Séquence
QuickTime -->
Vous devez disposer
du plug-in QuickTime.
Pour le télévharger
cliquez ICI.


Nous sommes à Ampuriabrava en Espagne, il y a quelque temps. Au cours d'un stage de perfectionnement en vol relatif, les candidats postulent pour une place dans le collectif espoir V.R. sous la direction de Martial Ferré et Manu Ars. Ce dernier prépare son groupe pour un saut de V.R.4 composé de Raphaël Coudray, Jean de Bièvre, Pierrick Lehelley et Yann Leborgne, vidéoman que nous remercions pour les images ici présentées et qui vont nous amener au ras des pâquerettes.

      Par Patrick Passe



01


03


05


07


09


11


13


15


17


19

Seul Manu Ars saute avec un altison. Les trois autres sont équipés d'un altimètre au poignet, ainsi que le vidéoman. Leur expérience individuelle se situe entre 800 et 2 000 sauts.
"Lors du briefing de sécurité de début de stage, j'avais rappelé les impératifs de hauteur de séparation et d'ouverture, de dérive en fin de saut, de comportement sous voile et à l'atterrissage", précise Manu Ars. "J'avais aussi mis en exergue la nécessité, lors d'un saut de vol relatif, d'emporter au moins deux altisons par groupe (strict minimum en cas de défaillance de l'un d'entre eux), voire même d'un par relativeur ou vidéoman. J'avais ensuite rappelé que la séparation était la responsabilité de chacun et non pas du seul entraîneur en vol."

Image 1 : C'est parti, le groupe sort accroché à 3800 mètres. Tout le monde a l'esprit chargé de concentration pour ce saut de perfectionnement. Les jeunes veulent "envoyer du pâté" sur cet enchaînement libre à quatre points !

Image 2 : Le début du saut est un peu laborieux, le rythme a du mal à venir. Le temps va s'écouler rapidement car les sauts paraissent toujours plus courts quand ils marchent moins bien que quand ils cadencent.

Image 3 : Finalement les points s'enchaînent. Les espoirs sont à fond comme pour rattraper un début de saut laborieux. Manu Ars donne la cadence. Les jeunes suivent correctement. Leur altimètre indique 1 600 mètres environ, mais ils n'y prêtent aucune attention. Ils en sont au douzième point.

Image 4 : 1 100 mètres. Ça devrait être le moment du break. Que nenni !... Tout le monde à "zappé", sur l'altitude... Mais pas sur les points. Ils en sont au seizième... Pas mal pour des p'tits jeunes, finalement ! Manu est à fond dans son rôle, il mène la danse du saut. Mais son altison ne fonctionne pas, la chute se poursuit...

Image 5 : ....Et on s'applique. On présente bien ses jambes, un bon visuel entre tous... Et voilà un joli dix-huitième point qui vole comme dans les livres. Les maisons et les bâtiments commencent à grossir dessous !... C'est normal, on est à 700 mètres du sol....

Image 6 : Oh oui, on n'est guère plus haut !... doit penser le vidéoman. Inquiet, il jette un coup d'oeil sur son altimètre qui se traduit, sur la bande vidéo, par un léger mouvement de tête sur le côté. Le temps d'y penser et de lire l'altitude, et hop !... Trois secondes de chute viennent de passer. Le vidéoman se relâche. Dessous, les quatre relativeurs s'acharnent sur cette figure où la tête a du mal à fermer. Celui qui en queue est confort dans les jambes de Manu Ars. Il a le temps d'être interpellé par une vision d'horreur.... Eh bien oui, le sol !!!... Ils sont à moins de 500 mètres...

Image 7 : L'homme de queue se refuse à rentrer dans le point suivant, comme pour prévenir ses camarades de la situation. Tout le monde comprend. Le groupe est au-dessous de 400 mètres. Le vidéoman va envoyer l'extracteur.

Images 8, 9 et 10 : Séparation. Les dérives sont courtes.... Vaut mieux ! Les relativeurs ouvrent en n'ayant que dix à vingt mètres de distance entre eux. Pas question de perdre du temps, ils réalisent qu'ils sont très bas.... En dessous de 300 mètres. Le vidéoman est aussi en phase d'ouverture quand il filme ces images.

Images 11 et 12 : Toutes les voiles montent dans l'axe et sans problème. Le vidéoman jette un coup d'oeil sur sa phase ouverture au moment où il passe dans la zone des 225 mètres, altitude à laquelle se déclenche le Cypres... Il sent un claquement dans le haut du dos. Son Cypres vient en effet de percuter et l'extracteur de sa voile réserve est en train de jaillir.

Images 13 et 14 : Parmi les quatre relativeurs, deux sont équipés de Cypres qui se mettent simultanément en marche dont celui du parachutiste situé à gauche sur les deux images.

Images 15 et 16 : Au moment où le vidéoman relève la tête, il aperçoit devant lui l'autre parachutiste qui vient aussi d'avoir le déclenchement de son Cypres. Sa voile réserve est en phase de déploiement. L'extracteur et le P.O.D. flottent quelques mètres derrière lui.

Image 17 : Le parachute de Manu Ars n'est pas équipé d'un Cypres. Manu a ouvert, il vole sous sa voile principale depuis deux ou trois secondes. Il est maintenant à moins de deux cent mètres du sol. Tout le monde est désormais en sécurité, soit sous une voile, soit sous deux voiles....

Images 18 et 19 : Le vidéoman lève la tête. Il constate que sa voile de réserve est sainement ouverte, le bord d'attaque en appui sur le cône de suspension de la voile principale. Le biplan vole sans problème. Tout le monde se posera à l'extérieur du terrain sans complication.

L'origine de cet incident, qui aurait pu connaître une fin dramatique, provient d'une accumulation de circonstances. D'abord le dysfonctionnement du seul altison dans le groupe à quatre, bien qu'il ait été allumé avant le saut et n'ait pas signalé de niveau de pile faible. Puis aucun des autres relativeurs ne consulte son altimètre ou se rend compte du long temps de chute écoulé, peut-être parce que la veille, la hauteur de largage avait varié entre 3 800 et 4 400 mètres. Ensuite, lors du quatrième jour de stage, les seuls participants sans altison se sont retrouvés dans le même groupe sans le signaler ni s'en préoccuper.

"Bien que cet incident soit sans conséquence grave", conclut Manu Ars, "il prouve qu'il est impératif de suivre les recommandations suivantes pour les sauts de ce genre : 1° Emport d'au moins deux altisons, par deux sautants distincts. 2° Emploi généralisé des altisons fortement conseillé. 3° Emport très recommandé d'un altison par tout vidéoman. 4° Tout participant est responsable du respect de la hauteur de séparation. Je m'applique ces recommandations et les accroie même depuis ce saut. En effet, je saute maintenant avec deux altisons et continue d'exiger qu'au moins un autre participant en ait un. En séquence et même en vol relatif de loisir, les altimètres sont rarement utilisés ou lus, non seulement parce que cela gêne dans les prises mais aussi parce que les relativeurs sont tellement investis dans la dimension horizontale du saut qu'ils ne prennent pas le temps de le consulter.
N'hésitons pas à mettre à contribution la technologie parachutiste moderne au service de notre sécurité."


Cette rubrique est ouverte à tous. Si vous avez des images intéressantes, n'hésitez pas à nous contacter. La rédaction de ParaMag remercie particulièrement Yann et tous les autres vidéomen qui acceptent de publier leurs images ici. Elles permettront peut-être à d'autres de ne pas refaire les mêmes erreurs...



02


04


06


08


10


12


14


16


18