septième manche.
Les Français ont le désir profond de grignoter quelques points aux Américains. Les 2 équipes sont dans le même avion et une légère pression est palpable chez Airspeed. Davide, Marin, Martial et Thierry ont l'air serein, sûr d'eux, mais toutefois concentrés. De toute évidence, ce sont eux qui font le jeu et les Américains savent que les Français veulent les pousser à la faute. A l'issue de cette septième manche les 2 équipes font le même score : 20 points. Cette situation renforcera la pression au cours de la huitième manche ; un mauvais saut peut arriver aussi vite qu'un très bon. Saut après saut, l'Afrique du Sud assure d'avantage sa troisième place devant la Russie et ne représente pas de danger pour la France. Embarquement pour la huitième manche à 4, les Américains sortent d'avantage de drapeaux. Les supporters français acclament leur équipe. La pression est maintenant palpable au moment où les 2 équipes disparaissent dans le ventre de l'avion. Comme d'habitude, les français partent devant leurs adversaires. Ils feront un joli saut avec 21 points.
Les Américains pataugent au cours de leur saut à 22 points, ils prennent 3 fautes soit moins 6 points, ils totalisent donc 16 points seulement et perdent leurs 5 points d'avance sur les Français. Les 2 équipes sont à égalité. L'équipe Airspeed pâlit. C'est la fin de la journée. Rendez-vous demain matin 8 heures. Des 2 équipes, devinons celle qui dormira le mieux ! ... Jeudi 18, dernier jour de la compète, neuvième manche à 4. A l'embarquement, les supporters américains et français transmettent leur énergie à leur équipe : drapeaux, applaudissements, encouragements et félicitations anticipées. Dans l'avion, les visages des Français traduisent toujours la même expression : sérénité, confiance et concentration. Les Américains enchaînent les répétitions mentales. L'un d'eux fait un geste de la main qui traduit la conjuration du sort.
3 000 mètres et sur axe. Lumière verte, les Français s'avancent au bord de la tranche et partent. A moins de 10 mètres de la rampe arrière, ils en sont déjà au deuxième point, après un très rapide dessus-dessous sur le bloc T danois/Murphy. Le saut leur vaudra 20 points dans les temps. Les Américains font 21 et reprennent un point d'avance. Dixième et dernière manche, Airspeed s'impose en faisant 24 contre 21 points pour les Français. Les Américains repartiront avec l'Excalibur. A l'issue de ce championnat du monde et malgré la médaille d'or qu'ils ont autour du cou, l'équipe Airspeed est déçu par sa performance. Elle l'explique par un manque d'entraînement, soit seulement 500 sauts à 4 depuis le championnat du monde 95. Elle avoue aussi s'être dissipée dans la double appartenance à 8 au cours de l'année 96. Si l'équipe américaine n'a quasiment pas progressé depuis 95, il en est de même pour la France (20,5 de moyenne en 1995 et 20,6 cette année). Et pourtant, en 2 ans, la nouvelle équipe de France à 4 a fait environ 2 500 sauts d'entraînement. Si cette équipe avait eu une progression de 2 points de moyenne, comme ce fut à chaque fois le cas d'un championnat du monde à un autre entre 1987 et 1995, les Français auraient certainement battu une équipe américaine qui cette année semblait bien vulnérable. Sommes nous passés à côté du coche ?
Le but fixé par la Direction Technique Nationale de la FFP n'a en tout cas pas été atteint : le 4 devait être champion du monde. L'erreur réside-t-elle dans le fait de proclamer haut et fort un résultat avant même de l'avoir atteint, ou plutôt dans la constitution de l'équipe ou dans l'entraînement imposés par son entraîneur. A moins que l'on ne mette tout sur le compte de l'épaule fragile de Davide Moy, dans quelle mesure cette blessure a-t-elle limité l'équipe durant le championnat ? Les membres des équipes de France à 4 et aussi à 8 ont donné tout ce qu'ils avaient et ils peuvent être fiers de la compétition qu'ils ont mené. Ils ont vraiment fait de leur mieux avec ce quÕon leur a appris. Certes on peut les féliciter sans pour autant se voiler la face ou se gargariser avec une médaille d'argent qui aurait pu être en or et une médaille de bronze à 69 points de la plus haute marche du podium. Car après tout, de 87 à 93 la France avait la recette pour être championne du monde à 4, et de 91 à 95 elle savait être dangereuse pour l'équipe US à 8. Avec un tel passif, plus 2 entraîneurs, un directeur des équipes de France et un directeur technique national, le vol relatif français n'est il pas en droit d'exiger des résultats plus brillants ? Ou finalement doit on accepter l'idée que la roue tourne, que nos années de gloire reviendront certainement et qu'après tout les résultats de ce championnat du monde ne sont pas si mauvais...?
Parallèlement à la compétition de VR se perdait un peu celle de freestyle et skysurf, le nombre de participants est tellement différent. Et pour la première fois, les deux disciplines ont connues leur premier championnat du monde, organisé sous l'égide de la FAI. Ce qui a pour effet d'officialiser complètement les résultats de ces 2 disciplines au niveau mondial et de reconnaître que les médaillés d'or sont maintenant de vrais champions du monde. Au sein de chaque disciplines, il y avait les 2 catégories "hommes" et "femmes". Et comme pour toutes les autres compétitions précédentes, l'équipe était constituée du freestyler ou skysurfer, avec son vidéoman, dont le travail de prise de vue était pris en compte pour le jugement. La participation de plusieurs équipes défendant les couleurs de la même nation et la mixité de 2 nations différentes pour la même équipes ont rendu la lecture du tableau d'affichage difficile. On ne savait pas très bien qui était qui et quelle nation il représentait. En freestyle, on a même vu un Allemand et un Anglais représenter les États Unis ! En fait, pour participer au championnat du monde de skysurf et de freestyle, il fallait simplement que l'équipe paye les frais de participation et annonce quel pays elle représenterait. Donc sur ce point tout est à revoir et à réorganiser, pour que la sélection et la participation au championnat du monde de freestyle et skysurf soit quelque chose que l'on mérite et pour laquelle on se rend avec des couleurs à défendre.
Freestyle femmes. Première grande surprise : Dale Stuart arrive en Turquie et annonce qu'elle ne pourra pas participer à la compétition à cause d'une épaule très douloureuse, qui s'était déjà déboîtée au cours de la saison. Sa victoire était incontestable car avec son vidéoman Greg Gasson ils étaient déjà largement au dessus du lot. Ils en avaient fait la démonstration en Finlande en août dernier. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, c'est la Japonaise Shifumi qui se voit sur la première marche du podium. Elle l'annonce en tout cas à la presse télévisée, dès le début de la compétition. Mais c'était sans compter sur les performances de 2 équipes suisses qui ont raflé l'or et l'argent. A noter la présence de la Française Nelly Pechverty, pleine de talents en perspective, filmée et bien cadrée par son père Alain.
Freestyle hommes. Rien à redire sur les sauts presque parfaits, presque à chaque fois d'Omar Alhegelan, filmé avec beaucoup de talent et un cadrage irréprochable par Orly King. Ces deux là on eu le contrôle de la situation du début jusqu'à la fin du championnat du Monde. Omar, freestyler à l'âme de freeflyer, tient son corps en l'air et sait le montrer aux yeux des juges. A la deuxième place Scott Smith, présence insipide mais qui fait preuve toutefois de très bonne technicité dans une image bien cadrée par Peter Raymond. Troisième place, ça aurait pu être celle de Nicolas Arnaud filmé par Willy Boeykens, mais ce fut celle de Olav Zipser. Le Français s'est fait dominer par le Free Fly Clown n°1 à partir de la troisième manche. Mauvaise surprise pour Nicolas Arnaud qui pense que les juges n'ont pas compris la difficulté de son loop triple twist, qui fut d'ailleurs le seul réalisé. Mais Olav a plu avec des sauts libres très originaux, réalisés dans des vitesses verticales très importantes et filmé tête en bas du début jusqu'à la fin par le talentueux freeflyer anglais Adrian Nicholas. Olav a fait toute la compétition torse nu, jambes nues, pieds nus. On a regretté la non participation de Julien Branet, pas encore remis d'une épreuve douloureuse depuis le boogie de Vichy.
Skysurf homme. L'équipe suisse Olivier Furrer et Christian Schmidt domine largement chaque manche de la compétition ; pas de surprise de ce côté là, on le savait. Un léger doute plane sur la deuxième place, où l'on se demande si l'équipe brésilienne Choford et Padua ne méritait pas d'avantage d'être classée devant l'équipe Suisse Klaus et Pacheco.
Skysurf Femmes. Compétition peu intéressante pour Viviane Wegrath qui domine de tellement loin les 3 autres équipes féminines en compétition. Viviane était filmé par Marcus Heggli, remplaçant le pauvre Rickster qui s'est brisé bassin et fémur suite à un très mauvais atterrissage en août dernier. Pour ce qui est du jugement de ce championnat du monde de freestyle et skysurf, bon nombres de compétiteurs se posent toujours la même question : la façon de juger est-elle fiable et les notes justifient-elles toujours les performances ? Une chose est certaine : pour gagner sans l'ombre d'un doute, il fallait imposer sa technique aux yeux des juges et c'est ce que les premiers de chaque discipline ont su faire. Ces 4 là sont incontestablement champions du monde.
Samedi 20 septembre, cérémonie de clôture et remise
des médailles pour les épreuves du parachutisme sportif.
Le podium, positionné au ras du sol, se perd dans une nuée
de photographes. Les athlètes médaillés ne sont pas
suffisamment mis en valeur. Les parachutistes sont vraiment des gens formidables
: par amour de leur sport ils acceptent avec le sourire toutes les erreurs
quÕon leur inflige. Dimanche 21, cérémonie de clôture
des 1st World Air Games. Lundi 22, les compétiteurs ne veulent pas
rater leur avion, il est temps de rentrer chez soi. Ces championnats du
monde ont connu vraiment de bons moments, mais on souhaite que les prochains
se dérouleront dans un pays plus organisé, ne serait ce quÕau
nom de tout ce que les participants donnent par passion pour notre sport.